Alzarsi | T.1

Quarante-huit : Décadence

PDV Enola :

Je ne sais pas pourquoi mais depuis hier matin Lamario est assez distant avec moi. C'est léger presque imperceptible. Mais tout de même. Déjà lorsque je me suis réveillée, je n'étais pas dans ses bras alors que d'habitude lorsqu'il dort avec moi, je me réveille toujours dans ses bras.

Et si hier ce n'était pas le cas, ce n'était pas parce qu'il avait dû se lever plus tôt ou quoi. Non il était encore là mais à l'autre bout du lit, comme si il ne voulait pas me toucher. Et le soir il m'a même dit qu'il ne pouvait pas dormir avec moi parce que soit disant il rentrerait tard. Alors que toute les fois d'avant il est venu me rejoindre même si il était plus de deux heures.

En plus, il passe tout son temps à la base. Alors que les jours d'avants il n'y allait que une fois de temps en temps. Même pas un jour sur deux. Je peux comprendre qu'il est du travail et tout mais quelque chose en moi me dit qu'il cherche à m'éviter. Peut-être qu'il en a marre de devoir jouer au gentil ou tout simplement que je le dégoute. Et à cette simple pensée mon cœur se serre étrangement.

Même Lilio est distant et pour le coup c'est loin d'être imperceptible. Il change de pièce lorsque j'y suis, ne me répond que brièvement voir même sèchement lorsque j'essaie d'interagir avec lui et surtout ne me regarde jamais dans les yeux. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire de mal mais son comportement me blesse énormément.

J'ai beau me repasser la journée d'avant-hier encore et encore, je ne vois pas ce que j'ai pu faire pour mériter ça. J'en viens même à me dire qu'il m'en veut tout simplement de ne toujours pas lui adresser la parole. Je pensais que notre relation lui convenait mais ce n'est apparemment plus le cas.

Seul Maho reste lui même. Toujours autant plein de vie et surtout d'énergie. Sa bouille de bébé est la dernière chose qui me maintient en vie et je ne sais pas ce que je ferai si lui aussi ne voulait plus de moi.

Peut-être qu'il va lui aussi, dans quelques jours, changer de comportement mais je compte sur sa pureté pour qu'il reste lui même car sans ma bouée de sauvetage je ne pourrait que sombrer.

Comme depuis ces deux derniers jours, j'ai encore une fois mangé seule avec Maho. Non que ça me dérange de passer du temps avec ce petit rayon de soleil mais j'avais pris l'habitude de profiter de ces moments pour être avec les trois garçons.

Que nous soyons pour une fois dans la journée tous ensemble. J'essaie de ne pas me faire d'illusion quant au repas de ce soir mais je ne peux m'empêcher d'avoir l'espoir que les mafieux daignent manger avec moi.

* * *

C'est en plein milieu de l'après-midi que Lamario me fait enfin l'honneur de sa présence. Je suis seule dans ma chambre à broyer du noir, puisque Lilio est sorti avec le petit monstre, lorsqu'il me rejoins. Je ne peux réprimer le sourire qui vient habiller mon visage face à sa venu. Pourtant il s'estompe bien vite quand je remarque qu'il me fixe d'un regard aussi froid qu'un iceberg.

- Tout va bien ? Lui demandai-je innocemment.

- Prépare quelques affaires. M'ordonne-t-il d'un ton que je n'ai plus entendu depuis un moment.

- Pourquoi ? On va quelque part ? Tentai-je en passant au-dessus de mes états d'âmes car je vois bien que quelque chose cloche.

- Contente toi de faire ce que je te demande sans poser de question. Me répond-t-il froidement sans même prêter attention au fait que je lui ai adressé la parole de mon propre chef deux fois de suite.

Ne voulant pas l'énerver d'avantage qu'il ne semble déjà l'être, je m'atèle à prendre un sac de sport pour y mettre des affaires tandis que lui quitte la pièce comme si de rien n'était.

Ne sachant pas où l'on va ni pour combien de temps je prends juste mes affaires de toilette, un pyjama, trois tenus, cinq ensembles de sous-vêtement et bien évidemment ma tablette pour pouvoir lire.

Je ne sais pas dans combien de temps il compte partir alors pour être sûre de ne pas être en retard je prends mon sac et l'amène à l'entrée. Je le dépose à coté du meuble à chaussure. Mais à peine touche t-il le sol que Lamario le récupère et sort avec.

Comprenant qu'on part tout de suite, j'enfile mes baskets et me saisi de mon manteau avant de le suivre à l'extérieur. La brute jette nos deux sacs dans le coffre de la voiture avant de s'installer derrière le volant. Je prends moi aussi place dans la voiture en scrutant la petite route pour espérer pouvoir dire aurevoir à Maho. Je ne pense pas qu'on soit séparé très longtemps mais de ne pas lui dire aurevoir me fait de la peine.

Seulement lorsque notre voiture s'engage à l'extérieur de la propriété il n'y a toujours aucune trace du petit ni de son frère. A croire que ce petit con de Lilio a fait exprès de kidnapper son frère pile au moment où Lamario décide de partir faire une viré je ne sais où.

L'idée que ce soit réellement la raison de l'absence des deux garçons commence à faire son chemin dans mes pensées mais je la chasse vide. Bien que Lilio soit bizarre, il n'a aucune raison de faire ce genre de chose. Surtout qu'il s'est toujours montré gentil avec moi.

* * *

Au bout d'une vingtaine de minutes de trajet dans un profond silence que seul le bruit du moteur vient déranger. Je retente une nouvelle approche pour savoir où il m'amène,bien que lui parler autant me coute. Mais rester dans l'ignorance sur notre destination, surtout que je n'ai pas quitté le manoir depuis que la brute m'est une seconde fois sauvé, me stresse énormément.

- Tu ne veux toujours pas me dire où on vas ?

- Non sinon je te l'aurais déjà dit. Me répond-t-il toujours aussi froidement.

Je décide donc de me taire pour le reste du trajet. Ne voulant surtout pas gâcher notre bonne relation de ces derniers temps, en oubliant les deux derniers jours bien évidemment, en me disputant avec lui alors qu'il est manifestement de mauvaise humeur. Je préfère largement garder mon énergie pour lutter contre la crise qui gagne du terrain à chaque kilomètre qui passe.

* * *

Après plusieurs heures de route où j'ai passé mon temps à dormir ou tout simplement à regarder le paysage et les voitures à nos côté. La brute arrête le voiture, à la nuit tombée, devant ce que je reconnais être la maison dans laquelle je me suis réveillée la première fois.

Bien que mes derniers souvenirs de cet endroit ne soit pas des plus heureux, je préfère me retrouver dans un lieu que je connais déjà. Lamario ne m'attends pas, il décharge nos affaires puis rentre sans un seul regard pour moi.

Soudain, je réalise que Lilio et Maho doivent déjà nous attendre à l'intérieur. Et que si ils ont disparu plus tôt dans la journée c'est juste car ils nous ont devancé. Je ne saisie tout de même pas pourquoi nous n'avons pas tous pris la même voiture. Mais ne m'en formalise pas. Après tout je n'y connais rien en protection et sécurité de mafieux.

Je me détache rapidement et court jusqu'à la chambre du petit monstre, impatiente de le revoir. Même si ça ne fait que quelques heures que je ne l'ai pas vu. Arrivé à sa chambre, je trouve cette dernière vide. Mais vu qu'il aime passer la plupart de son temps dans ma chambre, je me dis qu'il m'y attend déjà. Je me dépêche d'y aller mais n'y trouve à l'intérieur que le corps imposant de la brute.

- Tu cherches quelque chose ?

- Maho. Me contentai-je de répondre.

- Il n'est pas ici. Il est resté au manoir.

- Il va bientôt venir ?

- Non. Pourquoi voudrais-tu qu'il vienne ? Il utilise un ton que je ne lui reconnait pas alors je me renferme sur moi même et me contente d'hausser les épaules en baissant les yeux. Triste et honteuse.

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Il ne reste plus que deux chapitres 😬. Et puisque je passe mon bac la semaine pro, je les posterais demain et après demain.

Ce qui veut donc dire que l'histoire sera fini dimanche.

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Prenez soin de vous à demain 😘.