Dix-huit : Bataille

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PDV Lilio :

Après avoir discuté de tout et de rien avec Cassio dans son bureau, il se fait tard. Je termine mon verre et me lève pour quitter la pièce quand soudain une question me vient à l'esprit.

- Avant d'enfin te laisser en paix, je me demandais pourquoi confier Maho à Enola ?

- Encore une fois ça ne te regarde pas. Mais je vais quand même te répondre sinon je sais que tu vas continuer à me faire chier.

Pour toute réponse je lui souris innocemment, me rassois face à lui et attends qu'il reprenne. Chose qu'il ne tarde pas à faire.

- Déjà ce gosse me casse les couilles à faire fuir toutes ces nounous, on dirait nous au même âge. Je ricane et il continu. Et puis pour l'instant Enola ne me sert à rien et je suppose qu'elle doit s'ennuyer toute la journée à rien faire donc je fais d'une pierre deux coups.

- Je vois, mais avoue tu comptes sur Maho pour décoincer Enola et la manipuler. Et puis si tu lui fais confiance en lui confiant ton frère tu espère qu'elle en fera de même. Je me trompe ?

- Je ne vois pas ce qui te fais douter de la sincérité de mes actions. Nie-t-il en esquissant un sourire malicieux.

Je ne relève pas, me contentent de lever les yeux au ciel. Et me lève bien décidé à partir cette fois. Alors que je passe la porte j'ajoute :

- Ne la brusque pas trop elle est fragile tu sais et tu pourrais le regretter dans le futur.

- Je gère, tout ira exactement comme je le veux si tu ne l'emmerde pas trop. Allez casse toi maintenant.

Je referme la porte derrière moi et me dirige vers la cuisine pour boire avant d'aller me coucher. Je me sert un verre d'eau et le descend d'un coup avant de réitérer mon action. Une fois rassasié, je dépose le verre dans l'évier sans le laver, quelqu'un le fera bien pour moi. C'est bien pour ça qu'on a des domestiques après tout non ?

En quittant la pièce je tombe sur Samy et ce dernier me propose d'aller en boîte. Je me retourne pour regarder l'heure et me rend compte qu'il n'est pas si tard tout compte fais, seulement 23h43.

- Non, une prochaine fois. J'ai besoin de sommeil là.

- Allez mec, tu peux pas abandonner ton fidèle compagnon de débauche quand même. Inoltre, ho sentito che c'era un nuovo arrivo di carne fresca. Non puoi perdeti questo. (En plus, j'ai entendu dire que y'avait un nouvel arrivage de chaire fraîche. Tu peux pas manquer ça.)

J'hésite une minute ou deux à accepter car il est vrai que je manque jamais ça d'habitude et que j'aurai bien besoin de me vider. Mais la fatigue reprend le dessus et je refuse une nouvelle fois, ce qui semble le surprendre.

- Tant pis, ça en fera plus pour moi. Viens pas râler si elles peuvent déjà plus marcher quand tu te réveillera demain.

Je rigole mais ne lui répond pas. Ce gosse est pire que moi au même âge. Heureusement que maintenant j'ai grandi et que je suis aussi sage qu'une image. Il en faut bien un qui est de la maturité, pour contenir tout ce petit monde. Parce que c'est pas l'autre nerveux qui le fera.

Je rejoins ma chambre au premier étage, me déshabille rapidement et me glisse sous les draps avant de m'endormir comme un bébé.

***

PDV Enola :

Je sens quelqu'un me pincer les joues, voulant probablement me sortir de mon sommeil si réparateur. Comme tout les matin, ma mère galère à me sortir du lit. Mais que voulez-vous, je suis une grosse dormeuse et j'ai l'impression de ne pas avoir dormi pendants des semaines. Je lui répond dans un marmonnement tout juste compréhensible que je vais me lever.

Cependant, comme tout les matins depuis que je vais à l'école je me rendors. Enfin jusqu'à ce que ma mère me morde la joue ? Quoi ?! Ma mère ?! Me mordre ?! La joue ?!

Je me lève du lit brusquement, trop brusquement puisque je finis parterre le cœur battant la chamade. Mais avant de toucher le sol, je croise un regard aussi bleu que malicieux appartenant à la crapule qui vient de me réveiller en sursaut.

- Mais ça va pas de réveiller les gens comme ça Mahorys ! Je m'exclame essayant de garder mon sérieux face à sa bouille de bébé.

Malheureusement pour moi et mon semblant d'autorité, il explose de rire ce qui entraine inexorablement le mien.

Je me relève lentement et profite du fait qu'il ne se soit pas encore remis de ma chute pour l'attraper et lui faire des guilis refaisant partir de plus belle son rire enfantin. Je le relâche pour lui laisser reprendre son souffle mais il en profite pour m'échapper.

- T... t'es trop nu... nul Nono. T'a t'a t'arrives même pas à me rattraper. Cris-t-il entre coupé par ses éclats de rire alors que je lui coure après à travers toute la chambre.

Lorsqu'il passe une nouvelle fois devant la table de chevet, il attrape au vol la bouteille qui était posé dessus et change de sens pour se retrouver face à moi. Moi, je n'ai pas le temps de faire demi tour que je me prends la bouteille et la moitié de l'eau qu'il restait en pleine face.

Je la ramasse rapidement avant qu'il ne la récupère. Comprenant que je suis maintenant en possession de l'arme de destruction massive, Maho se remet à courir. Et même s'il est si rapide que je n'arrive pas à l'attraper. Ce gosse est bien conscient de sa petite taille et de sa rapidité alors il en joue pour m'esquiver. Je l'asperge donc à distance sans quitter la bouteille des mains contrairement à lui.

Alors que je vais pour le mouiller une nouvelle fois. C'est le drame, la douche froide, mon arrêt de mort. Il passe devant la porte au moment où cette dernière s'ouvre. Je n'ai pas le temps de retenir mon geste que toute l'eau restante se retrouve sur le visage de la personne qui vient de faire irruption. Je me fige instantanément. Parce que comme s'il n'avait pas déjà assez de raison de me faire du mal.

Cette personne.

Cette personne qui vient de pénétrer la pièce.

Cette personne qui vient de pénétrer la pièce et qui est maintenant trempé par ma faute.

Cette personne qui vient de pénétrer la pièce et qui est maintenant trempé par ma faute. N'est d'autre que Cassio.

Cassio.

Cassio.

CASSIO bordel de merde.

Il va me trucider. Et ce sera amplement mérité.

- J... je voulais pas. Je... je suis désolé. Merde vraiment. Mai... mais je savait pas que vous alliez faire irruption à ce moment. Et et.. désolé pardon pardon pardon. M'écrie-je.

Je crois pas que ça veuille dire grand chose mais j'ai trop peur de sa réaction pour organisé mes pensées correctement. Sérieusement sur tous les moments où il aurait pu rentrer, il a choisi l'instant ou j'eclabousse la porte. Soit une force extérieure et supérieur veut vraiment ma mort soit j'ai le chic pour mettre dans la merde. C'est pas possible autrement sinon.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant