Chapitre 11

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La noble regardait Alexandre dans le but d’avoir plus d’information. Mais ce fut Rick qui continua.

- Nous écoutons les conversations, fit-il en se rapprochant d’elle pour chuchoter. Ce qu’il se dit, les ragots, les rumeurs.

- Suite à cela, nous n’aurons plus qu’à choisir le plus intéressant, intervient Alexandre le regard se baladant dans la foule sa chope presque terminée.

- Donc pour résumer, vous cherchez le plus coûteux, argua-t-elle.
 
- Exactement joli cœur, répondît le pirate écarlate en plongeant ses yeux dans ceux de la jeune femme suivit d’un léger sourire.

Le groupe ne se disaient plus rien, le capitaine ayant reporté son attention sur les autres tables, les oreilles à l’écoute des conversations. Certains parlaient de coffres maudits, d’autres de trésors enfouis, mais rien n’avait l’air de vraiment intriguer Alexandre. 

Après quelques minutes à attendre quelque chose, il se leva légèrement agacé de n’avoir rien trouvé. Il fit signe à Rick, suivit ensuite par Marie, et le groupe sorti du caboulot. 

- Que faisons-nous maintenant ? Vous n’avez visiblement rien trouvé.

- Il y a bien un endroit où je suis sûr que quelque chose sera intéressant, répondît le capitaine en marchant dans la grande rue sombre.

Ils s’avancèrent vers un grand bâtiment, se distinguant des autres par sa taille mais aussi les nombreuses lumières qui émanaient des fenêtres. Comme dans le précédent, ils entrèrent et Alexandre commanda trois chopes pour ensuite s’installer. À la différence du premier, cette fois-ci ils prirent une table ronde au milieu de la foule. 

- Buvez, annonça le pirate écarlate en faisant glisser une chope vers Marie.

- Je ne bois pas ce genre de chose, répondît-elle en écartant le verre.
 
- Buvez je vous dis, insista-t-il au grand désespoir de la noble.

Comme seule réponse, elle fronça les sourcils mais prit tout de même la chope. Lorsqu’elle attrapa le verre pour le porter à ses lèvres, elle put y sentir une odeur très forte - même trop forte - s’en dégager, lui brûlant les narines. Comment arrivaient-ils à boire cela ? Mais, Marie ferma tout de même les yeux comme pour se préparer mentalement à ce qui allait suivre. Si elle voulait s’habituer à la vie des forbans sans cœur, devait-elle vraiment goûter à celà ? 

Sans plus y penser, elle apporta la chope remplie et y trempa ses lèvres avant d’avaler une légère gorgée de rhum. Le liquide lui brûlait la gorge, un ressenti pénible, horrible même insupportable, lui prit l’intérieur de la bouche. À cette sensation douloureuse elle posa, peut-être un peu trop violemment, la chope sur la table et se mit ensuite à tousser. 

- C’est horrible, jugea-t-elle la tête en avant comme si cela allait changer quelque chose à sa douleur.

Le pirate écarlate l’observant, il s’était mit à rire face à cette réaction qu’il trouvait parfaite. Son regard s’était légèrement dévié sur les tables alentours, le sourire toujours ancré sur ses lèvres. Tandis que Marie souffrait le martyr dû à l’alcool, elle qui n’en avait jamais bu, Alexandre se concentra sur une conversation des plus intéressantes.

- Mais tu es fou ? Le coffre, tu vas vraiment tenter de le trouver ? fit un des hommes au loin.

Le capitaine écarlate avait le verre en main, son oreille était bien tendue, près à écouter avec attention ce qu'ils disaient.

- Oui, on dit que celui qui réussira à s’en emparer obtiendra une richesse que nul n’imagine, l’Introuvable… 

Alexandre se redressa, posant sa chope vide sur la table. Il n’avait pas besoin d’en écouter plus, cela lui suffisait amplement.

Abyss, Partie 1 : Le Red EdanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant