Pour toi

Chapitre 48 : "Un plan machiavélique..."

Fatima avait pleuré presque toute la nuit.

Elle savait que ses larmes ne changeraient rien aux faits, mais c'était pour elle le seul moyen de se soulager.

Elle aurait tellement aimé que Modou ressente la même chose qu'elle.

Fatima chercha Aichetou parmi les contacts de Modou sur Facebook. Elle tomba rapidement sur son profil. Celui-ci n'était pas bloqué.

Elle regarda toutes ses photos, mais encore, visita son journal. Elle ne laissa rien au passage. Fatima vit que Modou avait même pris le soin d'aimer chacune de ses photos et de ses publications.

Il arrivait même qu'il comment parfois. Fatima se mit à pleurer de nouveau.

Elle avait le cœur meurtri. Fatima se leva du lit puis se débarbouilla.

Elle s'était levée à l'aube pour la prière de Fajr et s'était recouchée.

Elle sortit enfin de sa chambre et croisa sa mère qui était en grand boubou. Elle lui expliqua qu'elle devait se rendre hors de Dakar avec maman Oumou.

Fatima acquiesça avant d'aller s'assoir au salon. Elle avait faim mais ne pouvait rien avaler. Elle n'avait plus d'appétit. Sa cousine tenta plusieurs fois de la faire sourire, mais ne réussit point. Fatima était froide et triste. C'était la première fois qu'elle tombait amoureuse et la non réciprocité était atroce.

Elle s'en voulait ; Pourquoi le bon Dieu avait-il permis qu'elle tombe amoureuse de quelqu'un qui ne l'aimait pas en retour ? Pourquoi ?

Elle n'arrêtait pas de se le demander.

Elle avait cogité toute la nuit.

Devrait-elle se battre et tout faire pour que le regard que Modou lui porte change ?

Ou devrait-elle tourner définitivement sa page ? Et mettre une croix sur cet amour impossible ? Le souci était qu'en son for intérieur, elle ne se sentait pas prête à le sortir de sa vie.

Ceci voudrait dire qu'elle laisserait quartier libre à Aichetou ; il en était hors de question.

Modou lui avait promis de la lui présenter dès qu'elle reviendrait sur Dakar, mais, honnêtement, elle n'était pas partante.

Elle décida d'avouer à Souadou qu'elle était tombée amoureuse de son frère.

Fatima savait qu'elle avait beaucoup d'estime pour elle et qu'elle ferait tout pour convaincre son frère afin de se mette avec elle. Fatima avait envoyé un message à Souadou sur whatsapp pour lui demander de lui faire signe à son réveil.

Souadou était sa meilleure chance d'obtenir Modou.

Par contre, si vraiment cette dernière ne parvenait à rien, elle lâcherait définitivement l'affaire. Elle vida son armoire, histoire de se changer les idées.

La maman de Fatima arriva chez son amie.

Elle sonna puis la femme de ménage lui ouvrit la porte et l'installa au salon car mère Oumou était sous la douche. Mère Oumou avait été mariée une première fois à un huissier de justice très connu.

Il était plein aux as et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait accepté d'être deuxième femme. Elle était très bien installée, avait un véhicule à sa disposition ainsi qu'un chauffeur. Elle ne manquait de rien. Son mari était un homme bon qui s'occupait très bien et équitablement de ses épouses. Mais ce mariage fut une erreur, sa femme passait son temps à demander de l'argent et pas que de petits montants. Elle ne s'occupait pas de la gestion de sa maison. Elle déléguait tout à l'une de ses femmes de ménage ou à ses filles.