Le rapprochement

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NOVEMBRE 2017


Qui a dit que les choses ne pouvaient jamais réellement changer ? Parce que vue d'ici, assis à cette table entouré de mes cinq acolytes, je pense que le temps a bien fait les choses, nous discutons, rigolons, comme si nous étions des amis de longue date. Pourtant, ce n'était pas gagné il y a de ça un mois, j'étais le vilain petit canard à qui personne ne voulait adresser la parole.

Les choses ont changées.

Depuis que Camille m'a avoué le passé entre Maxence et Pauline, j'évite au mieux la grande blonde. Non pas que je prends parti, seulement, connaissant les intentions de Pauline, je préfère garder mes distances pour ne pas faire de la peine à mon ami. Au fond, je ne pense pas que ça lui fasse mal, peut-être que ça le dérange de me voir si proche de son ex, c'est compréhensible, mais je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre les deux et, sans cela, je ne saurai pas comment me comporter. Alors pour bien faire, je l'évite au maximum. Puis Camille n'avait pas tort, je délaissais le groupe sans m'en rendre compte.

Je les observe depuis dix minutes, conscient d'avoir eu de la chance d'être tombé sur des personnes aussi géniales. Ça n'a pas été simple mais ça en valait la peine. Aussi exceptionnels les uns que les autres, je prends le cas de Jules et Gaëlle qui sont en plein débat, comme tous les midis, sur la nouvelle série The Sinner. Maxence, Anaïs et Camille s'amusent à se lancer une bouteille de Coca vide tout en inventant mille et une règle de jeu. Vous voyez, il est impossible de ne pas s'y attacher, ils ont leur caractère, des défauts mais aussi beaucoup de qualités.

- Tu triches Max ! s'écrie Anaïs sous les rires de Camille.

- Eh ! Les règles sont les règles, tu n'as pas précisé que l'on ne pouvait pas jouer avec autre chose que les mains.

- Elle tombait de la table ! Le pied ne compte pas.

- Je n'ai jamais entendu ça. T'as entendu toi, Julian ?

Trois têtes se retournent vers moi ce qui me fait éclater de rire.

- Nan, rien entendu.

Reconnaissant, Max me sourit puis reprend le jeu, sous la moue boudeuse d'Anaïs. Enfin, je pose mon regard sur Camille et je ne peux m'empêcher d'être heureux de la voir sous un autre jour. J'ai l'impression d'avoir enfin réussi à m'échapper de ce côté méfiant, cette façade qu'elle montrait mais qu'elle n'était pas. La blonde me regarde en fronçant les sourcils, ayant sûrement senti mon regard sur elle, puis me sourit, gênée que j'agisse ainsi.

- Gagné !

Anaïs se met debout, les bras en l'air et se dandine en tournant sur elle-même. Face à cette scène, Maxence roule des yeux puis croise ses bras sans répliquer, mais c'est mal connaître son amie qui ne se gêne pas de se vanter en lui tirant la langue, s'agitant devant lui.

- T'as l'seum, t'as l'seum, t'as l'seum ! rit la brune.

- Du tout. Dis, tu comptes te dandiner comme une dinde pendant combien de temps encore ?

OK. Il l'a clairement mal pris.

Camille semble exaspérée, me le fait comprendre par son regard qui me montre les couloirs d'un signe rapide. J'acquiesce, me lève un peu trop brusquement puisque tous les regards s'attardent sur moi et me dirige en direction de calme et d'air frais, Camille me suivant au loin.

Une fois près de nos casiers, je m'y adosse en posant délicatement mon sac à dos contre le sol. La jolie blonde me rejoint après avoir vérifié que personne ne nous suivait puis prend place face à moi.

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