Chapitre 5

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Alexandre était sur le pont du navire, regardant sans réel but son compas. Il ne savait quoi faire en cette belle journée ensoleillée, marchant sur le pont. Puis un homme vint le voir, Moore, le pirate s'occupant de la vigie.

- Capitaine, un navire à bâbord, commença l'homme.

Le regard de son supérieur devait montrer son interêt car il continua.

- Un bâtiment pirate.

Un sourire vint couronner les lèvres du pirate écarlate. Cela faisait combien de temps qu'il arpentait les océans sans jamais rencontrer un quelconque navire ? Ça lui avait manqué et il était évidemment hors de question de laisser passer cette opportunité.

- Rick, tu sais quoi faire, fit-il à l'homme qui se trouvait derrière lui.

Sans rien dire il acquiesça quittant le pont. De son côté le capitaine s'était vite remit près de son timonier lui indiquant qu'ils allaient prendre en chasse ce petit rafiot pirate. Les voiles dans le vent l'équipage se mit au travail et le navire rouge se rapprocha bien vite du bâtiment pirate face à eux.

Les canons commencèrent à crier ; un trou pour ralentir le navire, le reste était composé de cordes suivit par des crochets de fer. Ils se plantèrent avec la vitesse dans la coque du bâtiment adverse, l'empêchant de fuir. L'équipage en face était visiblement apeuré et prenait leurs armes seulement parce que le capitaine en avait donné l'ordre. Mais ils tremblaient tous, aveuglés par ce brouillard de peur. Ils n'étaient pas en état de combattre à la loyale. « Trop simple », pensa capitaine écarlate en sautant dans le navire adverse.

Il balaya son regard sur ce rafiot de bois et fut vite attiré par une chose qu'il n'avait pas l'habitude de voir sur un navire, encore moins pirate.

Une jeune femme.

Qui plus est belle et un air de douce fragilité.

Marie regardait l'homme en rouge sur le pont du navire, leurs yeux l'un dans l'autre. À la différence d'Edward Meyer, elle ne voyait pas un vide sans fond et froid mais plutôt quelque chose d'apaisant dans ces pupilles brunes. Il n'avait aucun sourire sur les lèvres. Un visage qui se devait d'être froid et dur étant le grand capitaine du Red Edan. Pourtant, Marie navait pas peur de lui - pour une raison quelle ignorait -.

C'était un bel homme, des yeux marrons foncés d'une profondeur apaisante et chaleureuse, une grande veste qui s'envolait à chacun de ses pas couvrant sa chemise blanche ouverte au col et son veston brun. Il possédait, pour couronner le tout, un grand chapeau noir où s'échappait une plume rouge. Son visage était digne d'un vrai Apollon aux yeux de Marie. Une petite repousse de barbe apparente et une cicatrice au niveau de sa joue droite, ses cheveux noirs tombaient sur ses épaules.

L'homme regardait de son côté cette femme, les yeux légèrement rouges. Elle avait une robe bien trop belle et chère pour n'être qu'une vulgaire fille de joie. Elle était donc une noble. Et il savait déjà qu'il ne l'aimait guère. Son regard brun quitta ceux de l'étrangère pour se reposer sur l'affolement de l'équipage attaqué, un rictus se formant sur ses lèvres. Puis il s'arrêta sur le navire ennemi, accompagné d'un homme à la jambe de bois à ses côtés.

- Quelle perte de temps, avait-il dit en haussant la voix.

Étrangement, même s'il ne l'avait pas crié sur le pont, chaque homme s'était stoppé dans leur mouvement, se tournant maintenant tous face au capitaine habillé de rouge. Marie, qui s'était décalée pour se coller au mur et éviter de se prendre un quelconque coup perdu, continuait de fixer cet homme.

- Où est votre capitaine ? demanda-t-il.

Des chuchotements se firent entendre, mais aucune réponse n'aida l'homme.

Abyss, Partie 1 : Le Red EdanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant