Douze : Papillon

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PDV Énola :

Je suis réveillée depuis une vingtaine de minutes et j'ai déjà faim. Malgré ma situation, hier soir j'ai finis par me rendormir pour ne plus me réveiller jusqu'à 9h13 très exactement. Ne pouvant toujours rien faire à part attendre que quelqu'un ce décide à venir me libérer de mes entraves. Personne qui ne sera d'autre que la brute car aucun être humain normalement constitué ne prendrait le risque.

Je commence à me débattre, n'en pouvant plus d'être sur ce lit. Mais comme les trois dernières fois où j'ai essayé, c'est loin d'être concluant. Je n'arrive qu'à me faire mal et créer un grincement peu rassurant. Des larmes de frustration, pour une fois, débordent de mes yeux.

Et comme par enchantement, le "détecteur" se declenche et Lilio apparé, un plateau dans les mains, toujours sourire narquois au visage. Il se fige et manque de faire tomber ce qu'il tient quand il me remarque.

- Bah qu'est-ce tu fais là toi ?

- Cassio. Grogné-je en guise de réponse.

- T'as vraiment dû l'énerver pour finir comme ça. Surtout en sachant que je suis pas sensé être là et qu'il comptait donc te laisser là pendant encore au moins 3h.

- J'ai pas fait grand chose pourtant.

- Peut-être mais il lui en faut peu pour péter un plomb à celui-là.

Il fait une pause avance jusqu'à poser le plateau sur la table de nuit. Puis reprend en voyant mon corps se tendre et ma respiration s'accélérer.

- Euh... Je vais te détacher pour que tu puisses manger et aller au WC aussi je suppose. Mais quand je partirai je devrais tout laisser comme c'était quand je suis arrivé. Et quand je dis tout, toi y compris. Conclut-il en se frottant la nuque, visiblement mal-à-l'aise.

- Non s'il... s'il te plaît j'en peux plus.

- Eh eh chuut ça va aller pleure pas. Quoique tu pisseras moins, ça pourrait t'aider finalement. Donc euuh fait comme tu le sens.

Bien que je sache que c'est un mafieux et sans doute un meurtrier.
Sa façon décontracté de s'adresser à moi ainsi que sa gêne palpable vis-à-vis de la situation me permet de ne pas trop me sentir en danger lorsqu'il me touche pour me libérer.

- Ehhhh voilà tu es libre petit farfalla. Dès qu'il se redresse, je saute, cours et me réfugie dans le coin.

- Est-ce qu... est-ce que tu peux t'éloigner que je suis puisse récupérer le plateau. Un grognement venant de mon estomac, me faisant immédiatement rougir, conclue ma phrase.

Un petit rire lui échappe puis il part s'appuyer contre la porte. J'en profite alors pour me relever et prendre ma nourriture. De retour dans mon coin, je deguste la tartine de Nutella que Lilio m'as emmené. Étant grande, environ la longueur d'un demie baguette, elle me rassasie amplement. Car bien que je retrouve petit à petit un appétit convenable il reste encore de nombreuses traces de ma captivité.

En pensant cela, je réalise que je ne connais même pas les raisons de ma présence ici. Ayant trop d'émotions qui me submerge à chaque fois que je suis en présence de l'abruti, je n'ai même pas pensé à lui demander. Et je ne suis même pas sûre de l'avoir remercier, bien qu'il ne soit pas un cadeau, il reste tout de même mieux que l'autre Connard. J'ai peut-être gagné au change mais reste à savoir si ses intentions son honorables, chose dont je doute de plus en plus après ce qu'il c'est passé hier.

Voyant que j'ai finis et que je me suis même perdu dans mes pensées. Lilio s'approche, c'est sa main sur mon épaule qui me reconnecte à la réalité. Faisant instantanément trembler mon corps de tout son long.

Respectant mon rejet, il recule doucement sans émettre le moindre geste brusque. Et se retourne lorsque son dos rencontre la porte. Il entreprend de sortir mais se remet face à moi et me dit :

- Je reviens d'ici 2h pour cacher les preuves. Profite de ta liberté petit farfalla. Puis il me tourne définitivement le dos non sans me lâcher un clin d'œil encore et toujours accompagné de son éternel sourire narquois.

Je lâche un soupir pour me donner du courage et vais dans la salle de bain afin de me laver. Depuis que j'ai de nouveau accès à une douche, je me sens sale tout le temps et ne peut m'empêcher de me laver plusieurs fois par jour. Pourtant j'ai beau frotter et frotter ma peau, une fois enroulée dans une serviette je me sens toujours aussi souiller que lorsque j'ai ouvert les yeux ici pour la première fois.

J'ai conscience que ça ne fait pas très longtemps que j'ai quitté l'enfer, une semaine tout au plus. Mais leurs empreintes restent comme gravées sur ma peau et encore plus profondément dans ma tête. Dès que je ferme les yeux je revois leur regard avide de moi et sens leur mains dégueulasse se poser là où personne ne m'avait encore jamais vu ni touché.

La nausée me prend et je cours au toilette avant d'y vider tout le contenu de mon estomac. Je me brosse les dents et vais pour m'habiller mais je me rend compte que j'ai oublié de prendre des habits. Puis je me souviens que je ne peux changer que mes sous-vêtement pour ne pas que la brute crame que je ne suis pas resté sagement sur le lit toute la matinée.

Je vais rapidement récupérer ce dont j'ai besoin dans l'armoire puis rejoins la salle de bains et m'habille enfin. Une fois prête, alors que j'allais prendre le livre que je n'ai pas encore lu. J'entends la porte s'ouvrir. Mon cœur se met à battre de plus en plus fort au fur et à mesure que l'angoisse monte, à l'idée que ce soit Cassio.

Heureusement ce n'est que Lilio qui revient. Je devine qu'il vient lui aussi de se doucher au vus de ses cheveux mouillé qui lui retombe dans les yeux et de son torse nu, qui soit dit en passant me met très mal-à-l'aise bien qu'il soit musclé. Je baisse instinctivement les yeux de peur qu'il pense que je suis intéressée s'il me chope entrain de l'observer.

- Tu peux regarder tu sais, ça ne me dérange absolument pas.

- Non je... je pourquoi n'avez vous pas de haut ?

- Je n'y ai tout simplement pas pensé en enfaîte, du coup me voilà sans. Mais ne t'inquiète pas j'irai en mettre un avant de déconcentrer les employés, aussi bien homme que femme. Je comprends que ce n'est pas facile de travailler quand un si beau corps se promène torse nu devant sois.

Son égo me semble déjà bien énorme mais j'acquiesce quand même d'un rapide geste de tête ne voulant pas le sortir de son délire. Le réveil rentre dans mon champ de vision et je remarque qu'il est midi passé et donc grand temps qu'il se dépêche s'il ne veut pas se faire prendre par Cassio.

- Bref, va falloir que je te rattache petit farfalla si on ne veut pas subir la colère de l'ogre, et qu'il te coupe définitivement les ailes. Si j'avais le choix je ne le ferai pas mais... Il n'a pas le temps de finir qu'une voix que je ne connais que trop bien le coupe.

- Oh mais ne t'en fais pas, je ne suis pas en colère je suis furieux.





Vraiment désolé pour le retard mais j'ai eu le covid et jusqu'à mercredi ça n'allait pas forcément super bien. Et après entre la fatigue et tout je vous avoue avoir eu la flemme de poster. Mais je suis de retour et j'espère que ce chapitre va vous plaire. Prenez soin de vous bisous.

Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant