Une étoile parmi les étoiles

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AVRIL 2018


- Comment va-t-elle Docteur ?

Le médecin traitant de Camille a débarqué ce matin après un coup de fil de sa mère, prétextant une faiblesse intense de la part de sa fille. Je dois dire qu'elle s'inquiète pour pas grand-chose mais quand je l'ai vue ce matin, je ne l'ai pas reconnue. Camille peine à ouvrir ses yeux, par manque de force, elle ne mange plus malgré son envie de sucre il y a quelques jours encore et ne nous prévient plus quand elle doit faire ses besoins.

- Son état se dégrade à vue d'œil, chuchote le médecin en refermant la porte de la chambre derrière lui.

- Oh, Seigneur, sanglote Carole en plongeant son visage dans le cou de son mari.

- Il se peut qu'elle s'éteigne tout doucement, dit-il plus lentement.

Putain.

Non.

Pas maintenant.

Jamais, même.

Camille, reste avec nous.

Je ne réponds plus de moi quand je quitte la conversation et me faufile entre le docteur et la porte afin d'aller voir Camille, c'est insupportable d'entendre de telles choses en restant loin d'elle, il faut que je sois à ses côtés si le pire venait à arriver.

- Julian !

Anaïs me rettrape, quand elle voit Camille, elle s'immobilise, son état s'est dégradé, le changement est radical malgré qu'elle soit venue la voir hier encore. Les paupières de Camille sont lourdes, presque fermées, sa respiration est irrégulière et son teint pâle. Je déteste l'image que je vois d'elle, ce n'est pas elle, ce n'est pas Camille, ce n'est pas ma Cam', ma blonde préférée.

Maxence entre à son tour, suivit de Jules et Gaëlle, tous les trois le regard triste, je jurerais voir des larmes couler sur les joues de cette dernière.

- Cam... pleure Anaïs aux côtés de sa meilleure amie.

Elle lui tient la main, la lui caresse du bout des doigts, rien n'y fait, Camille ne réagit pas, entre chaque hoquet de sanglots d'Ana, seule la respiration de Camille se fait entendre. Nous sommes tous les cinq assis sur son lit, en rond, l'ambiance est palpable, personne ne sait quoi dire. Mais Maxence décide de briser le silence quand il l'approche pour caresser sa joue.

- Tu as été et tu resteras toujours une amie exceptionnelle Cam'. Je n'oublierai jamais nos cache-cache improvisés à la cour de récréation, nos marelles dessinées à la va-vite alors qu'Ana s'impatientait parce qu'elle voulait toujours commencer. Merci d'avoir été là pour moi quand j'en avais besoin, merci pour tous les sandwichs que tu m'as passé quand je n'avais rien à manger, merci pour ta générosité, ton sourire et ta bonne humeur. Je t'aime.

Max recule, essuie ses joues d'un revers de manche et Gaëlle décide à son tour de parler, sous les reniflements généraux.

- Max a raison, tu es une amie formidable. Je ne parle pas au passé car tu es là, tu seras toujours là malgré tout. Partout où l'on ira, tu viendras avec nous, tu existeras toujours à nos yeux Camille. Tu es merveilleuse, j'ai de la chance d'avoir une amie comme toi, sans jugement, sans chichi, sans problème, tu rayonnes et tu rayonneras à jamais, dans le ciel.

- Que dire de plus ? continue Jules en souriant tristement. Tu ne laisseras que du positif, toi qui détestais l'injustice, comment peux-tu laisser passer ça ? Tu ne le mérites pas. Bon... je sais, tu t'es assez battue, je n'aurais pas su gérer un quart de ce que tu as vécu, toi, mon amie, si forte, si combative, tu m'auras épaté jusqu'au bout. Je te souhaite un bon voyage Camille, toi qui vivais pour la paix, tu y auras enfin droit.

Près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant