Joyeux anniversaire Camille !

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AVRIL 2018


Comme à mon habitude, je ne frappe pas avant d'entrer dans notre nouveau chez-nous, Camille est assise en tailleur sur son lit, un nouveau roman posé sur ses genoux. Lorsqu'elle me remarque, elle ne peut s'empêcher de crier de joie en se levant difficilement du lit. J'ai du mal à la voir aussi mal en point, son état s'améliore mais se détériore tout aussi vite, c'est comme si on faisait un pas en avant puis trois pas en arrière. Elle se lance dans mes bras, je lâche mon sac à dos pour l'accueillir avec amour, embrassant chastement ses lèvres quand elle me regarde.

- Comment tu vas ? Tu es un peu pâle...

- Ça fait plaisir, ironise Camille. Ça peut aller, pas de gros effets secondaires, seulement beaucoup de fatigue. Et ô bonheur ! Mes cheveux tiennent le coup !

Elle rit, je suis heureux de la voir en pleine forme.

Surtout aujourd'hui.

- Et toi, comment tu vas ? me demande Camille en m'entraînant vers son lit.

- Très bien. Quoi de prévu aujourd'hui ?

- Oh, et bien... je ne sais pas, que proposes-tu ?

L'air déçu, Camille ignore mon sourire, me lâche la main et range son bouquin dans le tiroir de sa table de chevet. Elle est mignonne.

- Glandouille toute la journée, soupiré-je en m'allongeant de tout mon long sur le matelas. Ça te va ?

Elle acquiesce en silence, ramène ses fines jambes contre sa poitrine et observe la télévision que je viens de mettre en route, le regard triste.

Oh non, ne fait pas ça. Surtout pas. Ça me brise le cœur.

- J'ai droit à des papouilles ? demandé-je en tapotant son épaule.

- Pourquoi ?

- Bah... j'ai bossé toute la matinée sur les examens qui arrivent, faut bien que je réussisse cette année avec brio.

- Et donc, parce que tu as révisé, tu as droit à des papouilles, c'est ça ?

Je fais une moue qui lui fait rouler des yeux. Elle m'a l'air tendue aujourd'hui.

- Allez mon amour, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien, souffle Camille.

- Oh, bien sûr, oui. Rien.

- Tu n'as rien oublié, par hasard ?

- De quoi parles-tu ? demandé-je innocemment.

- Le 18 avril, ça ne te dit rien ? s'emporte ma petite amie.

- Bah... c'est aujourd'hui, oui.

Les mains derrière la nuque, je lui souris, provocant en elle une immense colère qui menace de me faire rire si elle continue de s'énerver.

- Ouais, c'est aujourd'hui. Bien joué.

Elle se lève, se tient aux barreaux qui entourent son lit et se déplace jusqu'à la petite salle de bain, s'y enfermant.

C'est le moment.

Je me lève du lit, ouvre la porte après avoir vérifié mon portable et regarde des deux côtés du couloir. Les voilà. Toute la bande arrive, les uns plus chargés que les autres. Maxence entre avec la boîte à gâteaux, suivi d'Anaïs et Gaëlle qui tiennent ensemble les nombreux ballons gonflés à l'hélium. Jules, lui, je ne distingue que ses jambes qui avancent vers moi et je le guide pour le faire entrer dans la bonne chambre, sa vue est gâchée par ce gigantesque cadeau qu'il porte dans ses bras.

Près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant