Alexandre replongea donc son regard dans celui de joli cœur, un sourcil se leva.
- Arg, c’est complètement différent vous voulez dire. Tout de même, nous comparer à de vulgaires voleurs… râla-t-il une légère grimace sur le visage.
Marie était encore plus intéressée. Elle n’en comprenait pas du tout la différence. Et avait bien l'intention de comprendre ce qui le dérangeait.
- Expliquez moi, ajouta-t-elle.
- Vous expliquer ? demanda l’homme ne sachant réellement ce qu’elle entendait par là.
- Oui, en quoi un pirate est-il totalement différent d’un voleur ?
Le capitaine écarlate écarquilla les yeux de surprise. Il ne s’attendait guère à ce qu’elle cherche à en savoir plus sur cela. Décidément, elle n’allait pas arrêter de le surprendre… Le visage de la femme était plus qu’intrigué attendant patiemment une réponse.
- Il n’y a pas grand chose à dire, les voleurs ne sont que des amateurs et sont généralement sur terre.
- Et les pirates ? continua la femme la tête penchée sur le côté.
Il se mit à sourire, plantant par la suite son regard vers cet horizon d’océan.
- Ce sont des forbans. Nous ne volons pas, nous pillons. Nous traversons les mers à la recherches de trésors tous aussi riches les uns que les autres, des pierres précieuses, de l’or, des bijoux… Les marins nous craignent. Nous sommes connus pour être forts et sans pitiés. L’océan est notre maison, le vent notre force, les vagues notre énergie et le bâtiment notre liberté.
Marie le vit se perdre de plus en plus dans sa définition. Tellement perdu qu’il en avait oublié qu’il parlait à quelqu’un. Ses yeux étaient pétillants comme si les étoiles même s’y étaient incrustées, tel des pierres précieuses sur de beaux bijoux.
Le cœur de l’homme battait la chamade. Il aimait être le pirate qu’il était. Il aimait cette vie qu’il menait. Et pour rien au monde il ne quitterait ces océans bleus. Alexandre était né pour être un pirate. Il le sentait.
Mais il se remit vite de ses idées, remarquant le regard que lui portait Marie. Il ne devait pas se montrer si rêveur face à elle. Alexandre redressa la tête, se tenant maintenant bien droit.
- Enfin, se racla-t-il la gorge. Comment va votre blessure ?
Marie se mit malgré elle à rire. Puis elle regarda les matelots qui fêtaient leur victoire sur le pont, certains avaient des chopes en main.
- Scott a dit que je serais vite remise, répondît-elle.
- Mais ? continua Alexandre en fixant à son tour son équipage.- Que voulez-vous dire ?
- Il y a étrangement toujours un “mais” dans la médecine, argua-t-il.
Alexandre n’avait pas tort. Lorsque Scott lui avait fait son diagnostic, il avait effectivement émis quelques règles, qu'elle se devait de ne pas oublier et de respecter. Au quel cas la blessure risquerait de se réouvrir.
- Si je ne fais ne serait-ce qu’un mouvement trop brusque ou que je porte un poids trop lourd, la blessure pourrait s’ouvrir une nouvelle fois. Et il faudra recommencer de zéro.
- Très bien, murmura-t-il.
Il acquiesça sans rien dire de plus. Même si le pirate ne le montrait guère, Alexandre allait évidemment veiller à ce qu’elle n’empire pas son état, étant donné que celui-ci s’était déjà bien amélioré depuis. L’homme se perdait peu à peu dans ses pensées.
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Abyss, Partie 1 : Le Red Edan
RomanceDans les années mille-sept-cents, les mariages arrangés étaient plus que courants. C'était le cas de Marie-Louise, qui, lorsqu'elle descendit vivre près du port - où demeurait son fiancé - se retrouva confrontée aux forbans sans cœurs ; des pirates...