°•.\Chapitre 37/.•°

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Lorsque je me réveillais pour la deuxième fois dans le repère taillé dans la roche de mon ami je n'étais plus sur la table peu confortable d'opération. Allongée confortablement dans un grand sofa que je n'avais pas remarqué lors de ma découverte du lieu, j'avais une douce couverture chaude sur le corps. Ma tête était enfoncé dans un grand oreiller de plumes avec douceur et un verre d'eau était posé sur la table basse tout près à mon attention.

Repoussant la couette agréable de ma poitrine jusqu'à mon bassin je me redressais en position assise précautionneusement afin de prévenir un éventuel vertige. Rien, aucun vacillement de la vue, aucune pulsation douloureuse dans la tête. J'étais bien sûr encore convalescente car personne ne pouvait se remettre si rapidement de telles blessures seulement mon sang démoniaque faisait déjà effet me permettant de récupérer bien plus vite qu'un humain ordinaire. Je posais avec tout autant de précautions mes pieds au sol et laissais la fraîcheur de la pierre s'infiltrer dans leur plante. Puis j'avançais une main et m'emparait du verre pour le porter jusqu'à mes lèvres. Mes paupières se fermèrent tandis que je profitais de l'agréable sensation que me procurait le liquide transparent en se faufilant dans ma gorge.

Je bus quelques gorgés avant de reposer le récipient sur la table et de laisser mon regard se perdre sur les parois translucides de celui-ci. Sans détacher mon regard je posais une main sur les bandages qui parcouraient mon épaules. Petit à petit sans quitter ma contemplation vide je laissais descendre ma main sur mon buste avant d'achever son parcourt sur les bandages de mon abdomen. Je m'y arrêtais. Mes iris pourpres étaient ouvertes et fixées au verre mais elles ne le voyaient pas. Car là, sous ma main, sur ma peau caché derrière les bandes de tissus se trouvaient les marques des lames qui avaient volé leur vie.

- Tu es réveillée.

Je sursautais, sortant d'un coup de la sournoise crevasse mélancolique dans laquelle j'étais en train de chuter. Damian se trouvait en face de moi, appuyé contre le mur dans une posture qui aurait pu passer pour de la nonchalance si je n'avais pas aperçu la lueur d'inquiétude dans le coin de ses prunelles émeraudes. On se contempla quelques secondes en silence. Ce n'était pas malaisant ou empreint de tension, non, c'était un de ces silences apaisant. Chacun d'entre nous profitais de la présence de l'autre, de notre proximité. Le voir ainsi devant moi me fit prendre conscience de l'ampleur du manque qu'avait laisser sa place vide à mes cotés après qu'il soit parti.

Délaissant sa position il vain s'asseoir à mon côté sur le canapé confortable en quelques foulées seulement. Je ne le regardais pas, je savais déjà ce qu'il souhaitait savoir. Je reposais mon regard sur le verre à moitié vide. Je devais lui dire, il avait le droit de savoir ce qui étais arrivé. Seulement je gardais le silence tout en serrant un peu plus mon poings sur le bandage. Se fut le contact tiède mais non moins chaleureux des doigts de mon ami sur ma main crispé qui me sortit de mes pensées. Je posais mon regard dans le sien, laissant mes pupilles mauves plongées dans les perles d'un vert profond des siennes.

- Laisse moi t'aider à porter ce poids qui te ronge Raven, s'il-te plaît.

De sa main restée libre il ébouriffa ses cheveux avant de me demander délicatement mais fermement :

- Comment ?

Cette phrase et ce simple mot, cet simple interrogation suffit pour me donner la force de tout lui raconter. Alors c'est ce que je fis, je commençais par le tout début. Je lui racontais comment j'avais été terrassé par un inconnu. Comment il avait menacé de me faire souffrir. Comment j'avais réussi à rentrer dans mon appartement puis que Conner m'avait soigné. Comment j'étais partie chez Jaime à cause de mon très mauvais pressentiment qui m'indiquait que quelque chose de grave allait subvenir. Puis je lui expliquais en détaille ce que j'avais trouvé, la maison, les corps entassés, les numéros. Et enfin je lui avais fait part de la situation de la petite sœur, de la voix de mon agresseur dans le haut parleur et de la mort de celle-ci suite à mon échec pour la protéger.

Sombre Présage - Fanfiction TITANS / DC UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant