Les rues de la ville étaient remplies d'une foule se déplaçant dans tous les sens, chaque personne déambulant pour aller vaquer à sa propre occupation. Certains marchaient seulement pour se promener dans cet après-midi où le soleil montrait ses nombreux rayons. D'autres avaient seulement pour but de faire quelques emplettes.
Quant à elle, elle était assise dans ce carrosse noir où les coussins agréables lui offraient un confort digne de ce nom. Plutôt pratique lors des longs voyages comme celui-ci. La jeune femme venait de passer plusieurs heures interminables dans ce véhicule, elle revenait de chez ses grands-parents. Deux personnes formidables chez qui elle passait très souvent ses vacances pour échapper à la réalité ... à son devoir. À force, elle avait finit par trouver le temps long lorsqu'elle n'y était point.
Son véhicule finit tout de même par s'arrêter, par la fenêtre elle put y voir l'extérieur où la verdure avait reprit le dessus. Face à elle s'étendait un grand chemin de petits graviers jaunâtres menant à une belle demeure blanche, une harmonie brisée par les nombreuses vitres noires.
Un homme vint lui ouvrir la porte - le cocher sûrement - et la laissa descendre les petites marches en tenant sa belle robe entre ses mains pour éviter qu'elle ne trébuche en marchant dessus. Cette tenue, c'était un cadeau de sa grand-mère avant qu'elle ne rentre chez elle. Une belle robe bleue accompagnée de quelques dentelles sur l'avant et au niveau de ses poignets, un bleu plus foncé venant contraster partant du corset jusqu'au bas de celle-ci.
Elle avança vers le portail noir tout en admirant ce décors qu'elle avait quitté pendant quelques semaines, tandis que de son côté, le cocher posait la valise au sol. Lorsqu'il eu finit, il salua poliment la noble et reparti, l'abandonnant seule face à cet imposant portail qui se terminait par des longs pics, qui n'étaient que continuité des barreaux.
Pendant ce temps, de l'autre côté, un homme s'était rapproché pour se placer face à elle. Il déverrouilla le grand mur de fer et s'écarta sans rien dire. La jeune femme respira un grand bol d'air. Malgré le fait que ce soit chez elle, il y avait toujours cette appréhension lorsqu'elle y retournait, une boule dans l'estomac qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer. Elle se baissa pour attraper sa valise et s'élança sans plus réfléchir vers la grande demeure de blanc nacré. Derrière, elle put entendre le portail se fermer et les pas de l'homme la suivre, mais elle ne s'en préoccupa guère lorsqu'elle arriva face à la porte immense de cette maison. Ouvrant le passage, aidée par quelques serviteurs de la maison, elle tomba - surprise - face à un visage familier qu'elle n'avait plus revu depuis quelques années maintenant.
- Marie-Louise White, cela faisait longtemps n'est-ce pas ? fit la brune en face d'elle armée d'un grand sourire bienveillant.
Cette femme possédait de longs cheveux ondulés qui retombaient sur ses épaules droites. Elle avait un beau visage, frôlant même la perfection si ce n'était qu'un grain de beauté - posé au dessus du sourcil droit - venait humaniser le tout. Ses yeux marrons la regardaient avec amour, ces beaux yeux qu'elle n'avait plus fixé depuis si longtemps ... ceux de sa sœur bien aimé.
- Oui grande sœur, comment vas-tu depuis ? Que nous vaut ta visite ? répondît Marie en posant au sol sa valise pour soulager ses doigts douloureux endoloris par le poids.
- J'ai ouïe dire que père et mère avaient une grande nouvelle à annoncer, continua-t-elle. Et puis, tu es là. Quelle serait donc ma raison si ce n'était de voir ma petite Marie ?
À ces mots, les deux sœurs se prirent mutuellement dans les bras. Ces bras réconfortants dont elle n'avait plus été embrassée depuis tant d'années. C'était si agréable de la revoir, son cœur avait presque loupé un battement quand elle l'avait aperçu en entrant dans la grande demeure familiale des White.
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Abyss, Partie 1 : Le Red Edan
RomanceDans les années mille-sept-cents, les mariages arrangés étaient plus que courants. C'était le cas de Marie-Louise, qui, lorsqu'elle descendit vivre près du port - où demeurait son fiancé - se retrouva confrontée aux forbans sans cœurs ; des pirates...