La femme regardait maintenant Marie-Louise, celle-ci ne savait que dire. Alexandre continua donc dans sa lancée, gardant un minimum de proximité avec l'inconnue afin de la soudoyer comme il en avait tant l'habitude.
- La robe qu’elle porte doit forcément coûter une fortune, murmura-t-il en détaillant à son tour la jolie tenue.
- C’est vrai ça… argua la femme en regardant chaque parcelle du tissus.
- Ce doit être une robe française. Une beau tissus, si tu veux mon avis.
- Très bien, je vous la prends, fit-elle en posant sa chope sur la table et en regardant le pirate droit dans les yeux.
- Doucement, répondît l’homme la coupant dans son élan. Il va nous falloir quelque chose pour l’habiller avant cela.
- Quoi donc ?
- Et si, vous faisiez un échange ? Sa robe, contre tes habits. Qu’en dis-tu ?
L’inconnue était en pleine réflexion tandis que la noble regardait la scène se dérouler sous ses yeux. Il avait visiblement pour but d’échanger les vêtements de deux. Il n'y avait rien à payer. Ils finissaient donc tous gagnants. Mais l’idée de porter la les habits d’une étrangère, sales qui plus est, n’était pas très agréable pour Marie. Pourtant elle se résigna de dire quoi que ce soit, il lui fallait quelque chose à porter et seul Alexandre était en pouvoir de l’aider. Elle devait donc se maintenir à ses méthodes, même si l’idée même de porter ces choses sales la répugnait…
- Ce n’est pas réellement arrangeant… murmura la femme en scrutant encore la robe que portait Marie.
Mais Alexandre commençait à s’impatienter. Elle devait prendre une décision et la réponse devra être oui.
- Aller... Qu’est-ce donc de porter, pendant quelques heures, cette robe puisqu’après tu en seras grassement payée ? Prends cela plutôt comme un avantage, fit-il en chuchotant encore plus près de son oreille comme pour l’inciter à l’écouter. Il est rare pour des personnes comme nous, pauvres, de porter une tenue aussi splendide. Un honneur.
L’inconnue réfléchissait encore et Alexandre continua. Rapprochant ses lèvres de l’oreille de la femme, il chuchota.
- Tu ne vas tout de même pas refuser pour si peu ?
- J’accepte !
- Parfait ! ajouta le pirate d’un air triomphant, un grand sourire sur le visage.
Après tout il avait réussi à convaincre cette inconnue d’échanger leur tenue. Mais ce n’était pas vraiment le point qui l’intéressait le plus pour le moment. Il y avait un léger détail que Marie n’avait pas prit en compte et dont il comptait bien profiter tel l'horrible forban qu’il était.
L’homme se leva doucement et s’approcha de Marie-Louise. Plongeant son regard brun dans les pupilles océans de la jeune, elle ne savait que penser et il le voyait.
- Déshabille toi et échange, continua l’homme.
Les sourcils de joli cœur s’étaient froncés à l’entente de cette phrase, elle n’avait visiblement pas du tout appréciée. Mais Alexandre se fichait guère de ses caprices de noble.
Marie était à la fois surprise mais déstabilisée. Il lui avait donné l’ordre de se changer ici ? Au milieu de tout ces gens ? Sans même être caché ? Il était hors de question qu’elle le fasse, quitte à rester en robe.
- Me déshabiller ? demanda-t-elle comme si elle voulait se convaincre qu’elle avait mal entendu.
- Oui, c’est plus pratique si tu veux enfiler autre chose, lui chuchota-t-il à l’oreille.
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Abyss, Partie 1 : Le Red Edan
RomanceDans les années mille-sept-cents, les mariages arrangés étaient plus que courants. C'était le cas de Marie-Louise, qui, lorsqu'elle descendit vivre près du port - où demeurait son fiancé - se retrouva confrontée aux forbans sans cœurs ; des pirates...