Chapitre 18

64 7 18
                                    

Le coffre s’ouvrît lentement, le regard d’Alexandre était lumineux comme les flammes des torches qui les entouraient. Sauf que le résultat n’était guère ce qu’il attendait. Le pirate était perplexe, déçu même. Son visage venait de se contracter, des sourcils froncés, ses yeux froids comme les murs qui les entouraient. Toute la chaleur qui émanait de lui, il y avait de cela quelques secondes, venait de disparaître.

- Alors, dites nous capitaine, fit un des matelots posté à gauche de Marie.

Lui aussi était prit d’impatience, autant qu’elle d’ailleurs. Chaque homme dévisageait leur chef avec des regards d’incompréhension, réclamant une réponse de sa part. 

Le pirate écarlate se redressa, sa main droite s’enfonçait dans le coffre pour y récupérer le butin. Le point fermé quitta la boîte dorée lorsque celui-ci se tourna pour faire face à son équipage. Il leva par la suite sa main à hauteur de son visage. Le regard brun du capitaine était vide, aucune émotion ne se laissait apercevoir. En revanche, Marie pouvait y décrypter un soupçon de colère dans ces pupilles qui les fixaient. 

- Nous nous sommes fait berner, commença-t-il la voix rauque. La carte n’y est pas, car c’est un ridicule caillou un vert.

L’homme montrait l’objet présent entre ses doigts et c’était effectivement loin d’être une carte. Alexandre tenait dans sa main une pierre verte, dont la lumière des torches autour venaient lui offrir quelques reflets jaunâtres. 

- Un caillou ? Intervient un des matelots la voix aussi déçue que celle du capitaine. 

Prit de rage - qu’il essayait au mieux de contrôler - le pirate écarlate lâcha l’objet au sol qui fit quelques bonds dans de petits bruits résonnant dans la salle. Il quitta la pièce sans se retourner, des yeux froids comme glace, suivit ensuite par son équipage. Le lieu se vidait peu à peu des pas bruyants qui faisaient écho. 

Marie se retrouva seule, les regardant partir. Puis son attention se porta vers l’objet au sol. Elle se baissa pour le ramasser et voir de plus près ce “caillou” vert. Malheureusement le capitaine avait raison, ce n’était qu’une vulgaire pierre sans importance. Lorsqu’elle se dirigea vers le coffre d’or, elle ne vit qu’un vide. 

Rien. 

Ils n’avaient rien trouvé. Et le capitaine avait toutes ses raisons d’être énervé. 

Marie soupira et commença elle aussi à quitter la pièce. Mais elle prit la précaution d’apporter l’objet vert avec elle. Après tout, peut-être qu’il pourrait leur servir à quelque chose ? Elle força donc sur ses jambes pour rejoindre la sortie, remontant les quelques mètres qu’ils avaient descendu plus tôt. Le soleil commençait à être visible, ses yeux peu habitués se fermèrent doucement. 

Puis elle mit un pieds à l’extérieur pensant seulement rentrer avec l’équipage sur le Red Edan. Lorsqu’elle regarda la scène en face d’elle, son cœur loupa un battement à la fois de peur mais aussi de surprise. Les pirates étaient tous armés, formant un cercle pour se protéger. La noble s’avança encore plus. Elle découvrit avec effroi la scène dont ils étaient les proies, tous encerclés. Aucune issue n’était présente. 

- Des indigènes, grogna Alexandre son sabre en main, prêt à se battre à tout moment. 

Des indigènes ? Se demanda Marie le cœur encore plus rapide en sa poitrine. Elle avait peur. Évidemment. Comment réagir face à eux ? Ils n’avaient aucune envie de faire ami-ami. Les armes en mains, ils les prenaient pour cible. 

- Que faisons-nous ? Interrogea un matelot en proie à des lances, comme tous les autres d’ailleurs. 

Le pirate écarlate était en pleine réflexion. Mais tandis qu’il était occupé à se démener dans ses nombreuses vagues de pensées, son équipage reculait de plus en plus. Comment faire pour leur échapper ? Il était évident qu’il n’avait aucune envie de tous les tuer. Mais quelle était la solution à prendre ? Il n’en savait rien. Il essayait pourtant au mieux de se contrôler pour ne pas être prit par la peur.

Abyss, Partie 1 : Le Red EdanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant