Chapitre 21 : « L'aveu...»

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Une fois à Dakar, Modou déposa Rokhaya chez elle avant d'aller chez tonton Adama récupérer Souadou et les jumeaux. Une fois dans la voiture, Souadou demanda immédiatement à son frère ce qui s'était passé pendant la lune de miel. Modou lui expliqua tout dans les moindres détails. Il lui parla de l'indifférence de sa femme lorsqu'il avait menti à sa mère mais encore le fait qu'elle ne soit pas pratiquante. Ce qui lui faisait mal, c'est qu'il avait l'impression que Rokhaya était le genre de personne à fabriquer un mensonge de toutes pièces et de l'entretenir sans le moindre regret.

Souadou conseilla à son frère de ne pas juger sa femme aussi rapidement et d'être patient. Il finira par mieux la connaitre ah fil du temps. Les masques finissent toujours par tomber, tôt ou tard. Souadou avait raison, comme d'habitude. Modou avait parfois l'impression que maman Awa se trouvait en elle. A chaque fois qu'il était inquiet ou stressé, elle avait le pouvoir de trouver les mots justes pour l'apaiser. Il n'était pas du genre à se confier à n'importe qui, mais sa sœur était sa meilleure amie et il n'avait aucun secret pour elle.

Modou avait demandé à sa femme de ménage de leur préparer un bon plat de ceebou jën (riz au poisson). Il comptait profiter à fond de sa sœur et de ses neveux. Il mit un peu de musique douce au salon, emmena des matelas pour qu'ils puissent être à l'aise. Ils se mirent à parler brièvement du mariage puis abordèrent d'autres sujets. Ces deux-là, pouvaient rester des heures à parler. Même s'ils se téléphonaient tous les jours, ils avaient toujours quelque chose à se dire. Ce qui était bien c'est qu'il n'y avait pas de tabou entre eux.

Souadou lui expliqua que son mari et elle envisageaient de rentrer à Dakar. Son mari souhaiterait, tout comme Modou, ouvrir sa propre structure au Sénégal. Il ne voulait surtout pas prendre sa retraite aux USA. Ils avaient eu la chance d'avoir les papiers, cela leur suffisait. Mais bon, rentrer définitivement c'est quelque chose qui se prépare minutieusement. On ne claque pas tout du jour au lendemain. Ils étaient en train d'étudier sérieusement la question afin de voir quelle serait la voie à suivre pour le faire dans les règles de l'art.

Modou était ravi, même si ce n'était pas pour maintenant, l'idée d'avoir sa sœur à ses côtés, ne pouvait que le réjouir.

Rokhaya était seule chez elle à rêvasser et à regarder les photos de sa lune de miel. Elle fut interrompue par un appel. Elle ne connaissait pas le numéro mais décrocha quand même. La voix lui était familière : c'était celle de Joaquim.

Joaquim : Rokhaya, s'il te plait ne raccroches pas. J'aimerai qu'on parle.

Rokhaya : Où as-tu eu mon numéro Joaquim ? Je suis mariée, nous n'avons plus rien à nous dire.

Joaquim : Je te jure que si tu acceptes de me voir et de m'écouter, je ne t'emmerderai plus.

Rokhaya : Ok Joaquim, si tu promets de me laisser tranquille après, alors j'accepte.

Joaquim : J'ai loué un appart pour le weekend. Il se trouve dans un quartier très discret, on peut s'y retrouver c'est mieux.

Il envoya à Rokhaya la localisation pour gagner du temps. Elle savait que ce n'était pas bien, mais une partie d'elle avait besoin d'entendre ce qu'il avait à lui dire. Elle alluma sa voiture puis se rendit sur le lieu de rendez-vous. Ce qu'elle ignorait c'était que Joaquim n'avait loué cet appartement que pour lui parler en toute discrétion. Il savait qu'elle n'accepterait pas de le voir dans un lieu public, maintenant qu'elle était mariée.

Arrivée à destination, elle rappela Joaquim, qui vint la chercher en bas de l'immeuble. Ils montèrent jusqu'au deuxième étage.

Joaquim installa Rokhaya au salon et lui demanda si elle voulait boire quelque chose. Cette dernière lui répondit que non. Elle préférait éviter de boire quoique ce soit. Qui sait ? Il serait capable de la droguer uniquement pour arriver à ses fins.

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