Vingt-quatre : Tentative de fuite

6.1K 224 130
                                    

PDV Enola :

- Una stanza per una notte (Une chambre pour une nuit).

- Molto buono, ti costerà 56 euro (Très bien, ça vous fera 56 euros).

Cassio sort des billets chiffonnés de sa poche et les tend au réceptionniste avant de s'emparer des clés posées sur le comptoir. Il ne prend pas le temps de remercier le monsieur. Il part directement vers l'ascenseur, toujours moi à sa suite puisqu'il n'a toujours pas relâché mon membre.

On pénètre dans la cage en métal et il me libère enfin pour appuyer sur le bouton du troisième étage. Je m'appuie contre l'une des parois, le plus loin possible de lui. Jugeant avoir trop accepté sa présence et son contact imposé pour les dernières 24h ainsi que les prochaines. Je me masse le poigné essayant d'apaiser la douleur de sa prise sur ce dernier.

Ses yeux s'attardent sur mon geste et sa mâchoire tressaute signe de son énervement grandissant. Mais là je suis sûre de n'y être pour rien. Tout du moins je ne vois pas ce qu'il y a de mal à se masser le poigné. Surtout que si il ne m'avait pas serré aussi fort, je n'aurais pas eu mal et donc je n'aurais pas eu besoin de me soulager en me le massant.

Le bip et l'ouverture des portes me sauve de son regard inquisiteur et scrutateur. Il sort en premier et se dirige vers un couloir adjudant, me laissant le suivre en toute liberté. Arrivé devant la porte numéro 306, il insère les clés dans la serrure et ouvre la porte. Cette fois il se décale, me permettant d'entrée et de découvrir la chambre en première.

Il n'y a pas grand chose, juste le strict minimum. Quand on entre, tout de suite à droite se trouve une porte que j'identifie comme étant la salle de bain. A gauche il y a un espèce de placard avec les fameux cintres attachés sur la tringle, de peur qu'on ne les vole. Comme si des gens normalement constituer aller à l'hôtel afin de voler des cintres.

Après cet espèces de couloir que forme la salle de bain et le placard, on atterrit dans la pièce principale. Doter d'un seul, unique et grand lit à droite, d'une fenêtre sur le mur d'en face et un bureau avec une chaise. Vraiment le minimum syndicale quoi. Heureusement il y a le long du mur de gauche un espace vide probablement réservé pour les valises, qui me servira de lit. Hors de question que je dorme dans le lit en compagnie de la brute. Surtout qu'avec lui dans la même pièce je ne risque pas de beaucoup dormir.

- Vas prendre une douche.

Je me dirige vers la salle de bain me souvenant d'un coup de mon envie pressante. Je fais rapidement ce que j'ai à faire puis saute dans la douche après m'être déshabillée. Pour une fois je ne prend pas mon temps, bien au contraire je me dépêche car la porte n'a pas de verrou. Une fois propre je remet mes vieux habits puisque je n'en ai pas d'autre.

Quand je sors de la salle de bain, Cassio est assis sur le lit. Il pianote je ne sais quoi sur son téléphone. Lorsqu'il me remarque, il m'ordonne de terminer le sandwich que j'ai laissé tout à l'heure. Je n'ai pas faim, toute cette histoire m'a coupé l'appétit, je suis bien trop tendu pour avaler quoique ce soit et ce n'est pas l'humeur massacrante de la brute qui va me permettre de me détendre.

- Je n'ai pas faim.

- Ça tombe mal, car je ne t'es pas demandé ton avis. Maintenant mange avant que je ne te fasse gober se putain de sandwich de force.

- Non.

- Je vais faire comme si je n'avais pas entendu. Quand je reviens tu as intérêt à l'avoir bouffé. Sinon je m'en charge et ça risque de pas te plaire.

Sur cette menace non dissimulée il pars se doucher. Me laissant perplexe, très perplexe, trop perplexe. Je ne comprends pas son comportement, un coup il est gentil, moqueur voir taquin puis il es froid, agressif et méchant. Je ne le comprends vraiment pas et ne le comprendrai probablement jamais. Mais je sais que je ne vais pas supporter son mauvais caractère longtemps.

Il a beau m'avoir sauvé, chose dont je lui en suis très reconnaissante, il ne l'a fait que pour m'utiliser. Encore que mon sauvetage ne soit que dans le but de lui être profitable, j'ai l'habitude qu'on m'utilise mais la en plus il est très désagréable voire même méchant gratuitement pour le coup.

Je sais qu'avec lui je suis protégée, mais qu'est-ce que ça vaut si en échange je suis loin d'être libre et qu'il me traite mal dès que quelque chose le contrarie. J'ai assez joué au punchingball pour toute ma vie et je ne veux pas rester une seconde de plus avec lui s'il me traite de la sorte.

Seule dehors je ne serai pas en sécurité je le sais. On finira forcément par me retrouver, peut-être même que Cassio me retrouvera avant que je n'ai quitté la ville mais je ne peux pas laisser passer ma chance de m'enfuir. Je ne pense pas qu'une telle occasion se représentera.

C'est pourquoi d'une main tremblante j'attrape les clés, les insèrent dans la serrure et ouvre la porte qui me sépare de ma liberté. Je prends une grande inspiration avant de mettre le moindre pied dehors, consciente qu'à partir de maintenant je suis responsable de ce qu'il peut m'arriver. Le premier pas que je fais en dehors de la chambre me fait l'effet d'une bouffée d'oxygène pure, apaisant instantanément mon cœur.

- Si j'était toi j'oublierais de suite.

Je ne prends pas le temps de paniquer à l'entente de cette voix et du ton employé que je me met à courir. Courir pour m'enfuir. Courir pour ma liberté. Et maintenant aussi pour ma survie. Je pensais vraiment avoir plus de temps avant qu'il ne se rende compte de ma disparition. Enfin disparition, je n'ai même pas eu le temps de disparaître.

Je ne sais pas d'où me vient ce soudain élan d'endurance, peut-être de l'adrénaline qui circule dans mes veines depuis qu'il a parlé mais j'arrive à le semer. Soit il n'a pas pris la peine de me pourchasser, soit je viens vraiment de semer un homme bien plus grand et plus musclé que moi et qui plus est un mafieux parce que je ne le vois pas derrière moi lorsque je me retourne.

Je ralenti alors un peu ma course tout en continuant de lancer des regards derrière moi non sans lâcher pour autant du regard les petits panneaux m'indiquant les escaliers. Alors que je regarde une dernière fois derrière moi tout en tournant dans un couloir, je me prends un mur.

Seulement lorsque je relève les yeux sur ce mur, je tombe sur le regard mécontent de Cassio. Me faisant difficilement déglutir. Je recule doucement tel un chasseur face à un ours. Mais en deux temps trois mouvements, sans que je n'ai le temps de faire un pas de plus, je me retrouve jeté sur son épaule tel un vulgaire sac à patate. Je me débat comme je peux mais je semble lui faire autant d'effet qu'un moustique voulant piquer un éléphant.

Rapidement nous regagnons la chambre dont il claque la porte avec son pied. Il finit par me jeter sans ménagement sur le lit. Lorsqu'il se penche sur moi, je me débat de plus belle ne voulant surtout pas qu'il me coince entre lui et le matelas. Mais tout ce que je récolte, c'est une gifle me coupant la respiration.

- Maintenant tu arrêtes et tu dors petite sauvage.

Ma main sur ma joue gauche qui me brûle, je le fixe le plus froidement possible. Son geste me met hors de moi même si en apparence je suis on ne peut plus calme. Il répond à mon regard noir et se couche sur le lit à mes côtés en laissant lui échappé un soupir que je ne saurai qualifier.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant