Chapitre 18 : "Le mariage religieux (Takk Jakk)"

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Le jour que tout le monde avait tant attendu, était enfin arrivé...

Rokhaya n'avait pas fermé l'œil de la nuit.

Des milliers de questions étaient venues perturber son sommeil. Elle prit sa douche puis s'habilla. Elle devait aller se coiffer, puis se rendre chez ses parents. Il y aurait un peu de monde là-bas, sa famille maternelle et paternelle, avaient tous prévu d'y passer la journée et d'enchainer une bonne fois avec le mariage religieux.

Le mariage religieux se ferait à la mosquée Seydi Djamil de Fass. C'était papa Moustapha qui avait choisi cette mosquée qu'il aimait tant. Il s'y rendait même tous les vendredis pour la « Hadratoul Djouma ».

Pour le déjeuner, maman Yacine avait commandé du ceeb yapp (riz à la viande) composé et pour le diner, il y aura du poulet, des frites et des crudités. Elle avait mis énormément de pression au traiteur afin que les différents repas soient livrés et servis tôt. Il était hors de question qu'ils mangent tard comme cela se fait la plupart du temps lors des événements au Sénégal. Elle tenait à ce que le mariage de sa princesse soit bien organisé et parfait. La tante de Marième avait passé la nuit chez la famille Ndiaye. Elle avait épaulé et guidé maman Yacine dans toutes ses tâches. Elle avait été d'une grande aide.

Papa Moustapha unique était tranquillement assis, son répertoire à la main. Depuis hier, il n'avait pas arrêté de téléphoner afin d'annoncer fièrement le mariage de sa fille. Il avait tant attendu ce moment, il avait toujours du mal à réaliser qu'il était enfin arrivé. A un moment donné, il était même allé jusqu'à penser que sa fille ne voulait pas se marier. Que la France lui avait mis certaines choses malsaine à l'esprit comme le concubinage ou autre. Grand nombre de ses amis avait même proposé de présenter Rokhaya à l'un de leur fils dans l'optique que cela puisse aboutir au mariage. Mais Rokhaya avait toujours refusé. Cette dernière n'avait même jamais mentionné le nom d'un petit ami ou d'un amoureux. Ce qui était d'autant plus inquiétant.

Mais par la grâce de Dieu, Modou avait réussi à faire estomper tous les doutes que ce père de famille avait. Papa Moustapha était un homme très pieux, et avait toujours essayé d'élever sa fille sur cette lancée. En son for intérieur, il savait qu'elle n'était plus trop pratiquante depuis qu'elle était partie en France et comptait énormément sur le soutien de Modou pour corriger cela. Après tout, il respectait sa religion et c'est sûr qu'il élèverait ainsi ses enfants. Papa Moustapha s'était réveillé très tôt pour prier pour sa fille et pour ce mariage.

Rokhaya était en route pour le salon de coiffure, elle en avait choisi un qui était très en vogue et qui avait de très bonnes appréciations. Marième ainsi que Vanessa étaient censées l'y retrouver.

Rokhaya arriva à la hâte au salon. Elle ne comptait pas s'habiller le matin, après tout, il n'y aurait que la famille proche qui viendrait passer la journée. Elle attendait l'après-midi pour mettre sa belle tenue.

Vanessa arriva dix minutes après elle ; Elle était toute excitée pour sa copine. Elle l'embrassa et commença à la taquiner. Marième était sa plus vieille amie, mais Vanessa était celle qui la connaissait vraiment. C'était celle qui connaissait tous ses secrets, même les plus sombres. C'était le genre d'amie à qui on pouvait tout dire sans avoir peur d'être jugé.

Vanessa était directe, mais savait donner son avis sans critiquer. Tout le contraire de Marième, elle était gentille et était une bonne amie, mais Rokhaya n'était pas à l'aise quand il s'agissait de se confier à elle. Marième était très stricte et caractérielle, et ce qu'elle ne faisait pas, elle ne pouvait pas concevoir que les autres le fassent. Elle était très responsable, un peu comme une maman. Une fois, lorsque Rokhaya était en France, elle lui avait avoué qu'elle avait fumé une cigarette pour la première fois. Marième l'avait très mal pris, elle s'était même énervée contre elle et avait menacé de le dire à ses parents si elle n'arrêtait pas. Raison de plus pour laquelle, elle ne lui avait jamais dit pour sa virginité, de peur qu'elle n'alerte tout le monde.

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