Les images fusaient à toute allure dans ma tête sans s'arrêter tandis que je déversais mon énergie dans le corps de Superboy afin de le soigner et que je sentais mon pouvoir crépiter dans mes veines et sur le bout de mes doigts. Les tissus, les fibres, les os, tout cela se ressoudaient et se régénéraient sous l'effet de ma capacité de guérison, mon seul et unique pouvoir que je considérais comme un dons.
Alors que ma magie bienfaitrice passait dans chaque cellules de son corps inerte, je laissais les souvenirs de son passé défiler dans mon esprit afin de ne pas rompre le lien et éviter que le processus de régénération échoue. C'était cela à chaque fois, pour pouvoir prodiguer mes soins à un individus j'étais obliger de créer un canal afin de nous relier et de permettre à ma magie de passer sans se disperser ou perdre en force. Malheureusement une fois ce fil façonné et jusqu'à se qu'il soit rompu les esprits des deux personnes entraient en phase et des souvenirs ou des pensées pouvaient se transmettre entre eux par le biais du lien. J'avais appris à contrôler mon esprit au fur et à mesure de l'utilisation de mon dons pour que les blessés dont je m'occupais n'aient pas à subir les tristes et sombres moments d'un passé lointain, néanmoins il était très rare que ce soit le cas de mes patients et leur mémoire se déversait dans ma tête sans aucune retenue. Sauf que j'avais beau essayer à chaque fois, rien à faire, les images s'imposaient à moi.
C'était comme regarder un film en accéléré, je voyais les souvenirs défiler dans mon esprit à toute vitesse, si bien que parfois grâce à leur fugacité je n'avais pas le temps de les comprendre ou de voir quoi que ce soit de fâchant. Car si les personnes m'envoyaient tous ces moments de leur vie ce n'était pas du fait d'un acte délibéré de leur part ou de gaîté de cœur mais belle et bien du à une perte totale de contrôle face à un phénomène inhabituel et nouveau. Encore si en se réveillant aucun d'eux ne s'étaient souvenus de m'avoir montrer leur mémoire par inadvertance cela aurait posé moins de problème au réveil. La plupart étaient mécontent lorsqu'ils comprenaient que j'avais eu accès à leur vie comme dans un livre ouvert et considéraient de s'était transgresser leur intimité. Ce n'était pas totalement faux, je comprenais parfaitement le ressenti qu'ils pouvaient éprouver suite à l'exposition de leur vie privé mais ils oubliaient généralement que je me serrai bien passé moi aussi d'assister à tout cela si je n'y étais pas contrainte pour pouvoir les soigner.
Fronçant les sourcils, les yeux toujours clos, j'observais bien malgré moi les images défiler et les émotions ou pensées lié aux tableaux qui se succédaient les uns après les autres. Me laissant complètement aller, je laissais les estampes de moments passés s'effacer puis se relayer dans mon esprit.
Une salle à l'éclairage vivace et à la propreté impeccable. Des cuves en verre contenant un liquide turquoise et des masses sombres et difformes. Une table en métal désinfecté, d'une brillance anormal et des outils stérilisés non loin sur un chariot à roulettes. Des sangles retenant les membres du jeune héro tandis qu'il gisait exposé et nue sous la lumière violente et scrutatrice. Des entraînements intensifs où il enchaînait les mouvements de combats et les séances de théories jusqu'à l'épuisement. La sensation de se coucher sur un lit froid dans une pièce vide avec un vide immense dans la poitrine. Passer des heures à observer le plafond grisâtre les yeux perdus dans le néant sans jamais se plaindre ou espérer autre chose car autre chose il ne connaissait pas. Manger seul son repas fade sans ressentir le goût des aliments ingurgités. Passer de nouveaux examens. Dormir. Recommencer une journée identique aux précédentes, cloisonner sous-terre dans une base secrète.
Le plus dure était d'assister à tout cela sans pouvoir agir puisque c'était déjà survenue et ressentir l'ensemble des émotions de ces époques lointaines et pourtant faits marquant de son passé. Toute la douleur, la solitude, la peine et la profondeur du précipice qui s'était ouvert en lui étaient autant de passages douloureux de son histoire que je revivais et ressentais me brûler jusqu'au fond des tripes. Mais c'était des moments que je devais traversée pour le soigner alors je ne me débattais pas contre les sentiments obscures et douloureux qui m'envahir en étant témoin de tous ces misères qu'il avait traversé ainsi que de la détresse qui avait été la sienne. Il n'avait pas été brisé comme j'avais pu l'être, pour cela il aurait fallut qu'il ait quelque chose de construit à détruire. Mais il n'avait même eut cette chance là, il n'avait jamais pu avoir de rêve, se constituer un opinion, une personnalité digne de se nom et encore moins avoir une existence pour laquelle se battre et vivre. Se qu'il avait endurer avait été dans l'incapacité de marquer sa vie par de longues et larges fissures car à aucun moment il n'avait vécu. Il avait survécu seulement au aucun moment donné il n'avait vécu.
VOUS LISEZ
Sombre Présage - Fanfiction TITANS / DC Univers
FanfictionSombres sont les mots du corbeau, Obscures sont les maux du rouge-gorge, Pourtant clair est leur chant. Depuis les évènements qui avaient failli m'arracher tout ce à quoi je tenais, je m'étais jurée de tout faire pour les protéger. Tout, absolument...