Pour toi

Chapitre 32 : "Quand la mort frappe à la porte..."

Cela faisait pratiquement une heure que Modou, Malick et Marième patientaient au niveau de la salle d'attente. Modou ne tenait plus en plus en place et ne cessait de répéter :

Modou : Mais pourquoi est-ce si long ?

Malick et Marième essayèrent de le calmer. Ils étaient même allés jusqu'à lui raconter une anecdote de ce genre avant que Marième n'accouche. Il y a tout le temps de fausses alertes et c'est normal. La première grossesse n'est pas toujours facile.

Ce qu'il regrettait amèrement c'était d'avoir montré la vidéo à son épouse. Le problème de Rokhaya n'était pas cette vidéo mais plutôt la culpabilité, le remord et la peur.

Elle passait son temps à mentir et à berner les gens et aujourd'hui, elle avait peur que tout le monde découvre sa « vraie » personnalité.

Le gynécologue de Rokhaya vint vers eux et demanda à Modou de le suivre.

Ce dernier s'exécuta. Une fois bien assis, le gynécologue expliqua à Modou que Rokhaya présentait une grossesse à risque. Il demanda à Modou si elle était stressée ou avait des soucis. Modou lui répondit qu'à sa connaissance, non. Mais en son for intérieur, il savait ce qui tracassait sa femme. Il ne pouvait rien dire. Rokhaya avait raison sur une chose, c'est qu'il ne fallait pas qu'il tombe dans le piège de Joaquim. Il cherchait à briser leur ménage.

Le gynécologue dit à Modou qu'il préférait garder Rokhaya en observation pendant quelques jours. Cela inquiéta un peu Modou. Il demanda à voir son épouse.

Rokhaya dormait profondément.

Modou prit sa main, et caressa son ventre. Il se mit aussitôt à pleurer.

Pourquoi tout était ce devenu si compliqué ? Il essuya ses larmes et sortit de la chambre. Il alla expliquer aux Dabo que Rokhaya resterait passer quelques jours à la clinique, en observation. Marième demanda à voir Rokhaya.

Modou lui dit qu'elle dormait. Il téléphona à papa Moustapha et maman Yacine afin de leur expliquer la situation. Ils étaient à Kaolack à un décès.

Papa Moustapha avait perdu un de ses amis intimes. Ils se connaissaient depuis leur jeunesse et avaient fait l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son défunt ami Mademba avait même un fils qui portait le prénom de papa Moustapha.

Les liens qui les unissaient étaient très forts. Mademba avait un principal défaut c'est qu'il fumait trop. En tant que médecin, il passait son temps à sensibiliser ses patients qui avait cette mauvaise habitude ; Mais n'appliquait jamais ses propres conseils.

Un soir alors qu'il se rendait à la mosquée pour prier, il se sentit très mal. Il trouva quand même la force de se rentre au sein de l'hôpital où il était médecin chef.

Après plusieurs analyses, on lui annonça qu'il avait un cancer des poumons très avancé.

Ce fut très dur pour ses proches et ses amis d'apprendre cette triste nouvelle. Quelques mois après, Mademba s'était complétement métamorphosé ; Il avait perdu énormément de poids et était constamment hospitalisé.

Sa famille s'était même psychologiquement préparée à son départ imminent.

Il souffrait énormément mais sa force était la foi et sa famille.

Sa femme, Aminata était restée à ses côtés jusqu'à la fin. Elle s'occupait de son mari même mieux que les infirmières. Elle le lavait, l'aidait à manger, le soutenait moralement.

Mademba avait deux femmes. Aminata était la première et Codou la seconde.

Aminata avait un seul enfant avec Mademba : Moustapha. Ce dernier avait la quarantaine maintenant. Il était très bien assis financièrement. Il avait étudié à Londres et à son retour à Dakar, il avait eu la chance d'intégrer les nations unies et y avait un très bon poste. Son père étant originaire de Kaolack, et ayant dit qu'à sa mort il souhaiterait y être enterré, Moustapha lui avait fait la surprise et lui avait fait construire une belle maison de deux étages.