Dix-sept : Salie

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PDV Enola :

Je soulève le petit corps endormi de Maho et le place correctement sous les draps. Je ne veux pas le laisser tout seul dans ce grand lit mais je ne veux pas non plus m'y endormir. En attendant de savoir ce que je vais faire, je prend des habits qui me serviront de pyjama et vais m'habiller dans la salle de bain. Une fois prête à aller dormir, je rejoins le petit monstre dans le lit mais laisse la petite lampe allumée pour pouvoir lire en attendant le retour de Lilio.

En m'allongeant j'ai plus ou moins réveillé Maho et en se rendormant ce dernier s'est allongé sur moi. Chose qui m'a encore causé un horrible frisson. Mon corps refuse le moindre contact et même si je prend sur moi car je sais que Maho n'est pas un danger, je ne peux empêcher les tremblements qui me prennent quand il ne me prévient pas avant de me toucher.

Je sais que je n'aurai plus jamais une vie normal mais au point de ne plus supporter les élans de tendresse d'un enfant, je me demande si ça vaut la peine que je continue à vivre. Je sais d'ors et déjà que je n'aurai pas d'enfants. En me kidnappant, le Connard ne m'a pas seulement volé mon innocence, ma liberté et du temps mais aussi ma vie et mon rêve de fonder une famille.

Et même si j'arrivais a dépasser mon angoisse, quel homme voudrait d'une femme sali par un autre ?

Même moi je n'en veux plus de ce corps.

Alors qui ?

Hein qui ?

Qui en voudrait ?

Certainement pas quelqu'un dans le but de fonder un famille.

Je suis sale. Il m'a rendu sale.

Impure.                                   Crasseuse.              Cassée.

      Dégoûtante.               Ignoble.

                       Dépravée

Encrassée.                     Dégueulasse.

        Repoussante.                       Abjecte.

                                    Corrompu. Traumatisée.

                          Tachée.

Et encore beaucoup d'autre adjectif pouvant qualifié une personne brisée parce qu'un homme lui a arraché son âme et tout espoir.

C'est le goût salé, sur mes lèvres, qui me fait me rendre compte que mes larmes coulent une fois de plus. Tiens on pourrait rajouter pleurnicheuse à ce beau tableau. J'ai l'impression de ne faire que ça, pleurer, pleurer, encore et toujours pleurer si ce n'est trembler ou sangloter.

***

J'ai dû finir par m'endormir puisque c'est le bruit de la porte qui me réveille, pour laisser entrer Lilio. Il passe d'abord sa tête et profite de la lumière du couloir pour regarder ou nous somme. Une fois qu'il nous a repéré, il rentre dans la chambre et allume la lumière avant de se diriger lentement vers le lit, ce qui fait immédiatement accélérer ma respiration.

- Eh chhh je viens juste récupérer le monstre. Je vais rien te faire. Tente-il de me rassurer.

- Je... je veux pas.

- Je vais pas te faire de mal. Jamais. Je te le promet petit farfalla. Chuchote-il presque à mon niveau.

Je ne veux surtout pas réveiller Maho mais je ne suis pas sûre d'être capable de contenir la crise qui monte en moi. J'essais de me concentrer sur la voix de Lilio et la respiration du petit sur ma peau pour rester connectée à la réalité. Mais mon cœur bat de plus en plus vite, tellement que j'en ai mal. Heureusement Lilio comme toute les fois précédente, recule, acceptant mon refus, mon rejet face à l'approche de son corps si près du miens.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant