Chapitre 19

358 62 11
                                    

Après deux semaines d'absences, me revoilà ! J'ai été pas mal occupée, mais Satine et Daegan ont réussi à forcer le passage !

Enjoy ❤️

• • •

Les heures passent, les jours aussi, et le mois s'écoule tranquillement. L'Écosse froide et silencieuse s'offre à moi, me permettant d'évoluer en compagnie de mes alliés. Mes capacités ne font que grandir, et un équilibre s'installe entre nous trois. Une paix toute relative, que nous tenons à garder le plus longtemps possible. Mes douleurs, seul véritable problème du moment, sont bien prises en charge par les deux mâles m'entourant. Et, pour l'avoir testé, nous savons maintenant que Daegan est le plus efficace pour diminuer ma peine. De ce fait, lui et moi passons bien plus de temps qu'avant.

Toutes mes matinées sont encore largement occupées à mes entraînements menés par Ismaël, mais sitôt mes maux s'éveillant, Daegan se retrouve auprès de moi pour me venir en aide. Ses mains ne dérivent jamais, son regard demeure froid, et me permet de lui offrir toute la confiance que je peux donner à une personne. Ismaël reste encore une Créature dénuée de morale et avide de vie. Si un aspect tout vertueux n'est pas plus développé chez Daegan, lui n'est pas un Efrit, et là est toute la différence. Il n'éprouve pas de faim, pas d'appétit sexuel. Maintenant que je suis avec eux, et que ma conscience est à la bonne place, Daegan peut se détacher complètement de ses émotions.

Il est glacial, souvent, et c'est bien cela qui me pousse dans ses bras, sitôt que les douleurs de mes chaleurs deviennent trop fortes. Lui ne craquera pas, lui ne perdra pas le contrôle en sentant les hormones que dégage mon corps. Ismaël m'a confié, un jour, que cela devenait plus flagrant de jour en jour. Et il m'a avoué qu'il allait devoir s'éloigner, sous peine de commettre une bêtise.

Son aveu m'a perturbé, mais son honnêteté m'a rassuré. Ayant vécu vingt ans dans le monde des Hommes, je connais sans mal les prédateurs se cachant sous un sourire affable. Les désaxés sont rarement ceux que l'on croit, et j'en ai payer les frais, dans une cave de l'orphelinat. Je pensais qu'il s'agissait du premier sang versé devant moi, mais j'ignorais alors que ma vie avait déjà commencé depuis un moment.

Depuis, j'ai appris que l'Humanité n'était pas si faible que ça, mais était toute aussi vile que les Démons. Je souhaite bien du courage à notre planète, pour les millénaires qui l'attendent en compagnie de cette race. Race qui se cache, qui masque tout de ses véritables intentions. L'Homme n'est pas plus malfaisant que les Créatures, mais il ne se montre jamais sous son plus mauvais jour, se servant des faux semblants comme de son plus beau costume. Les Créatures sont dangereuses parce que la plupart sont capables de détruire un immeuble à main nue. Les Humains sont redoutables, car ils ont compris bien avant les Autres qu'il était bien plus intéressant de camoufler leurs forces.

Cela fait longtemps maintenant que j'ai accepté ma nature. Aujourd'hui seulement, alors que l'on apprend aux informations que l'exode des Créatures a débuté sa longue marche, je remarque combien je n'ai jamais fait partie des vainqueurs. L'on a toujours vu la Troisième Guerre mondiale comme un gâchis sans nom, plus que celles l'ayant précédé, car il n'y eut aucun gagnant. En vérité, les Humains sont conquérants, dominateurs depuis tant de siècles que les Créatures n'ont pas compris qu'avant même de prendre les armes, ils avaient déjà perdu. Et alors que les caméras nous montrent les nombreux départs des Créatures quittant leurs terres, leur maison et leurs forêts pour l'inconnu, les Hommes font la fête, célébrant une victoire durement acquise.

Satine ?

J'arrive.

Ma réponse à l'interrogation de Daegan m'oblige à sortir de la salle de gym, où, transpirant à grosses gouttes, je soulève des poids en forçant sur mes muscles depuis une heure. Daegan a été le premier à m'informer que, si je me débrouillais de mieux en mieux avec ses pouvoirs et ceux d'Ismaël, je ne valais pas grand-chose avec une arme dans les mains. Et avec une lame, c'est apparemment pire. Enfin... pire, pour une personne qui a réellement utilisé l'épée comme principale moyen de survivre. C'est pourquoi cela fait plusieurs semaines que je sollicite mes muscles, les rappelant d'une époque bien révolue. Ils étaient particulièrement efficaces dans les Bas-fonds, mais j'ai délaissé les entraînements pour trouver un boulot en arrivant à Londres.

L'Enfer est un Paradis, TOME 2 : La Rage des VertigesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant