Quarante-trois : Muette

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PDV Enola :

Quand je me réveille enfin un peu plus enforme, le soleil est bien haut dans le ciel. Il doit donc être dans les alentours de midi. Avant toute chose je vais au toilette, pour changer ma serviette hygiénique. Une fois bien au sec je quitte la chambre à la recherche de la cuisine car mon ventre réclame plus que la soupe que j'ai bu il y a quelques heures. Je tombe sur un grand couloir, que je reconnaît être celui qui mène à la chambre de Maho. J'en déduis donc que je me trouve dans le manoir de la dernière fois.

Ayant entre aperçus la cuisine la dernière fois, j'essaie de me rappeler du chemin pour y accéder. En m'y rendant je croise plusieurs femme d'entretient et quelques gardes mais tous le monde m'ignore alors j'en fait de même en pressant le pas.

Arrivée à destination, je trouve les deux mafieux attablé au bar de la cuisine entrain de manger des pâtes à la carbonara. C'est Lamario qui me voit en premier puisque je suis en plein dans son champs de vision. Je m'arrête sur le pas de la porte n'osant pas venir les déranger.

La brute se stoppe dans son repas pour m'observer, ce qui finis par interpeler Lilio qui suit son regards et me voit enfin. Un grand sourire vient de suite naître sur son visage et il me fait signe de venir m'installer au bout du bar donc entre eux.

Je m'exécute timidement tandis qu'ils ne font déjà plus attention à moi, ayant repris la conversation que j'ai interrompu en arrivant. J'ai faim et voir toute cette nourriture à portée de main sans pouvoir y gouter est une vraie torture. Mais je ne sais pas si je peux faire comme chez moi et me servir ou si je dois demander l'autorisation. Ce qui si c'est le cas va très vite me poser problème.

Lamario se met à me fixer d'un drôle d'air, ce qui me met instantanément mal-à-l'aise. Me faisant me tortiller sur ma chaise interpelant au passage Lilio qui à son tour me fixe. Les joues probablement rouges, le regard fixe sur mes pieds et mes doigt qui ne cessent de s'entrelacer trahissent ma gêne. Pourtant soit les mafieux ne le ressentent pas soit ils choisissent de passer outre. Lilio finit tout de même par se racler la gorge avant de se lever pour passer derrière moi et mettre ses mains sur mes épaules.

Mon sursaut ne passe certainement pas inaperçu à Cassio qui m'observe d'un œil analysateur et encore moins à Lilio puisqu'en plus de le voir il le sent. Ses doigts entament de petite pression relaxante sur le haut de mon dos, mais qui me tend encore plus.

C'est seulement au bout d'une bonne minute de massage dans un silence plus que perturbant que mes muscles commencent enfin à relâcher la pression. Et après une minute de plus je suis complètement détendu, me laissant aller à ce massage d'épaule. Chose très étonnante de la part de mon corps abîmer. Mais ce qu'il l'est encore plus c'est que Lilio s'avère être un excellent masseur.

- Tu as faim petit papillon ? Finit-il par me demander en se replaçant dans mon champs de vision.

Je secoue la tête de haut en bas et un sourire triste remplace celui qu'il arboré il y a quelques secondes.

- Ça te dis un sandwich jambon/emmental/beurre ? Je crains que la carbo ne soit trop lourde pour ton estomac. Me demande-t-il visiblement gêné.

Je recommence le même mouvement alors il prend un morceau de la baguette de pain et commence la préparation de mon sandwich. Et cinq minutes plus tard j'en avale la première bouché toujours sous l'œil attentif de Lamario qui n'a plus dis un mots depuis un bon moment. Enfaite il semble en pleine réflexion.

Je tâche de l'ignorer au mieux et de finir mon repas à mon rythme. Après une délicieuse salade de fruit composé de fraise, de framboise, d'ananas et de poire, je quitte la cuisine pour rejoindre Maho qui apparemment m'attend déjà dans ma chambre.

* * *

- Pourquoi tu me parles plus ? Tu m'aimes plus ? Me demande soudainement le petit monstre de sa voix de bébé triste.

Ça fait plusieurs heures que nous sommes ensemble et jusque là il ne s'en ai pas du tout formalisé. Nous avons joué aux billes, au lego et à la poupée et pendant tous ce temps il ne s'est pas préoccuper une seule fois du fait que je ne lui réponde que par des gestes.

C'est pourquoi en plus que son petit air triste me fende le cœur, ça me surprends qu'il me le demande comme ça d'un coup aussi brutalement. Mais le connaissant ça doit tourner en boucle dans sa tête depuis un moment, cherchant la meilleure façon de me questionner conscient malgré son petit âge que c'est un sujet sensible.

Seulement je ne lui répond que par un regard empli de larmes trahissant ma détresse et ma honte de ne pas arriver à lui répondre par des mots. C'est vrai après tout je devrais avoir honte de ne plus arriver à parler. C'est pourtant la base. Une chose que l'on apprend dès son plus jeune âge.

Et bien que certain ai une malformation ou un blocage de naissance les rendant muets ce n'est pas mon cas. Bien au contraire, si je n'ai plus prononcé un mot depuis que Lamario m'est sauvée, c'est simplement parce que je me le suis interdit. Ne voulant plus qu'aucune personne n'est accès à la dernière chose de moi même que je possède encore. Et qui n'est d'autre que ma liberté de penser.

- Tu peux me parler je le dirais pas à Lamario promis. Tente-il. Tout en s'allongeant dans mon lit pour dormir.

Mais ce qui me fait tiquer c'est le fait qu'il l'appelle par son véritable prénom devant moi. Je lève donc un sourcil espérant qu'il saisisse de quoi il en retourne. Et il comprend parfaitement bien puisque il reprend tout de suite :
- Le Capo, il m'a dit que je pouvais recommencer à l'appeler par son prénom car maintenant tu es au courant. Et je sais pas si tu sais mais vraiment très peu de personne le savent. Ça veut donc dire que Lamario il t'aime bien, c'est sûr même enfaîte.

Heureusement qu'on est pas très éclairé sinon il risquerait de voir mes joues chauffer à l'entende de sa phrase. Et connaissant ce petit monstre il irait demander ce que ça signifie à Lilio qui lui ne se gênerait pas pour le répéter au concerné.

Et je suis déjà bien assez gêné à cause du baiser échangé. Ou plutôt devrais-je dire du baisé qu'il m'a volé. Bon ok c'était pour me faire revenir à moi et il a probablement plus était dégouté qu'autre chose au vue de ce dont mes lèvres étaient recouverte mais je n'étais pas en état d'y participer donc ça reste un baisé volé à mon insu.

Je lui souris quand même gentiment et lui embrasse le front pour lui montrer ma reconnaissance. Puis je le borde et me couche à ses cotés en lui réembrassant le front en guise de bonne nuit.

D'habitude il s'endors rapidement mais ce soir il s'agite dans tous les sens. Il se tourne vers moi puis deux minutes plus tard dos à moi, il se couvre jusqu'au oreille pour au final jeter la couverture. Il se met même à chantonner une chanson en italien. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle peut bien signifier mais l'air est vraiment très beau.

- Bonne nuit Nono. Je t'aime moi tu sais. Romps-t-il le silence.

- Moi aussi Tigrou. Murmurai-je si bas que je ne sais s'il m'a entendu.

Mais son petit corps qui soudain vient se refugier dans mes bras en me chuchotant des milliers de je t'aime me laisse croire que oui.

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Un petit peu de douceur et de mignonerie dans ce monde de brute.

À vendredi pour la suite, j'espère que ce chapitre vous a plus.

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Alzarsi | T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant