La magie de Noël

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DÉCEMBRE 2017


Les fêtes ne sont pas encore finies, on le remarque facilement grâce aux illuminations dans la rue, les guirlandes qui décorent joliment les maisons du quartier mais, surtout, par le temps qu'il fait. Il n'arrête pas de neiger, les gosses sont contents malgré la mise en garde de leurs parents, ils courent innocemment sur la poudreuse à certains endroits, ce qui m'angoisse tout autant.

J'ai horreur de la neige depuis mon voyage scolaire dans les Alpes. À mes douze ans, mon professeur eut la merveilleuse idée d'organiser un merveilleux périple dans la station de Chamonix pour y faire du ski ainsi qu'une multitude d'activités. Ne sachant pas me séparer de mes parents à cette époque, j'ai eu droit à un sermon lorsque le directeur m'observait pleurer dans les bras de ma mère sans que je ne veuille plus la lâcher. Ça commençait déjà bien, me diriez-vous, mais ce n'est pas le pire. Lors d'une balade assez tranquille sur une piste verte, mon ami Henry ne tenait plus sur ses patins, a perdu l'équilibre et s'est dit que c'était une bonne idée de se retenir à ma veste. Résultat des courses, cette dernière s'est déchirée, j'ai moi aussi perdu l'équilibre et suis tombé en plein sur mon coccyx. Lui ça allait, il n'avait qu'un gros bleu sur les fesses, moi, par contre, mon os me faisait atrocement mal, je criais de douleur. Les secours sont arrivés, toute ma classe s'est inquiétée, professeurs non-inclus. Eux, ils étaient plutôt fâchés de devoir faire intervenir l'assurance de l'école, évidemment, Henry s'en est bien sorti. Moi, j'avais le coccyx cassé.

- Ça va gros ?

- Hein ? Ouais. Ouais, ouais.

Maxence me souffle dans la figure, l'odeur de la nicotine me monte au nez, ce qui me fait tousser sans le vouloir. Assis sur le dossier de notre banc habituel, mon ami et moi attendons patiemment le reste du groupe, censé être là depuis une vingtaine de minutes.

- Je peux te poser une question ? demandé-je soudainement.

- J't'en prie.

- Que s'est-il passé entre toi et Pauline ?

Ouais, j'ai décidé d'être direct.

- Ah, tu te décides enfin. Je me demandais quand est-ce que tu craquerais, rit Maxence.

- N'y vois pas de mal, c'est seulement de la curiosité, grimacé-je.

- Je sais bien. Pour être honnête, ça ne me plaisait pas trop, votre rapprochement.

- Désolé, je n'en savais rien mec.

- Je sais, c'est bien pour cette raison que je ne t'en veux pas. Pauline est une manipulatrice et, crois-moi, elle sait s'y prendre. Nous avons commencé à nous fréquenter il y a trois ans, rien de sérieux au départ, seulement un petit jeu qui, comme tu te doutes, a fini en une vraie relation durable. Du moins, je le pensais.

Aïe, il ne va rien m'apprendre de très chouette, je le sens.

- Au début, c'était magnifique, elle me convenait parfaitement, je t'assure que je n'aurais jamais abandonné notre relation pour quelqu'un d'autre. Vraiment. Un an passe, puis deux ans. Pauline devenait distante, on se voyait de moins en moins mais je ne voyais pas de problème à ça, notre relation était assez stable et solide, j'avais confiance en elle.

Maxence sort une deuxième cigarette de sa poche, prend le temps de l'allumer et soupire de bien-être par la suite.

- Il y a six mois, une fête était organisée chez un ami à elle, je n'y étais pas convié et elle n'y voyait pas d'inconvénient. Je ne lui ai jamais rien interdit mais une petite voix dans ma tête me disait de me méfier, ne me demande pas pourquoi, ça s'est passé. Anaïs a insisté pour m'accompagner, je ne trouvais pas Pauline, elle ne me répondait pas au téléphone alors j'ai décidé de la chercher. Partout.

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