Chapitre 10.

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Le stress m'envahit, mais je suis trop affamée pour penser, et je m'accroupis devant l'assiette avant de marquer une pause et de regarder Maria, qui soupire:

- Tu pense que la nourriture est empoisonnée, c'est ça? Je le vois à ta tête, moi aussi je suis passée par là, alors, regardes..."

Elle me prends la fourchette d'un geste brusque, plante un morceau de poulet épicé au bout et le mange avec rapidité, avant d'enchainer avec un bout de chaque aliment qui garnit l'assiette:

- Voilà, si jamais c'est empoisonné, je vais mourir moi aussi, et crois-moi que j'en n'ai pas envie, asser pour être sûre que cette assiette est pas empoisonnée. Manges, maintenant. Ou tu n'auras droit à rien d'autre pendant deux jours."

A cette pensée, je me jete sur la nourriture, peu importe qu'elle soit empoisonnée ou pas, et j'avale la moitié de l'assiette avant de me rendre compte que Maria est toujours là, assise en face de moi. Je la dévisage sans rien dire, la bouche pleine, et elle m'apprends:

- C'est le Capo, il m'a demandé de rester ici pour te surveiller, pour que tu manges tout. C'est moi qui viendrais te donner à manger, à partir de maintenant." 

Je mâche lentement, je me sens soudain un peu honteuse de leur faire tous subir ça, le médecin qui essayait de m'aider et que j'ai planté comme une psychopathe, maintenant Maria qui essaie elle aussi de m'aider... 

Je sens un goût amer au fond de ma gorge, mais je me force à manger, encore et encore, jusqu'à ce que l'assiette soit vide.

Pendant tout le temps, Maria reste avec moi, et elle ne m'adresse pas un seul regard, et je me sens encore honteuse d'être une telle rebelle... Mais c'est plus fort que moi. 

Alors, je sens le besoin de m'excuser auprès d'elle. 

- Je suis désolée, Maria..." Ma voix est faible, enrouée, et elle se tourne pour me dévisager. Je continue: "Je suis désolée de vous rendre la vie aussi difficile. C'est que... Je peux pas me résoudre à rester ici. C'est impossible, je..."

Mais je fonds en larmes avant de terminer ma phrase, encore. J'enfouis mon visage entres mes mains, et je sens quelques secondes plus tard des bras se nouant autour de moi et me berçant lentement. Je me rends compte que c'est Maria. 

- ... Ça va aller, ma petite, me dit-elle doucement, et elle me rassure avant de m'embrasser les cheveux. "On est toutes passées par là, chérie. Je sais à quel point c'est difficile de se faire à l'idée qu'on doit rester ici, mais... Je te jure que si tu obéis, tout iras bien, il faut que tu prennes sur toi, tu n'as pas d'autre choix."

Elle me dit ça avec une voix forte et assurée, en prenant mon visage entres ses mains pour que j'imprime chaque mots, même si c'est dur. J'essuie mes larmes.

- ... Tu es jeune, c'est normal que ce soit plus compliqué pour toi, mais crois-moi que ça deviendra plus facile si tu coopères..." Elle me serre contre elle et me murmure près de l'oreille: "On rêve toutes de liberté, mais on doit d'abord accepter notre sort pour pouvoir peut-être un jour toucher cette liberté et peut-être la garder... L'espoir, c'est tout ce qu'il nous reste, tu comprends? Il ne faut pas que tu le perde." 

Elle me sourit et essuie encore une larmes, et la froideur que j'avais cru qu'elle faisait preuve dans la cuisine était simplement un mécanisme de défense pour elle, pour cacher ses émotions, ne pas trop se dévoiler et se protéger. 

Elle me sourit et je lui sourit en retour puis elle se lève:
- Allez, viens manger. T'as besoin de reprendre des forces après toutes tes courses folles..." 

Je la dévisage, et elle me dit:
- Les hommes du Capo parlaient de ta tentative de fuite le premier jour ici, quand tu as essayer d'escalader le toit de la cour... Impressionnant, d'après eux." 

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant