Chapitre 50 : "Retour à la case départ..."

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A sa sortie de l'Aéroport International Blaise Diagne, Souadou prit immédiatement un taxi avec ses enfants. Il était très tôt mais elle espérait que son frère serait déjà debout.

Dans tous les cas, elle avait ses clés. Même si son frère dormait encore, elle pourrait accéder directement à son appartement.

Rien n'avait présagé qu'elle aurait terminée l'année, divorcée.

Aura-t-elle la force de surmonter tout cela? Karim était un monstre à ses yeux. Elle n'avait pas arrêté une seule fois de prendre soin d'elle. C'était normal que parfois, quand il la trouvait dans la cuisine en train de préparer qu'elle sente la bouffe étant donné qu'elle n'avait pas encore pris sa douche. Et concernant les jumeaux, tout le monde sait qu'avec les bébés, il est difficile de rester propre. Les explications qu'il avait données étaient bidons et méchantes. Comment peut-on dire cela à une femme ? aurait-il fait mieux s'il avait été à sa place ?

Souadou se demandait s'il s'en voulait ou s'il avait tout simplement demandé à son Américaine de venir de venir vivre avec lui comme la voix était désormais libre. Il l'avait laissé partir sans le moindre remord. Que lui était-il arrivé?

Arrivée devant chez elle, le taximan aida Souadou à monter ses nombreuses valises.

Elle le paya en lui donnant même plus que prévu à cause de sa générosité.

Elle ouvrit les fenêtres de l'appart, histoire d'aérer un peu.

Les jumeaux dormaient profondément. Elle envoya un sms à son frère afin de voir s'il était réveillé ou pas. Ce dernier était toujours au lit mais était réveillé.

Il ignorait que sa sœur lui écrivait du premier étage.

Il lui répondit que oui en lui demandant si elle voulait qu'il l'appelle.

Souadou lui demanda de descendre.

Dès que Modou lut la réponse de sa sœur, il se leva brusquement et descendit les escaliers en courant. Il sentait que quelque chose n'allait pas.

Dès qu'il frappa, sa sœur ouvrit. Elle se tenait là, devant lui. Son visage était pleins de cernes, elle avait dépérit. Modou la serra fort contre lui avant même de dire quoique ce soit.

Il entra au salon puis s'assit. Il prit la main de sa sœur et lui demanda ce qui n'allait pas. Souadou se mit à pleurer à nouveau. Elle avait tellement honte d'en parler.

Modou inquiet, lui demanda d'arrêter de pleurer et de lui expliquer ce qui n'allait pas. Avec une voix sanglotant et tremblante, elle dit:

Souadou: Modou je ne sais même pas par où commencer. Modou, Karim est devenu un autre homme. J'ai découvert qu'il avait une maitresse et quand j'ai essayé de savoir le pourquoi, figures toi qu'il m'a répondu que c'était de ma faute car je ne ressemble à rien maintenant. il me reproche de constamment sentir la cuisine et la bave de ses enfants. Non mais tu te rends compte ?

Modou essayât de contenir sa rage.

Karim avait la chance de ne pas être présentement au Sénégal sinon il lui aurait collé une bonne raclée. Il était tout aussi dégoutté que sa sœur. Il avait bien caché son jeu.

Comment avait-il pu faire ça à son adorable petite sœur? Souadou ne le méritait pas.

C'était un homme certes mais il ne comprenait pas l'attitude de ses pairs.

Certains d'entre eux ont la chance d'avoir des femmes merveilleuses à leurs côtés et au lieu d'en prendre soin, ils les maltraitent.

Modou remua la tête et demanda à sa sœur d'aller prendre une bonne douche et de se reposer. Le vol avait été long. Sa sœur s'exécuta.

Modou remonta chez lui muni de son téléphone puis composa le numéro de Karim. Il ne prit même pas le décalage horaire en compte. Il s'en foutait. Il appela avec insistance. Modou était très remonté. Il se rappela le jour où ses parents avaient convoqué Karim. Ils avaient insisté sur une chose : de prendre soin de leur fille. Karim avait juré ce jour-là, que jamais il ne permettrai que Souadou souffre encore moins à cause de lui.

Modou avait une envie folle d'aller le retrouver aux USA et de lui dire ses quatre vérités. Il fit tout pour se calmer. Il alluma la télévision et se mit à regarder un film qui avait déjà commencé. Voir sa sœur souffrir était si terrible pour lui. Il aurait voulu que ses parents soient là, ils auraient su quoi faire par rapport à cela.

Modou était blessé. Sa petite sœur était la prunelle de ses yeux. Savoir qu'elle avait souffert et qu'il n'avait rien pu faire pour éviter cela rendait les choses beaucoup plus douloureuses.

Aichetou courait dans tous les sens depuis qu'elle était rentrée.

Son père ne lui laissait même pas une minute de répit. Tout ce qui l'intéressait c'était comment se faire encore et encore plus d'argent.

Il savait que sa fille était très débrouillarde et réussissait tout ce qu'elle entretenait. Et c'est d'ailleurs pourquoi il l'exploitait beaucoup. Aichetou la pauvre ne disait jamais non à son père, même quand elle était exténuée.

Son père le savait et en abusait. Elle avait expliqué à sa maman qu'elle sortait avec Modou.

Elles avaient eu une conversation très sérieuse et sa fille lui avait également confié qu'Aichetou lui combien elle était exténuée.

Monsieur Boughaleb n'était pas comme ces pères de famille qui s'inquiétaient pour leurs filles célibataires en âge de se marier.

Cela lui importait peu. La mère d'Aichetou était d'accord avec sa fille. Elle souhaitait de tout cœur qu'elle se case et ait des enfants.

Ce qui l'inquiétait beaucoup, c'était cette histoire de ménopause précoce.

Cependant, elle préféra ne rien dire à sa fille afin d'éviter de l'angoisser encore plus.

En attendant que les travaux de leur hôtel à Dakar soient terminés, Aichetou avait loué un plateau de bureau dans un quartier assez résidentiel. Elle devrait retourner à Dakar dans deux jours histoire de procéder au recrutement du personnel.

Ce qu'elle voudrait c'était être basée à Dakar et gérer à distance l'hôtel de Mauritanie. Chaque fin du mois, elle s'y rendrait afin de faire le point et repartir sur Dakar.

Une fois que sa mère approuva son idée, elle la présenta à son père qui n'y trouva pas non plus d'inconvénients. Aichetou à Dakar, ne ferait qu'accélérer l'avancée des travaux et booster les choses en suspens...

Souadou avait tellement pleuré qu'elle avait ensuite fini par s'endormir d'un trait. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas autant dormi. A son réveil, elle lava les jumeaux puis les habilla. Elle les prit dans ses bras, en regardant autour d'elle et en se disant que désormais elle devra tout reprendre à zéro...

Pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant