Prologue

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Qu'est-ce qu'une promesse d'enfant ? Ces promesses qu'on jure sans vraiment les penser, convaincue sur le moment de la tenir. Mais une vie c'est long, assez long pour que des chemins se séparent et que des contacts se perdent. Ce serment d'une union qui brave le temps, dit sous le préau d'une école, à l'âge où tous les rêves – même les plus fantasques – sont réalisables, ces mots, par la force du temps, de la vie, et de ses aléas, seront oubliés ; oubliés jusqu'au jour où, sans s'y attendre, ils reviennent, résonnent, et frappent fort, là, tout au fond, dans notre for intérieur.

Ces mots, en réalité, on ne les a jamais oubliés. Ils sont là, en nous, en somnolence, dans un coin perdu de notre cerveau, de notre cœur. Ils sont si simples, mais tellement puissants ; et ils n'attendent que ça, de revenir. Parce que s'il y a une chose que le temps ne peut pas tuer, ce sont nos rêves d'enfant. Alors oui, mille fois oui, on peut les abandonner, les ignorer, les oublier, se convaincre que ce n'était qu'une fantaisie passagère d'enfant canaille, nous persuader que ce n'est pas possible, qu'il faut grandir et que, finalement, tout ça est trop... puérile. Mais en réalité, ils sont là, depuis le jour où on les a prononcés.

Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ; je ne parle pas des rêves et des souhaits physiquement irréalisable, comme celui de voler, de vivre éternellement, ou bien celui, par la puissance de l'imaginaire d'un môme, de voyager à travers des Mondes fantastiques. Non, je parle de ces choses qu'on se dit, qu'on se promet, quand en nous subsiste encore cette insouciance et cette innocence, qui font de nous des enfants. Je parle de ces rêves d'amitié et d'amour éternel, de ces promesses fougueuses qu'on marque, noir sur blanc, entouré d'un cœur gribouillé.

Je parle de ce jour, d'un mois de novembre, si ma mémoire ne me joue pas des tours, ce jour où il pleuvait des cordes. Ce jour où, innocentes encore, on s'était échangé ce baiser. Notre premier baiser. Et tu me chuchotais alors, au creux de mon cou : « toi, moi, la fin des temps. »

Toi, Moi, La fin des temps. (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant