OCTOBRE 2017
Ce midi, j'avais promis à Pauline de déjeuner avec elle mais un problème d'extrême importance a fait que cette dernière devait rentrer chez elle, nous avons donc reporter. C'est pour cette raison que je me retrouve assis entre Jules et Maxence qui ne font que se plaindre du bruit qu'émet la vidéo des filles en face de nous. Depuis que Camille a remarqué ma présence à leur table, nous n'avons plus droit à la parole. Le portable d'Anaïs est posé contre une bouteille d'eau et ces deux gamines font comme si nous n'étions pas là, sans jamais nous répondre. Gaëlle semble agacée, bien que certaines remarques de Maxence la fait rire.
- Putain mais baisse le son, je te dis ! s'exclame Jules en frappant dans la bouteille d'eau.
- Arrête, je préfère ça que d'écouter Ana se plaindre à longueur de journée.
Il la taquine, je le vois dans son regard. Si je n'étais pas là, je suis certain qu'Anaïs aurait craqué et se serait esclaffée. Seulement, quand nos yeux se croisent, je devine qu'elle n'est pas d'humeur.
- Ce n'est pas parce que tu as empêché un ballon de me toucher que j'accepterai ta présence.
- T'es vachement dure, réplique Maxence et ses dires sont approuvés par Gaëlle.
Le regard que lui lance Camille me ferait presque croire qu'elle est d'accord avec ses amis mais qu'elle n'ose pas l'avouer. Elle ne dit rien et je suis déçu.
- Qu'est-ce que t'en penses, toi, Cam ? sourit le brun.
L'air perdu, nos regards se croisent mais elle ne le soutient pas, cette fois.
- Disons que... commence-t-elle en haussant les épaules. Je ne comprends pas pourquoi vous l'intégrez de cette manière. Je veux dire, se reprend-t-elle, il est peut-être cool mais pas au point de traîner H24 avec nous. Si ?
Je déteste cette manière de parler de moi comme si je n'étais pas là. De plus, elle ne me connaît pas, comment peut-elle juger et décider si, oui ou non, j'ai le droit de « traîner » avec eux ?
- En soit, je n'ai pas trop d'avis, vous faites bien ce que vous voulez... continue la blonde.
Après avoir levé mes yeux au ciel, je me lève rapidement pour me débarrasser de mon plateau mais Maxence me touche le bras pour m'arrêter.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je me casse. Vous êtes des vrais gamins, en fait. À la base, je n'ai rien demandé à personne mais, en tant que bonne personne, Maxence est venu m'accueillir comme il se doit. Franchement, je n'ai rien à te reprocher, dis-je à ce dernier. Mais bordel, décoincez-vous et apprenez à vous ouvrir aux gens, je n'ai jamais vu des filles aussi têtues que vous. À force de ne pas voir plus loin que le bout de votre nez, vous allez finir par passer à côté de pleins de belles choses.
Je regarde Camille qui semble désintéressée, voire même ennuyée.
- Ce serait dommage.
Décidé de ne plus me coltiner la mauvaise humeur de ces filles, je me retourne, jette à la poubelle les restes de mon déjeuner et mets mon sac à dos bien en place sur mes épaules. Ça ne fait que quelques jours que je les fréquente et j'en ai déjà marre de leur mauvaise humeur.
Je rejoins ma classe avec un peu d'avance, m'installant dans le fond du local en prenant soin de déposer mes affaires sur la chaise d'à côté afin d'éviter que quelqu'un vienne s'y installer.
Mon portable dans ma poche vibre juste au moment où je décide de le déverrouiller. Une photo jointe à un petit cœur bleu s'affiche lorsque j'ouvre la conversation WhatsApp de ma mère, me décrochant un sourire. En zoomant sur l'image, je regarde la pose qu'elle prend, ses lèvres qui m'offrent un bisou et sa main qui me fait signe pour me souhaiter une bonne journée. J'observe chaque détails et remarque qu'elle a l'air heureuse, du moins je l'espère. Je m'inquiète depuis la séparation, je ne savais pas comment allait se passer celle-ci puisque ma mère a toujours été folle de mon père. Elle a l'air de bien s'en sortir.
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Près de toi
Teen FictionCroyez-vous au destin ? Pensez-vous que tout est déjà écrit ? Et si nous avions agi autrement, la fin aurait-elle été la même ? Julian Mercier ne le saura jamais. Suite au divorce de ses parents, Julian, 18 ans, décide de suivre sa mère et s...