°•.\Chapitre 1/.•°

239 12 0
                                    

Onze mois. Voilà onze longs et infinissables mois qui ont passés. Je suis seule. Comme tous les jours de tous les mois depuis onze mois. La solitude ne commence pas à me peser, je l'ai toujours connue. Ou du moins je l'avais toujours connue. Et puis je les avais rencontrés, eux.

Ma place, je ne l'avais nul part en ce monde, pourtant jamais je ne m'étais sentie aussi bien qu'à leurs côtés. Ils m'avaient accueillis sans poser de questions et si je n'avais pas de place en ce monde, une place ils m'en avait fait une dans leur famille. J'avais appris avec eux, j'avais grandis avec eux, j'avais combattue avec eux, j'avais perdue avec eux et j'avais découvert la nostalgie sans eux. Tout s'était enchaîné très vite, une heure plus tôt nous étions tous ensemble à rires et sourires innocemment et une heure plus tard, les visages masqués par la mélancolie et la perte nous décidions d'un commun accord, sans vraiment même en discuter, de nous séparer. Certains étaient retournés chez eux, d'autre avaient décidé de commencer une nouvelle vie, et d'autre encore telle que moi, s'étaient mis à errer dans le vaste monde sans savoir où aller. Après tout où se rendre lorsque l'on ne t'attendait nul part et que nul part tu n'avais de place ?

Alors j'ai flâner au gré du vent, j'allais là où mes pas m'emportaient et j'ai rejoint cette vaste foule qui jamais ne s'arrêtait de marcher et qui se laissait voguer sans but sur la mer déchaînée de la vie. J'avais vue et parcourue beaucoup de paysages sans qu'aucun pour autant ne réussissent à faire que mes pas s'immobilisent et que je sorte enfin de cette marée humaine qui arpente le sol terreux le cœur lourd et l'esprit déserté de toute envie. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il fasse soleil, je marchais. Je marchais, j'observais, je marchais et je continuais d'observer le monde tourner et moi avancer seule.

Neuf mois. Neuf longs et infinissables mois avaient passés ainsi. Seule le jour. Seule la nuit. Seule à errer. Cependant jamais la solitude ne m'avait pesée. Une bonne amie elle avait toujours été pour moi, la seule à ne m'avoir jamais quittée, la seule ne m'avoir jamais abandonnée. Synonyme d'abandon, de vide pour certains, elle représentait pour moi la quiétude et quoi de mieux que la quiétude pour réfléchir, se contenir et garder le contrôle ?

Dangereuse je l'étais, et maîtrisé cette part de moi, sombre, obscure et monstrueuse était devenue nécessaire depuis que j'avais commencer à m'égarer, perdue entre deux chemins qui serpentaient les méandres de la vie. Non pas qu'avant je ne risquais rien, mais avec ma famille me contenir et être toujours sur mes gardes n'avaient pas été une obligation. Avec eux j'avais pu être moi même, me laisser aller sans peur de voir quelque chose se faire détruire. Ça avait été reposant de savoir que si besoin ils étaient là pour m'empêcher de commettre l'irréparable sauf qu'ils n'étaient plus là et j'étais à nouveau seule.

Rebâtir tous les murs que j'avais laissés s'effondrer un à un grâce à eux et leurs encouragements n'avaient pas été chose aisé. J'avais du adopter mes habitudes de l'ancien temps, me débarrasser des conforts comme sourire que j'avais pu acquérir du fait de leur présence à mes côtés, réapprendre à toujours surveiller mes arrières car plus personne n'était là pour le faire à ma place et ne compter que sur moi même. Si cela avait été difficile au début, j'avais réussi à retrouver mes anciennes marques et me fondre dans la masse.

Malgré le fait que la solitude ne soit pas pour moi un acide qui me ronge petit à petit de l'intérieur mais une amie me permettant de réprimer ma part de ténèbres, j'éprouvais néanmoins des regrets. Des regrets à propos de ceux que j'avais perdus, des regrets sur des choses que je n'avais pas faites, des regrets sur des choses que je n'avais pas dites. J'avais beau tout faire pour l'oublier, l'enfouir au plus profond de moi pour ne plus y penser, la vérité était bien réelle : ils me manquaient. Ils me manquaient terriblement et pas un seul instant ne passait sans que le vide en moi ne se fasse ressentir depuis que nous nous étions quittés.

Sombre Présage - Fanfiction TITANS / DC UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant