PARTIE 11 - Piégée.

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— Je dois appeler les filles, murmura-t-elle plus pour elle-même que pour Richard.

— Les filles, les filles, tu n'as que ça à la bouche ! cria-t-il en accourant vers elle.  Et moi, hein ? Je suis là, je ne te suffis donc pas ?

Il paraissait comme fou, et elle devait reconnaître qu'il lui faisait peur. Elle essaya de se calmer, il fallait juste qu'elle sorte d'ici et tout irait bien. Richard devait être un peu sur les nerfs. Ils allaient passer la nuit chacun de leur côté et demain, quand il serait revenu à la raison, elle quitterait cet appartement.

— Tes amies, tu les oublies où je me chargerais de les faire sortir de ta vie !

— Je...pourquoi tu fais ça ?

— Mais parce que je t'aime voyons ! Tu ne le comprends pas ?

Elle tenta de reculer pour atteindre la porte. Son cœur cognait dans sa poitrine tambourinant à toute allure dans sa poitrine.

— Écoute Richard, tu es un homme bien. Jamais tu ne pourrais leur faire du mal. Laisse-moi sortir, je veux rentrer chez moi.

Là elle commençait à vraiment paniquer. C'en prendre à elle était une chose, mais menacer ses amies c'était autre chose.

— Lexie Kent, commença-t-il à énumérer. 26 ans travaille chez Spencer editing. L'avantage avec celle-ci c'est que c'est une femme d'habitude. Qui sait, un accident quand elle va chercher son café sur la 10th ou quand elle se rend dans sa librairie préférée à sa pause déjeuner. " Brooks" très bon choix d'ailleurs.

— Tu es complètement fou...sanglota-t-elle.

Une terrible pensée la frappa, ce n'était pas une crise passagère. Elle n'arriverait pas à le calmer, car il avait minutieusement tout préparé. Toutes ces informations, il avait dû passer du temps à les collecter. S'il arrivait quelque chose à ses amies se serait de sa faute. Tout ça car elle avait préféré se bercer de douces illusions. Elle avait tellement désiré être aimée qu'elle avait baissé sa garde au point d'en devenir imprudente.

— En parlant d'accident, tu as envoyé un joli bouquet de fleurs à Nina Davis. Figure-toi qu'elle s'est cassée la jambe, expliqua-t-il d'un air nonchalant. Un regrettable accident qui l'a aussi privé de son téléphone. Une voiture quand on est à vélo ça fait de la casse. Celle-là a été plus dure à trouver. Un vrai électron libre cette fille. Tu devrais vraiment me remercier de la faire sortir de ta vie.

Oh mon Dieu ! Elle posa la main sur sa bouche étouffant un cri muet. Nina ! Elle repensait à tous ses appels sans réponse.

— Elles vont s'inquiéter, tenta-t-elle pour le faire revenir à la raison.

— Non. Elles ne vont pas le faire, car tu vas leur dire que tu es en vacance, malade ou que tu as déménagé au bout du monde s'il le faut.

— Laisse-moi partir, Richard. Tout ça ce n'est pas toi.

Il rigola en la regardant comme si elle était complètement folle.

— Partir ? Mais pour aller où ma chérie ? Il s'approcha et elle retint un mouvement de dégout. Elle avait envie de vomir rien qu'à penser qu'elle avait laissé ce taré la toucher.

Il glissa son doigt le long de sa gorge dans un geste qui la révulsa.

— Tu n'iras nulle part, murmura-t-il au creux de son oreille. 

— Je vais trouver un moyen de sortir d'ici, dit-elle en se dégageant. Et je vais t'envoyer en taule ! Parce que c'est la qu'est ta place !

La gifle partit toute seule sans qu'elle puisse esquisser un mouvement pour l'éviter. La brûlure sur sa joue était la preuve qu'elle n'avait pas rêvé. Le choc la laissa muette de surprise.

Sauve-moi [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant