J'attendis que ma tête cesse de tourner et que ma vue s'adapte à nouveau comme il fallait à mon environnement. Le gaz assombrissant encore légèrement mes pensées lorsque je me redressais en prenant appuie sur la paroi rêche d'un mur. J'avais ma main déjà poisseuse d'hémoglobine placé contre la plaie sanguinolente. Titubant sur plusieurs mètres je maintenait la pression pour contenir au mieux le saignement.
Le trajet jusqu'à mon appartement me sembla durer des siècles. J'avais fermé ma veste et placé mon sac devant mon ventre tout en pressant la plaie pour passer inaperçue dans le bus. Heureusement qu'à l'heure tardive qu'il était très très peu de gens prenait les transports en commun. J'étais monté en cachant mon bras brûlé à la conductrice puis m'étais avancé au fond du véhicule. J'avais cru défaillir plusieurs fois suite à un virage du bus ou à un coup de frein trop brusque. Nauséeuse j'avais été extrêmement contente lorsque j'étais finalement arrivée à mon arrêt. Et pour mon plus grand soulagement ce soir là aucun membre du groupe qui composait en quelque sorte la garde rapprochée du Grand Chef n'était présent et j'avais pu monter jusqu'à mon appartement non sans difficulté à l'abri des regards indiscrets.
Lorsque je parvint enfin devant la porte en bois menant à mon chez moi je frappais durement sur le battant. Il me sembla que Kon-El mit des lustres avant de bien vouloir ouvrir le battant. À peine avait-il fait de la place je m'engouffrais dans l'appartement le sommant d'une voix croissante de refermer. J'entendis la vieille porte se renfermer dans un claquement sonore qu'elle n'avait guère du apprécier tandis que je m'affalais sur une chaise de la cuisine. Conner vint immédiatement s'agenouiller à côté de moi, me détaillant de la tête aux pieds. Son regard et sa mine s'obscurcissant en voyant l'ampleur de la brûlure qui s'étalait sur mon avant bras et la fine coupure sanglante sur mon épaule. Il fallait dire que mon sweat carbonisé ou déchiqueté au niveau des blessures ne cachait rien des dégâts.
— Qu'est ce qu'il c'est passé ?!
Je pouvais entendre l'inquiétude dans sa voix. Je lui fis signe du menton désignant un placard en hauteur. Comprenant ce que je demandais il s'empressa de l'ouvrir et de se saisir de la trousse de secours que je gardais toujours ici. Il était important d'avoir toujours près de sois de quoi faire les premiers soin.
— Qu'est ce qu'il c'est passé ? Demanda t-il à nouveau sur un ton plus calme tout en s'emparant de mon bras.
Concentré, il s'appliqua à soigner la moindre petite blessure qui striyait mon organisme en commençant par la plaie sanglante à mon épaule après avoir prit connaissance des dégâts. De légers plis s'étaient installés dans entre ses sourcils bruns, créant de fins sillons et creux qui trahissaient son inquiétude. Ses gestes étaient doux et délicats, il appliquait les soins et les produits méthodiquement avec des gestes calculés et mesurés. Entièrement focalisé sur moi et mon bien être, attentif à mes réactions comme il l'était je me permis de me détendre légèrement. Je savais que j'étais entre de bonnes mains et que je pouvais donc me laisser aller. Je laissais tomber ma tête vers l'arrière en relâchant mes muscles noués pour posé ma nuque contre le dossier de la chaise sur laquelle j'étais avachie. Je prenais soin néanmoins de garder la bouche fermée afin qu'aucune plainte ne s'échappe et n'alarme plus encore le jeune homme.
Après s'être occupé de la majorité de ses blessures et notamment de la plaie profonde que le poignard avait infligé à ma peau et ma chair en les coupant avidement il s'attaqua à mon bras brûlé. Malgré les précautions et la douceur de Kon-El je du me retenir de crier de douleur. Il avait beau enlever les pans du tissu de mon sweat qui s'étaient collés à ma chaire par le sang et le processus de guérison la souffrance engendré à chacun de ses mouvements était bien réelle et fort peu agréable. S'excusant à mis voix il tira à nouveau sur un bout du tissu et je serai les dents, plantant mes ongles dans mes paumes tout en sentant ma tête me tourner. En même temps qu'il enlevait les bouts de vêtement collé dans la chaire il arrachait ma peau ainsi que le début de cicatrisation qui avait commencé.
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Sombre Présage - Fanfiction TITANS / DC Univers
FanfictionSombres sont les mots du corbeau, Obscures sont les maux du rouge-gorge, Pourtant clair est leur chant. Depuis les évènements qui avaient failli m'arracher tout ce à quoi je tenais, je m'étais jurée de tout faire pour les protéger. Tout, absolument...