°•.\Chapitre 3/.•°

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Le monde s'accumulait de plus en plus dans l'habitacle du bus. Les gens se pressaient entre les portes et se bousculaient afin de se faire une petite place. Si bien qu'au bout de seulement quelques arrêts le véhicule était plein à craquer et ne prenait même plus la peine de se stopper aux arrêts sauf si un des passagers appuyait sur le bouton pour indiquer qu'ils souhaitaient descendre.

Nous étions littéralement tous serré comme des sardines et au moindre virage un peu brusque, c'était toutes les personnes présentes qui menaçaient de s'effondrer les uns après les autres dans un parfait assemblage de dominos. Coincée entre une femme de la quarantaine qui empestait l'alcool et la vitre j'essayais de faire abstraction de l'odeur plus que déplaisante qui me piquait les narines. Ma joue embrassait la vitre désormais embué qui m'empêchait d'observer l'extérieur afin d'échapper à la sensation d'enfermement. La chaleur engrangé du fait de la présence de beaucoup de personnes dans un espace clos était très désagréable, surtout pour quelqu'un telle que moi qui portait un sweat épais et qui passait d'un environnement frais à des températures plus chaude en un laps de temps très court.

Habituellement je m'arrangeais pour prendre le bus qui passait avant mais aujourd'hui retardé par ma discussion avec le Grand Chef, c'était limite si j'avais réussi à prendre le prochain. Or celui-ci comme me le démontrait la situation actuel était toujours plein à ras bord et me faisais passer un voyage bien moins confortable que si j'avais pris tranquillement le transport précédent où j'aurai pu profiter en toute sérénité de mes quelques minutes de routes sans risquer de finir étouffer ou marcher dessus par une foule pressée et agglutinée.

Suite à un virage un peu trop serré du conducteur et à un brusque coup de frein imprévu, la femme d'apparence plus que éméché alors que le jour venait à peine de se lever, fut violemment plaquée contre ma poitrine tandis que je sentais la barre pour se tenir à ma gauche s'enfoncer dans mes côtes avec déplaisance sous l'effet de la force centrifuge. Tous les passagers avaient été ébranlés par les secousses et nombreux étaient ceux qui comme la femme ivre qui était collé à mon torse, avaient manqués de tomber et c'était rattraper en s'accrochant ou s'appuyant sur leur pauvre voisin innocent. Seulement contrairement à moi, la plupart des malheureux s'en sortait avec quelqu'un de totalement maître de son corps qui s' empressait de se remettre d'aplomb tout en bafouillant à toute allure des excuses. Moi comme la vie était injuste, il avait fallu que je me retrouve à côté de l'unique personne saoul du véhicule, qui s'était redressé lentement et en titubant non sans me cracher au passage son haleine rance et nauséabonde.

Les lèvres pincées je retint un au de cœur de justesse et fusillais du regard la femme malgré le fait que vue son état déplorable elle soit complètement inapte à interpréter le sens de cette action et encore moins de parvenir à prononcer des excuses. Les pupilles dilatées et les yeux rouges, ils ne cessaient de bouger dans ses orbites, incapables de se fixer et de rester concentrer sur un élément. Ajouter à cela la transpiration qui coulait de son front, son ton de réaction plus long, ses troubles de l'équilibre ainsi que son manque de coordination manifeste, elle représentait à elle seule un tableau bien désolant.

Soupirant intérieurement, je fermais les paupières et fit abstraction du mieux possible du bruit encombrant des voix qui s'emmêlaient dans un brouha constant qui donnait la migraine. En silence, je me promis de ne plus me laisser retarder par le Grand Chef afin ne plus me retrouver dans une situation similaire. Et songeais avec regret à l'époque où je n'avais pas besoin de prendre les transports en commun et où je pouvais voler ou me téléporter en toute liberté et simplicité pour me rendre à l'endroit souhaiter. Mais malheureusement j'étais en cavale et utiliser mes pouvoirs représentait un risque bien trop considérable pour que le jeu en vaille la chandelle.

Je voulais continuer à pouvoir vivre ici et la dernière chose que je souhaitais c'était d'être forcer à partir alors que je venais enfin de prendre mes marques et de m'habituer à ce mode de vie rustique et ordinaire. Et pour cela, le meilleur moyen était de rester dans l'anonymat autant qu'il m'étais permis de l'être. C'est pourquoi je m'étais apposé comme règle ne pas utiliser mes capacités sauf en cas d'extrême nécessité ou de danger, de ne pas chercher à m'informer sur la situation de mes amis et de vivre le plus simplement possible, sans artifices ou choses inutiles. Ainsi prendre les transports en commun, vivre dans un appartement tout se qu'il y a de plus ordinaire, manger et aller travailler étaient très vite entré dans mes habitudes. Tout se que je faisais contribuait à la mise en place du grand spectacle qui travestissait derrière un épais rideau mon ancienne identité que j'avais abandonné pour n'être que Violette, une citoyenne tout se qu'il y a de plus normal, qui se débrouillait du mieux qu'elle le pouvait pour vivre en enchaînant les petits boulots.

Sombre Présage - Fanfiction TITANS / DC UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant