Faux espoirs I

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NOVEMBRE 2017


Lundi, Camille n'était pas là. Mardi non plus. J'avais beau essayé d'en savoir plus, elle ne m'a répondu à aucun de mes messages. Maxence n'a pas évoqué le sujet et quand je lui ai demandé des nouvelles, il m'a simplement répondu qu'elle avait des rendez-vous importants.

- Rien de grave, m'a-t-il dit en haussant ses épaules, l'air ennuyé.

Ce matin, je l'aperçois, au loin, devant son casier occupée à ranger ses livres en fonction de leur taille, d'après mes observations.

- Salut toi, déclaré-je en m'appuyant contre le casier voisin au sien.

Elle sursaute légèrement, j'en ris, puis observe son visage assez pâle. Elle a l'air fatigué, de petits yeux tandis que ses cheveux sont attachés en un vulgaire chignon.

- Tu vas bien ?

Elle acquiesce puis me sourit, même si cela semble être un simple geste pour me rassurer, je ne le suis pas. Pas du tout.

- Tu es sûre ?

- Julian, oui, je vais bien.

Camille referme la porte de son casier en soupirant, sûrement exaspérée de mon comportement. Bon, il va falloir que j'apprenne à la cerner pour savoir comment agir avec elle. Je sais déjà qu'il ne faut pas insister, ça l'énerve. L'inviter quelque part ? Non, non, non. Mademoiselle est trop occupée, il faudra attendre que celle-ci daigne avoir l'initiative de le faire elle-même. Sinon ce n'est pas drôle.

- On mange ensemble ce midi ?

- Comme tous les midis, oui.

- Je veux dire... tous les deux ?

Son expression faciale me fait rire.

- Je... écoute, nous avons toujours manger tous ensemble alors je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on mangerait rien que tous les deux, elle marmonne, gênée.

Dis comme ça, c'est vrai que ça paraît bizarre. Je passe aussi pour un putain de psychopathe à insister autant.

- OK, alors... Je te raccompagne chez toi après les cours ?

- Julian, soupire Camille en marchant vers sa salle de classe. C'est bon, tu n'as plus à te faire accepter, je l'ai fait alors arrête de jouer au gentil avec moi.

Je la suis, mes mains sur les bretelles de mon sac à dos, marchant derrière elle tout en fronçant mes sourcils.

- Je ne fais pas ça pour ça.

Elle marche vite, j'ai du mal à la suivre sans bousculer d'autres camarades. Alors, je me faufile entre deux personnes et attrape sa main pour l'arrêter mais mon amie la retire brusquement, l'air furieux, en se retournant vers moi.

- Arrête ! s'énerve-t-elle.

- Et toi, arrête de me fuir.

- Je te fuis car je sais d'avance que ça ne marchera pas, Julian. Toi et moi, on s'entend bien mais ça en reste là, d'accord ?

- Très bien. Je n'en demandais pas tant, tu sais.

Après lui avoir offert un petit sourire, je me retourne et disparais dans ma salle de cours, qui est à l'opposé de la sienne. Maxence est déjà installé dans le fond du local, Pauline m'offre un grand sourire lorsqu'elle m'aperçoit mais, sans hésitation, je rejoins mon ami et m'assois à ses côtés en soupirant.

- Dur, dur la vie, hein ?

- Dur, dur les filles, surtout.

- Camille est là ?

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