La louve et le rebelle

Chapitre 6 - Rebel

Trois.

Je me retourne vivement et parviens à éviter une balle envoyée dans ma direction, l'homme m'ayant tiré dessus hurlant à la mort quand je lui saute dessus pour le mordre en plein visage.

Quatre.

Je renifle grossièrement, mon odorat détectant encore une odeur humaine à l'horizon. Il y a donc encore un soldat dans cette maison – en plus de ma promise, bien sûr – et je crois même ressentir ses mouvements. Le fait qu'il bouge continuellement répand son odeur un peu partout dans le bâtiment, et j'espère que c'est inconscient de sa part. Sinon, c'est que c'est un chasseur de loup et je vais avoir du mal à m'en débarrasser.

La baie vitrée menant au salon est grande ouverte, et c'est un peu le bazar à l'intérieur. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais on dirait qu'une tornade est passée – plusieurs livres de la bibliothèque sont tombées par terre, les coussins du sofa sont éparpillés dans la pièce et le tapis de sol est en boule dans un coin.

Puisque je n'ai aucune idée d'où se trouve le dernier soldat, je monte directement à l'étage dans l'espoir de trouver la Crawford et de m'arrêter là en ce qui concerne les massacres. Heureusement que Tiego est trop enfui dans le trafic de drogues et les meurtres pour me dénoncer – car je ne suis pas sûr que mon lien avec Louve suffirait à convaincre la justice.

Le cours de mes pensées est interrompu quand une détonation sourde retentit derrière moi. J'essaie au mieux d'éviter la balle en roulant sur le côté – tous à me tirer dans le dos, ces lâches d'humains – mais le morceau de métal entaille méchamment mon épaule. La réception est rude.

Au moins, la balle est ressortie.

« Ça alors, Rebel Atkins... » raille une voix moqueuse derrière moi, tandis que je parviens plus ou moins à faire abstraction de la douleur. « Le portrait craché de sa mère, à ce que je vois. »

Je cligne des yeux et me met en position de combat, observant le soldat quelconque qui se trouve face à moi.

Merde, je suis censé savoir qui c'est ?

Ce n'est clairement pas le cas. Cet homme a apparemment déjà eu affaire à ma famille – c'est ce qu'il insinue, non ? – mais il n'a visiblement pas été jugé suffisamment important pour qu'on me parle de lui. Mais bon, on s'en fout royal. Dans deux minutes, il sera mort et j'aurais oublié son existence.

« Tiens donc, l'Alpha n'a rien à dire... » continue le soldat en s'approchant un peu plus, le regard baigné par la folie et l'envie de vengeance.

Puisque l'homme qui se trouve en face de moi semble avoir envie de taper un peu la discute avant de mourir, je prends le temps de l'observer afin d'améliorer mes chances de le vaincre lorsqu'il déclenchera le combat.

Ce que je découvre ne me rassure toutefois pas. Non seulement l'écusson accroché à sa veste évoque très clairement la société de chasseur de loups la plus connue – et aussi la plus meurtrière – du pays, mais en plus l'arme qu'il tient entre les mains est un revolver armé de balle en argent.

Mmh, voilà pourquoi je déguste.

Il n'y a rien de plus dangereux que l'argent pour les loups-garous. Ça ne nous tue que rarement – que si les blessures sont vraiment graves – mais l'argent est une manière qui cicatrise généralement mal et laisse souvent des marques indélébiles.

Heureusement, ma condition d'Alpha fait que je n'ai absolument aucune cicatrice bien que je me retourne toujours dans des situations catastrophiques. Disons que ça m'a sauvé la mise plusieurs fois de cicatriser bien plus vite et efficacement que les autres.