PARTIE 13 - Prend garde.

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Richard l'avait enfermée dans la chambre d'ami pendant la nuit. Quand elle s'était réveillée, elle s'était retrouvée cloîtrée dans cette chambre.

— Richard ?

Seul le silence lui répondit.

— Richard ? cria-t-elle un peu plus fort cette fois-ci.

Il n'allait quand même pas la laisser enfermée toute la journée ici ! En plus, elle n'avait rien à manger !

— Laisse-moi sortir ! hurla-t-elle cette fois-ci. Elle tambourina contre la porte y mettant toute l'énergie du désespoir. Et bientôt la colère laissa place au désarroi.

— Ouvre-moi. Je t'en supplie, murmura-t-elle contre le battant.

Aucun chance qu'elle puisse passer par la fenêtre, Richard habitait à plus de vingt étages au-dessus du sol. Elle passa la journée dans une sorte de brouillard, alternant entre dépit et colère. Elle avait passé une bonne partie de son temps allongée sur son lit à contempler le plafond.

La peinture blanche ne lui avait malheureusement apporté aucune réponse. Elle s'était lentement laissé entrainé dans les profondeurs. Richard avait tissé sa toile autour d'elle, sans qu'elle puisse le remarquer. Tout ceci n'était le résultat que de son aveuglement. Les marques sur ses bras en étaient la preuve flagrante. Elle avait l'impression d'avoir un millier de main rampant sur son corps, abimant tout ce qu'elles touchaient sur leurs passages.

Quand elle entendit la porte d'entrée claquer, elle ne bougea pas. Son corps semblait refuser de se mouvoir, comme s'il avait décidé que la bataille était perdue d'avance. Elle s'était souvent laissé portée par la vie, la prenant comme elle venait. Tel un voyageur suivant la route toute tracée par le destin. Mais comment croire que le destin avait quelque chose à voir avec cette situation. C'était donc cela sa vie ? Finir enfermée dans un amour qui n'avait d'amour que le nom ?

— Lily ?

Le son de la voix de Richard résonnant dans le couloir crispa quelque chose en elle. Elle ne supportait plus de le voir, de l'entendre ou même de savoir qu'il respirait le même air qu'elle.

— Ah tu es là !

— En voilà une surprise ! dit-elle la voix chargée d'ironie.

— Je vois, tu es en colère.

— J'ai dépassée ce stade, dit-elle toujours en fixant le plafond.

— Je t'ai enfermé pour ta sécurité.

Elle réprima un rire cynique. Sa sécurité ! A part lui, elle ne voyait pas vraiment de danger immédiat dans sa vie. Elle tenta donc une autre approche. Il ne la laisserait pas sortir, ça elle l'avait compris.

— J'ai besoin d'appeler le travail, dit-elle en s'asseyant au bord du matelas. Ils vont s'inquiéter.

Son regard croisa enfin Richard. Elle ne supportait plus rien chez lui. Ni ses fichus costumes à son air constement pompeux. Il regardait le monde comme s'il était sorti de la cuisse de Jupiter. Espèce de connard sociopathe !

— Je leur ai envoyé un mail pour leur dire que tu étais malade. Tu es officiellement en vacance pendant deux mois.

— Deux...deux mois ?

— Oui, tu as posé tout tes jours de vacances.

Entendre Richard énumérer ses actions comme si c'était elle qui les avait réaliser lui donna la nausée. Il était en train de lui voler sa vie ! Cet homme était en train d'essayer d'effacer son existence. Bientôt, il ne resterait plus rien de ce qui la caractérisait.

Sauve-moi [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant