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MAI 2025


- Papa ! Papa !

Une petite tête brune attire mon attention dans le reflet du miroir et je manque de m'étouffer avec ma cravate lorsqu'il court m'enlacer les jambes de ses petits bras.

- Salut mon grand.

- Tonton Max et Tonton Jules sont arrivés ! s'écrit Clément.

Dès lors que ses paroles ont été dites, j'observe mes amis rentrer dans la pièce et en refermer aussitôt la porte, comme pour ne pas qu'on les remarque.

- C'est pas trop tôt.

- Désolé mec, le costume de Jules était trop petit, la vendeuse n'a pas voulu nous faire un prix et les routes étaient tr-

- Bordel, respire. Je plaisante, souris-je en me retournant vers eux.

Mes amis me scrutent de haut en bas, un sourire taquin sur les lèvres tandis que Maxence ne peut s'empêcher de ricaner.

- Bah dis-donc, ça te va drôlement bien. Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour mais... t'es vraiment un beau gosse Julian.

- Oh pitié...

J'éclate de rire en observant mes amis jusqu'à ce qu'ils viennent m'enlacer amicalement, la main de Jules tapotant doucement mon dos.

- J'étouffe ! crie ce petit être que j'aime tant, poussant les jambes de mes amis pour les écarter de moi. Laissez mon papa tranquille ! C'est son mariage, pas le vôtre !

- Petit diable ! hurle Maxence en courant après mon fils, ce qui le fait rire immédiatement, tournant en rond dans la petite pièce.

Les voir aussi proche l'un de l'autre m'a toujours rassuré, je savais qu'ils seraient, tous les deux, des oncles de cœur, des personnes sur qui mon fils pourra toujours compter, quoi qu'il arrive.

Et j'avais raison. La naissance de Clément a causé pas mal de soucis dans mon entourage, notamment des conflits entre mes parents qui ne souhaitaient pas devenir grands-parents aussi tôt. Malgré leur divorce, ils n'ont jamais cessé de se disputer. Même la distance n'a pas su les adoucir.

Mes amis, quant à eux, ont sauté de joie lors de l'annonce de ma future femme. Elle n'a pas su tenir sa langue et, Dieu merci, cela n'a porté aucun préjudice à l'arrivée de ce petit monstre.

- T'es prêt ? me demande Jules en remontant ses lunettes sur son nez.

- Je crois.

- Tu sais, tu peux toujours changer d'avis, il n'est pas trop tard.

- C'est drôle de me dire ça, maintenant que tout est payé, que la salle est remplie et que ma future femme est, sans aucun doute, morte de trouille dans la pièce à côté. Très drôle. Très très drôle.

Ma main caresse ma barbe fraîchement taillée, Maxence ne cesse de chatouiller Clément et Jules ne fait attention à mes dires, trop occupé à envoyer un message sur son portable.

- Vous avez les alliances ?

Silence.

Maxence et Jules se regardent, ce dernier ayant, étonnamment, arrêté de taper son message.

Je les regarde.

Ils se regardent toujours.

Clément tire sur le t-shirt de Max.

- Les gars ?

- Ce n'est pas à votre fils de venir vous les apporter ?

OK.

Mon mariage va foirer. Pourquoi leur ai-je confié cela ?

« Fais-leur un peu confiance mon amour, ce sont les meilleurs amis qui puissent exister. Ils savent tout de même s'occuper des alliances. » m'a confié ma future épouse.

« C'est d'accord. Rien que pour toi, j'accepte. » avais-je répondu.

- Bordel, les gars, c'était la seule et unique chose que vous aviez à faire ! Max, tu te rends bien compte que mon fils de 5 ans à peine ne sait pas aller chercher des alliances tout seul. Putain, réfléchis !

- Ha haaaa !

Mon fils pose ses petits poings sur ses hanches en souriant malicieusement. Le regard mauvais, je sais ce que cela signifie. Dans un soupir, je pars à la recherche d'une pièce de monnaie dans le creux de ma poche en jean dont le pantalon est étalé sur un joli canapé en cuir. Une pièce de deux euros fera l'affaire. Je la lui tends, Clément a un sourire satisfait sur les lèvres.

- Bien joué, p'tit gars ! rit Maxence en lui secouant ses cheveux bruns.

- Tape-la !

Les sourcils froncés, j'ai du mal à comprendre ce qui se trame sous mes yeux. Pourtant, en voyant Jules souffler et retourner à ses occupations, je comprends petit à petit ce que les deux démons devant moi manigançaient.

- Je te l'avais bien dit ! rit ma progéniture. Papa dit tout le temps des gros mots quand il est énervé. Je peux bientôt m'acheter ma nouvelle peluche grâce à vous !

Il lève la pièce en l'air, le regard fier et la bouche ouverte. Maxence rit toujours lorsqu'il sort de la poche de sa veste deux magnifiques petits étuis en velours et le soulagement que je ressens est indéniable.

- Vous êtes c... pas croyables, soupiré-je en me recoiffant face au miroir.

Trois coups contre la porte se font entendre. Mes amis se précipitent sur elle, comme si la troupe d'invités allaient débarquer dans la seconde, se former en rond autour de moi et me pointer du doigt parce qu'ils m'ont découvert avant la cérémonie. Ce serait marrant. Mais les garçons veulent à tout prix éviter cela, ils ont peur du karma. Ou de la poisse que je pourrais avoir par la suite.

- Tout est prêt, chuchote une voix féminine. Dites à Julian que c'est quand il veut.

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