Les amis sont précieux

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MARS 2018


Une semaine plus tard, Camille est toujours sur ce putain de lit malgré l'amélioration de son état, elle mange, reprend des couleur et arrive même à se lever sans avoir la tête qui tourne. Pourquoi la garde-t-il aussi longtemps ?

- Julian, tu m'écoutes ?

- Mh ?

- Tu as l'air si fatigué... tu devrais te reposer.

- Non, ça va, je t'assure. Je reste avec toi.

- Ça fait sept jours que tu restes avec moi. Tu pars quand je m'endors, reviens avant même que je me réveille. Tu ne crois pas que tu abuses un petit peu ? me sourit Camille en jouant avec mes boucles brunes.

- C'est juste que... je n'ai pas envie de te laisser seule, ça doit être terriblement long pour toi.

- Ou pour toi, rit ma petite amie.

- C'est invivable de te savoir ici.

Mes lèvres forment une moue d'enfant avant que je ne plonge mon visage dans sa poitrine en me faisant une place à ses côtés sur ce petit matelas peu confortable. Sa main se balade dans mes cheveux, j'écoute sa respiration régulière sous mon oreille tout en fermant les yeux, petit à petit.

- J'ai hâte que tout ça soit fini.

- Moi aussi, souffle Camille.

- On pourra enfin profiter, vivre notre vie à fond et... et pourquoi pas penser à fonder une famille.

- À ce point ?

- Ouais, à ce point. Je suis fou de toi, tellement que je te demanderai ta main plus vite que tu ne le penses.

Elle rit, ce son si mélodieux dont je ne me lasse pas. Ma main caresse son ventre sous sa chemise d'hôpital ce qui lui provoque un tas de frissons.

- Tu ne penses pas que tu vas un peu trop vite, là ?

- Non, j'en suis certain, affirmé-je en me calant contre sa hanche. Tu ne souhaites pas te marier, toi ?

- Si... C'est juste que...

- Que quoi ? demandé-je en comprenant son hésitation.

- Je ne pense pas encore à si loin, je ne sais pas de quoi est fait demain alors... un mariage...

Elle grimace.

- De quoi as-tu peur, Camille ?

- Que rien ne se passe comme prévu, que... que je parte si rapidement que tu m'oublies. Que tout le monde m'oublie.

Je me redresse sur mon coude instinctivement, les sourcils tordus d'incompréhension.

- Eh... non, ne dis pas ça. Les médecins n'ont pas l'air inquiets, ne pense pas comme ça Cam', tu vas guérir, je te le promets.

- Pourquoi suis-je toujours ici, alors ? J'ai le pressentiment que je ne vais jamais sortir, que je suis condamnée.

- Cam', arrête, vraiment ! Je déteste quand tu parles comme ça, soupiré-je en m'asseyant, la tête entre les mains.

- Julian...

- J'ai l'impression d'être le seul à être optimiste, à croire en toi, en ta guérison.

- Pourquoi est-ce que tu ne me lâches pas alors, hein ? Pourquoi es-tu sans cesse à mes côtés comme si tu profitais des derniers instants ? Tu ne vois pas que tu m'oppresses ? Je ne respire plus Julian !

- Je t'oppresse ? m'emporté-je. Je t'oppresse en restant à tes côtés ? En essayant de t'occuper, jour et nuit, et en t'apportant du réconfort lorsque tu en as besoin ?

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