Modou s'inquiétait beaucoup pour Souadou.
Il avait senti que quelque chose clochait mais elle prétendait le contraire.
A chaque fois qu'il lui téléphonait, elle s'arrangeait pour ne pas que la communication perdure. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas répondu au message de Fatima or elle l'avait bel et bien lu. Modou savait pertinemment que si elle avait quelque chose qui la tracassait, elle ne lui en parlerait pas. C'était ainsi depuis qu'il était veuf.
A l'Aéroport JFK de New York, Souadou, après avoir enregistré alla s'assoir avec les jumeaux. Elle avait enfilé des lunettes de soleil de teinte noire or il faisait nuit; C'était pour cacher ses larmes.
Cela faisait un mois que sa vie avait viré au cauchemar. Tout avait commencé cette nuit où son mari était rentré très tard, ce qui n'était pas du tout dans ses habitudes.
Elle avait attendu en vain et finit par s'endormir vers trois heures du matin. Elle avait tenté avant de le joindre mais il ne décrocha pas.
Le lendemain matin après lui avoir préparé son breakfast, elle lui demanda où est ce qu'il était hier nuit.
Il répondit que son patron lui avait demandé à la dernière minute d'aller récupérer un de leur collaborateur à l'aéroport.
Il s'avérait que le vol avait accusé beaucoup de retard, raison pour laquelle il est rentré tard, surtout qu'il avait dû le déposer à son hôtel après. Fatima lui dit qu'il aurait au moins pu la prévenir car elle s'était fait un sang d'encre.
Des noirs meurent pratiquement chaque jour aux USA et qu'elle s'était imaginée le pire scénario. Son mari l'embrassa au front et s'excusa. Elle lui Pardonna en ne se doutant de rien.
Deux jours plus tard, elle reçut un message sur WhatsApp d'un numéro qu'elle ne connaissait pas. Il y avait une photo de son mari allongé sur un lit en train de dormir la main sur la poitrine d'une femme dont on apercevait à peine le visage.
Souadou fit automatiquement tomber son téléphona et son écran se brisa légèrement. Elle n'était pas préparée à ça. Elle ignorait comment réagir. Elle avait mal. Elle avait l'impression d'avoir la gorge nouée. Son cœur battait à cent à l'heure.
Elle alla à la cuisine puis se servit un verre d'eau. Elle était dégouttée. Comment son mari pouvait-il lui faire une chose pareille? Où avait-elle failli pour qu'il ressente le besoin d'aller voir ailleurs? Ce sont toujours ces genres de question qu'on se pose en premier. Il était au travail mais à son retour, ils auraient une discussion bien sérieuse. Elle confia les jumeaux à sa voisine. Elle n'avait pas le cœur à s'occuper d'eux. Elle pleurait, hurlait. Elle se remémorait tous les déplacements de son mari et se disait que tous étaient des prétextes pour aller voir sa maitresse. Elle était tellement déboussolée qu'elle en oublia de préparer le diner.
Elle faisait les quatre cents pas dans l'appartement pour guetter l'arrivée de son mari. Elle si douce d'habitude, comptait bien sortir ses griffes. Tout le monde autour d'elle enviait son couple. Souadou était persuadée que son mari était un fervent musulman. Mais un bon musulman n'aurait jamais commis d'adultère.
Après au moins trois heures d'attente, son mari ouvrit enfin la porte.
Dès qu'il la passa Souadou vint vers lui en hurlant. Elle lui montra la photo et reprit de plus belle. Son mari la tira jusqu'au salon et lui demanda de s'assoir. Mais elle refuse ! elle voulait entendre la version de son mari.
Ce dernier ne put nier les faits. Il lui avoua qu'il avait effectivement une liaison avec une Afro Américaine qu'il avait rencontré lors d'une mission à Atlanta.
Souadou était bouche bée. Elle s'attendait à ce que ce soit une Sénégalaise. Mais une Américaine? Il avait déjà des papiers alors pourquoi s'en amouracher. Elle eut envie de l'égorger sur le coup ! Comment avait-il osé? Il avait juré à ses parents de prendre soin d'elle, de ne lui faire aucun mal. Mais là, il avait failli à sa parole.
Une Américaine????? Elle lui demanda pourquoi. Il ne répondit pas. Elle se mit à hurler de nouveau alors il finit par lui dire:
Mari de Souadou: Depuis qu'on a les jumeaux, tu ne prends plus soin de toi. A chaque fois que je rentre, tu sens soit la bouffe, soit la bave de bébé. Quand je cherche à ce qu'on est un petit moment d'intimité, tu me rejettes en me disant que tu es lessivée.
Elle le gifla et ne le laissa même pas terminer.
Elle ne voulait plus l'écouter.
Elle vivait seule à l'étranger. C'était déjà difficile de s'occuper d'un bébé encore plus de deux. Cet homme était si ingrat. Elle ne le reconnaissait plus.
Souadou se leva brusquement, alla chez sa voisine chercher ses bébés puis dit à son mari de se débrouiller pour manger et qu'il ne dormirait pas dans leur chambre.
Pendant au moins deux semaines, le couple ne se parlât pas, ils ne se disaient que bonjour et bonsoir. Elle pouvait tolérer la maladie, la pauvreté mais surtout pas une telle forme d'adultère ce qui faisait le plus mal à Souadou c'étaient les raisons évoquées par son mari. Elle ne s'était pas laisser aller. Elle était juste occupée à être femme au foyer et à essayer de le combler. Elle n'avait de répit pour elle que lorsque les jumeaux étaient à la crèche et c'est à ce moment qu'elle en profite pour préparer plusieurs sauces et plats une bonne fois. A chaque fois que son mari rentrait du travail, elle l'accueillait chaleureusement, lui faisait couler un bain avant de lui servir à manger. Mais bien sûr il ne l'avait pas mentionné.
Pourquoi ne s'était-il pas posé avec elle en lui expliquant ses frustrations au lieu d'aller voir ailleurs ? la communication occupe une place très important au sein d'un couple. Il avait choisi la facilité, celle d'assouvir des fantasmes sexuels avec une autre femme.
Souadou demanda le divorce. Pas parce qu'il l'avait trompée, car quitter un homme qui te trompe équivaut à fuir un pays parce qu'il pleut LOL.
Bref, elle divorça à cause de l'ingratitude de son mari. Elle était brisée.
Son premier réflexe fut d'acheter un billet pour rentrer au Sénégal et partit avec les enfants. Pendant tout le trajet, elle avait regardé à travers les hublots. Pourquoi son mari avait-il agi ainsi? Qu'était devenu l'homme pieux et bon qu'elle avait épousé? Qui voudrait d'une divorcée avec deux enfants ?
Des larmes coulèrent encore.
Pourra-elle un jour pardonner à cet homme qui a commis l'irréparable à ses yeux ?
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Pour toi
RandomAprès avoir longuement vécue à l'étranger, Rokhaya décide de rentrer au bercail auprès des siens. Fille unique de ses parents, ils s'attendent à retrouver une femme remplie de valeurs mais leur bébé est devenue une toute autre personne. Il y a de l'...