Six : Dans les yeux

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PDV Cassio :

Après avoir passé l'après midi a travailler dans mon bureau en essayant de ne pas trop penser à la sauvageonne qui occupe la chambre juste en face de la mienne. Je descend pour aller lui chercher son plateau, pour elle ce sera pâtes à la sauce tomate et elle a intérêt de tout finir. Alors que je me dirige vers sa chambre, je me demande ce qu'elle a bien pu faire de son après-midi.

J'ouvre doucement la porte pour ne pas la réveiller au cas ou elle dormirait. Je ne m'étonne pas de la retrouver dans le coin de la chambre, celui le plus éloigné de la porte. Par contre elle ne semble pas dormir, bien au contraire. Je la vois légèrement se détendre lorsqu'elle voit que ce n'est que moi. Je m'avance dans la pièce pour lui déposer le plateau sur la table de nuit. Plus je m'approche d'elle et plus elle semble vouloir se fondre dans le mur derrière elle. Je décide donc de lui faire la conversation dans le but de détendre l'atmosphère.

- Je t'ai pris des pâtes comme je me suis dit que tu devais forcément aimer ça.

Elle me fixe sans me répondre. Elle semble observer le moindre de mes faits et gestes sans toutefois jamais croiser mon regard. Pourtant j'aimerais bien revoir son bleu aussi profond que celui de la nuit. Elle ne semble pas décidé à répondre alors je reprend.

- Tu as pu te reposer ? Elle se contente de secouer négativement la tête pour me répondre. Quoi même te reposer tu veux pas ? Je souris fière de reprendre ces mots.

- Non, c'est que j'y arrive pas. Elle parle si bas que je pense avoir rêvé sa réponse.

- Peut-être que si tu utilisais le lit à ta disposition ce serait mieux pour dormir tu crois pas ?

- Je ne me sens plus en sécurité dans un lit.

- Si c'est pour ce à quoi je pense, j'espère tu as conscience que si je voulais ça de toi j'aurais déjà pris ce que je veux en plus je préfère les coins de mur au lit.

Ok la dernière partie de ma phrase est peut-être en trop au vu des larmes qui commencent à couler sur ses joues mais je ne vais pas m'excuser pour autant. Ce n'est pas non plus de ma faute si elle ne comprend pas l'humour.

Elle finit par se reprendre et essuyer ses joues humides à cause des larmes que j'ai fait couler. Enola se redresse et marche vers le lit pour finir par attraper le plateau. Je crois avoir une hallucination lorsque je vois le coin de ses lèvres se redresser légèrement lorsqu'elle voit la nouvelle bouteille d'eau que je lui ai apporté. À peine ai-je eu le temps de cligner des yeux que ses lèvres ont repris leurs forme pincées, tordues d'angoisse que je vois depuis que je l'ai récupéré.

- Merci. Bredouille-t-elle en commençant à manger.

Je suis hypnotisé par ses lèvres qui s'entrouvre pour laisser passer la fourchette. Sentant probablement mon regard sur elle, elle se racle la gorge et relève discrètement les yeux vers moi. Elle m'analyse de haut en bas en faisant bien attention de ne jamais croiser mon regard, ce qui commence à m'agacé.

- Aller, mange au lieu de me mater, je n'ai pas que ça à faire. Ses joues deviennent rapidement rosées à l'entente de ma phrase.

- Je... je n'était pas en train de vous mater, seulement j'ai senti votre regard sur moi et je voulais m'assurer de ne pas vous avoir contrarié. C'est la première fois qu'elle m'accorde autant de mot à la suite. Peut-être qu'un jour j'aurai le droit à une vraie conversation sans bégaiement.

- Quand je serais contrarié tu t'en rendras compte rapidement ne t'en fais pas. Comme par exemple, si tu continues à jouer avec ce qu'il reste de tes pâtes au lieu de finir ton assiette.

Je vois ses yeux s'écarquiller, puis elle avale deux bouchées de plus. Mais si elle croit que je vais me contenter de ça elle se trompe lourdement. Je me racle fortement la gorge pour lui faire comprendre mon mécontentement et elle réitère avec une de plus. Puis elle se sert un verre d'eau et le descend d'un coup. Avant de reposé le plateau.

- Mange au moins deux fourchette de plus si tu ne veux pas que je te fasse manger moi même. Sous la menace elle s'empresse de faire ce que je lui demande.

- Hum, obéissante. Je chuchote plus pour moi que pour elle.

PDV Enola :

Bien que je ne relève pas sa phrase, il risque de tomber de haut l'abruti si il pense que je suis un chien qu'on peut dresser et apprivoiser.

Je rejoins mon coin en prenant un des oreillers ainsi que le plaid posé sur le lit en espérant lui faire comprendre de débarrasser le planché. Ce qu'il fait mais seulement avec le plateau et non avec sa personne.

- Je veux dormir donc va falloir que vous dégagiez. Je ne sais pas d'où me vient cet élan de courage mais il n'a pas l'air de lui plaire vu comment son poing se sert, à en faire blanchir ses phalanges.

- Et si tu me répétait ça en me regardant dans les yeux tiens.

- Je voulais pas être inso... insolente.

- Fait bien attention à ce que tu dit ou je serais dans l'obligation de punir cette vilaine bouche. Compris ?

Je ne pense pas qu'il soit obligé de quoi que ce soit mais plutôt qu'il en meurt d'envie, j'ai bien senti son regard sur mes lèvres tout le long de mon repas. Mais ayant bien saisis le sous-entendu je m'abstient de lui faire part de ma réponse et me contente d'un simple hochement de tête. Qui ne semble pas lui convenir puisqu'il me reprend.

- Utilise des mots, tu as une jolie voix alors sers toi en et j'apprécierais que tu me regarde dans les yeux quand tu t'adresse à moi.

- Ou... oui j'ai compris. Je lui répond sans pour autant le regarder dans les yeux comme il vient de me le demander. J'ai pris tellement de coup pour avoir osé croiser le regard de Connard que je ne vais pas m'y risquer avant longtemps. Ce qui semble l'agacer vu le grognement qu'il laisse échapper.

Il quitte finalement la pièce après m'avoir longuement observé. J'en profite pour relâcher brutalement tout l'oxygène que je n'avais même remarqué avoir gardé dans mes poumons. J'essais de m'endormir n'ayant pas réussi cet aprèm mais Morphée ne semble pas vouloir m'accueillir.

Comprenant que je suis bien trop sur le qui-vive pour réussir à dormir. Je dépose la bouteille d'eau vide juste devant la porte pour que si quelqu'un entre il y marche dessus et que le bruit me réveille. Enfin rassurée je tombe de fatigue à peine arrivée au niveau de l'oreiller.

Désolé de ne pas avoir posté plutôt mais avec la reprise des cours j'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire ni corrigé les chapitres déjà écrits. Je devrais me rattraper, car si tout va bien vous devriez avoir un nouveau chapitre d'ici vendredi et un autre ce week-end. Voir peut-être plus si l'envie m'en prend. J'espère que ce chapitre vous a plus et que la reprise n'a pas était aussi dur pour vous que pour moi. Merci à @Mwaaa84 pour avoir corrigé en parti le chapitre.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant