Elle fixait la fenêtre cherchant un moyen de fuir. Marie-Louise ne devait surtout pas rester ici, où elle serait vendue comme esclave par William. Alexandre avait vu juste, sur tout. Ce noble n’était en aucun cas digne de confiance. Et maintenant elle en payait le prix. Cela faisait des heures et des heures qu’elle marchait dans sa chambre en cherchant une solution pour partir de cette demeure sans qu’il ne s’en rende compte.
La jeune femme avait d’abord pensé à partir par la fenêtre, mais comment allait-elle réussir à atterrir sans problème ? Elle n’avait rien pour s’accrocher et descendre les étages en longeant le mur extérieur. Si elle prenait cette solution, elle finirait probablement avec une jambe cassée sans plus aucune chance de partir. Non. Il lui fallait un plan sûr. Mais rien ne lui venait en tête. Fuir avec une robe énorme n’était pas facile, d’autant plus qu’elle n’avait rien pour se changer. Et personne n’était de son côté dans cette demeure. Depuis que William lui avait expliqué ce qu’il comptait faire, Sophie n’était pas revenue. Marie-Louise espérait au fond d’elle qu’il ne lui était rien arrivé. Mais venant d’un noble comme Gardner, il n’y avait pas non plus beaucoup d’espoir.
Assise au sol dans un coin de sa chambre, elle fixait son plafond. Seule sa respiration se faisait entendre. Malgré tout ce qu’elle avait vécu à bord du navire pirate, c’était la première fois qu’elle avait aussi peur. Marie-Louise ne savait guère ce qu’il se passait de l’autre côté de sa porte, enfermée par William. Elle n’avait d’ailleurs pas eu la chance d’avoir un repas. Se méfiait-il tellement d’elle qu’il ne lui laissait aucune chance de partir, de là à ne même plus ouvrir la porte ? Sa tête était appuyé contre le mur à son dos. Elle repensait au visage de son pirate écarlate. Il lui manquait. Marie-Louise détestait se l’avouer, mais elle avait vraiment besoin d’aide extérieur. Peu importe qui s’était. Elle voulait sortir d’ici au plus vite.
Quelques heures passèrent, William marchait dans les couloirs avec un papier dans les mains. Il tenait un contrat de mariage, un énième contrat. Depuis plusieurs années, cet homme ne faisait qu’enchaîner les alliances. Prenant une femme de famille riche, il faisait en sorte de passer pour le meilleur des hommes face à sa belle famille. Puis une fois le mariage terminé, il s’assurait de faire disparaître par tous les moyens sa bien aimé. Par chance, ou bien malchance, il trouvait toujours une excuse crédible pour l’expliquer à la famille l’étrange disparition de la femme. Ensuite, il recommençait à zéro, cherchant une autre victime à ses plans d’homme assoiffé d’argent. Il lui en fallait toujours plus. Il avait d’ailleurs utilisé une bonne partie du trésor pirate pour financer le mariage avec Marie-Louise. Un beau mariage comme il le qualifiait. Le reste du trésor allait surtout servir à ses propres désirs. Mais plus il en avait, plus il en voulait.
Alors qu’il marchait dans sa maison en lisant tranquillement sa feuille, il entendit très vite un vacarme s’approchant de chez lui. Il trouvait surtout cela étrange que des personnes puissent faire autant de bruit. Surtout qu’il savait son habitation éloignée de la ville. Il ne s’en préoccupa donc pas plus continuant sa route vers son bureau qui n’était plus très loin. Mais alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la pièce, un fracas retentît dans toute la demeure.
William ne savait exactement ce qu’il se passait, pourtant, l’inquiétude s’empara de son sang. Il s’était arrêté net dans tout ce qu’il faisait, essayant de comprendre d’où venait le bruit. Et le destin s’en chargea à sa place lorsqu’il entendit des voix emplirent les lieux. Des hommes. Voix graves, certaines plus rauques que d’autres, des bruits de pas lourd martelant le sol. Le noble se tourna et tenta de s’approcher de la source de ce vacarme afin de le faire cesser. Mais ce fut guère utile lorsqu’il se retrouva face à un groupe de pirate tous aussi laids les uns que les autres.
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Abyss, Partie 1 : Le Red Edan
RomanceDans les années mille-sept-cents, les mariages arrangés étaient plus que courants. C'était le cas de Marie-Louise, qui, lorsqu'elle descendit vivre près du port - où demeurait son fiancé - se retrouva confrontée aux forbans sans cœurs ; des pirates...