Marie regaedait l’homme avec attention.
- Votre arme, elle n’est pas chargée ? demanda-t-elle la voix tremblante malgré elle.
Il se mit à rire, un regard légèrement plus doux sur le visage.
- Mon pistolet n’est jamais chargé joli cœur. Et comme vous avez pu le constater, même s'il ne représente aucun danger, les ignorants en ont peur.
- Donc vous vous êtes joué de moi ? argua-t-elle.
- N’échangez pas les rôles. Vous avez cru qu’il était chargé. Même si j’avais tiré, vous seriez toujours en vie.
Échanger les rôles ? C’était le forban sans cœur qui lui disait cela ? Alors que lui-même ne faisait que jouer avec elle ? L’utiliser pour assouvir ses propres soifs ?
Et elle qui pensait qu’il était bon…!
En réalité, elle essayait de se convaincre elle-même de cela. Marie avait pourtant vu dans son regard du bon, une étincelle. Elle y avait cru en tout cas. Mais ce n’était qu’un pur mensonge de celui-ci.
Elle ne le connaissait guère. Pourtant à cet instant, la jeune se senti plus que blessée. Son cœur se serrant dans sa poitrine, tout son corps lui offrait une sensation désagréable. Était-ce car elle était déçue de le découvrir ? Et elle qui avait pour but d’en apprendre plus sur lui. Il en était maintenant hors de question, elle n’en avait plus besoin en tout cas.
- Je n’ai peut-être pas besoin de savoir qui est réellement Black le Sanguinaire.
- Ah oui ? Que suis-je alors ? fit-il de façon énigmatique comme s'il jouait de celà. Sue savez-vous ?
Alexandre était intéressé par ce qu’elle allait dire. Son joli cœur avait l'air sûre d'elle. Son regard avait changé.
Elle posa ses mains sur le bureau avançant son visage vers l’homme, celui-ci ne bougea pas.
- Vous n’êtes qu’un forban sans cœur et sans âme. Vous utilisez les autres pour assouvir à vos fins. Vous n’êtes peut-être pas si différent de ceux dont on m’a parlé… continua Marie un air presque frustré venant se dessiner sur son doux visage.
Après tout ce qu'il lui avait dit, elle avait finit par croire qu’il était peut-être différent. Un homme bon, à l’inverse des histoires que sa famille lui comptait. Mais même si elle comprenait les raisons des pirates, il était pour elle toujours aussi mauvais.
- Oui, j’utilise les gens pour servir mes propres intérêts. Quel est donc le problème à cela ? Vous n’allez tout de même pas me dire que c’est non courtois ? Ou alors incorrect ? Vous avez vu la misère qui entoure les personnes comme moi. La pauvreté les ronge jusqu’au os, la famine les dévore. Ont-ils vraiment d’autres choix que de se battre ? Nous avons tous une façon différente de survivre à cette injustice.
Alexandre avait bien pour but de lui expliquer don point de vue. Peu importait de qu'elle manière, mais il voulait étrangement quelle comprenne... qu'elle Le comprenne. Il reprit donc son arme, vide de balle, et s’approcha de la jeune en contournant son bureau.
- Voyez cela comme un pistolet sur la tempe. Le monde tente d’actionner la gâchette, nous nous battons tous pour retenir cela le plus longtemps possible. Mais un jour, chacun finira par lâcher prise. Et alors, continua l’homme en appuyant sur son pistolet vers joli cœur. La vie leur sera enlevée sans aucune hésitation.
Marie fixait Alexandre dans les yeux, il n’avait rien de méchant dans son regard. Et elle trouvait étrange à quel point ses sentiments pour lui pouvait changer en quelques secondes seulement.
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Abyss, Partie 1 : Le Red Edan
RomanceDans les années mille-sept-cents, les mariages arrangés étaient plus que courants. C'était le cas de Marie-Louise, qui, lorsqu'elle descendit vivre près du port - où demeurait son fiancé - se retrouva confrontée aux forbans sans cœurs ; des pirates...