PARTIE 39 - Le grand saut.

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Son corps amorça un mouvement vers elle, une lueur dangereuse dans les prunelles. Elle essaya de remettre ses idées en place et de se souvenir des leçons de Wade. Il avait raison, se battre avec lui pour s'entraîner était une chose, se retrouver face à un vrai danger en était une autre.

Richard était plus fin que Wade, mais il n'en semblait pas moins déterminé. Et comparé à son petit gabarit, il n'aurait aucun mal à prendre le dessus.
Il continua à s'approcher tandis qu'elle reculait d'autant. C'était au premier qui ferait lancerait les hostilités. Les recommandations de Wade se mélangeaient dans son esprit. Attaquer en premier la mettrait-elle en position de force ? Ou au contraire devait-elle attendre et observer ? Richard décida pour elle et l'attrapa par le bras. Il la tira vers lui tandis que la peur et l'adrénaline déferlaient en elle.

Elle se retrouva plaquée contre lui, sa respiration alcoolisée venant titiller ses narines. Elle continua à reculer cherchant à mettre le plus de distance possible entre elle et cette présence qui représentait le pire cauchemar de son existence. Il continuait à hanter ses nuits, elle ne pouvait pas le laisser aussi hanter ses jours. Son dos vint buter contre le mur froid lui signifiant qu'aucune fuite n'était encore possible.

Ses doigts effleurèrent sa nuque avant de venir se refermer sur son cou, l'enserrant tel un étau. L'air commençait à lui manquer tandis que sa main continuait de serrer sa gorge.

— Tu ne devrais rien tenter de stupide à moins que tu ne veuilles que je serres plus fort. J'aimerais épouser une femme vivante vois tu.

Son esprit était embrumé, mais elle avait encore assez lucidité pour comprendre qu'il parlait de mariage. Elle retint un sanglot et hocha la tête en signe d'assentissement. Pour l'instant sa priorité était de faire rentrer de l'air dans ses poumons et elle était prête à consentir à n'importe quoi pour cela.
Son emprise se relâcha doucement et elle pu enfin prendre une grande inspiration. Sa gorge l'a brûlait douloureusement.

Elle posa ses mains sur sa gorge se protégeant ainsi d'un éventuel nouvel assaut.

— Oú en étais-je ? Ah oui ! Nous allons nous marier. Je vois bien que tu n'es pas enchantée par l'idée, mais tu t'y feras. Tu finiras même par m'aimer et sinon ce n'est pas grave, je t'aime assez pour deux.

— Il n'y a aucune chance que tout se passe selon tes plans !

— Mais que tu es naive. Tous se passe déjà selon mes plans ! Pourquoi crois-tu que je t'ai approché, toi ? J'aurais pu choisir dans tout le gratin de la société. Une fille de sénateur, ou d'un quelconque magnat. Mais non, j'ai préféré une fille inconnu, sortie de nulle part. Tu es la parfaite image de la petite roturière américaine.

Elle tentait de reprendre le fil de ses pensées, mais tous les mots qui sortaient de sa bouche lui paraissaient plus insensés que les précédents. Tout ceci n'était que le fruit d'un plan. La parfaite petite blonde un peu ingénue qui ne ferait pas de vague le cas échéant. Facilement remplaçable.

C'était ce qu'il était en train de lui expliquer à demi-mot. Elle qui avait cru rencontrer le prince charmant, tout ceci n'était qu'un plan visant à servir ses intérêts. Ce n'était même plus une question d'amour ou d'obsession, juste de la cupidité. Et une pointe de perversion dangereuse.

— J'ai bien vu que tu t'étais perdu en cours de route, mais je te pardonne. Bientôt, nous ne ferons plus qu'un. Tout va bien se passer.

Croyait-il vraiment à ses inepties ? Ou était-il simplement fou ? Si c'était la dernière option jamais elle n'arriverait à le raisonner. Il paraissait avoir perdu le peu de sens commun qu'il ai pu un jour avoir. Il n'arrêtait pas de répéter que tout allait bien se passer, comme s'il n'était pas entré chez elle pour la forcer à l'épouser.

Sauve-moi [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant