Chapitre 23 - Rebel

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Je crois que ma tête va vraiment finir par exploser.

Entre les Furlupine qui ne répondent pas à mon courrier, ma sœur qui est de plus en plus sur mon dos concernant ma future Luna et la concernée qui me fait encore la tête pour un malentendu depuis déjà vingt-quatre heures...

Disons que j'ai à peine le temps de souffler et de faire sortir mon loup – ce qui fait que je suis tout le temps à cran.

Ça fait d'ailleurs quatre jours que je ne suis pas rentré chez moi et que je dors dans mon bureau. Mais c'était plus ou moins voulu. Je souhaitais que Louve puisse s'installer et s'approprier les lieux avant d'avoir à cohabiter avec moi.

En revanche, je ne m'attendais pas à ce qu'elle mette tout sans dessus dessous.

Quand j'entre dans mon propre chalet, je ne le reconnais même pas. L'entrée et le salon ont été pris d'assaut. Le canapé est enseveli sous des rouleaux de nappe blanche, tout un tas de guirlandes sont pentues au porte-manteau et de multiples feuilles et post-it traînent sur le sol et la table basse.

J'en attrape un au hasard. Ce sont visiblement des idées pour le menu – sur lesquelles j'aurais eu mon mot à dire si j'avais accepté de les aider. Mais ce n'est pas ce que je veux.

« Louve ! » je l'appelle, persuadé qu'elle est présente parce que je sens très nettement son odeur. « Tu étais obligée de mettre un tel foutoir dans le salon ? »

Cinq cochons rôtis, ratatouille, pomme de terre...

J'espère qu'il ne compte pas cuisiner tout ça. Je veux bien croire que certains loups ont beaucoup d'appétit, mais il ne faut pas non plus exagérer.

J'entends mon âme-sœur descendre les escaliers.

« Sérieusement, tu as vu l'état de la maison ? » je l'accuse, me tournant vers elle pour lui jeter un regard noir. « Tu vas me ranger... tout ça... »

Elle m'a enlevé les mots de la douche.

Louve vient bel et bien de descendre les escaliers et de débarquer dans le salon. Mais pieds nus, avec les cheveux enroulés autour d'une serviette et pour seuls vêtements des dessous en dentelle. En dentelle rouge – non mais, qu'est-ce qui lui a pris de descendre comme ça ? Elle n'aurait pas pu prendre trente secondes pour s'habiller ?

« Oui, je sais... » soupire-t-elle contre toute attente, se dandinant entre les papiers éparpillés au sol. « Lilia m'a déjà dit que je devais ranger. »

La plupart des filles se seraient mises à crier et ce serait cachée derrière la première chose qui leur serait passé sous la main pour cacher leur corps, j'en suis persuadé. Mais pas elle, visiblement. Oh, que non.

Même si je ne devrais probablement pas, je ne peux pas m'empêcher de la reluquer – c'est elle qui se balade presque nue, après tout. Je passe en revue ses jambes musclées, sa taille fine, ses courbes plus que visibles et sa peau caramel.

Le pire, c'est qu'elle ne réagit même pas. Je ne dirais pas que ça lui plaît et qu'elle me laisse faire volontairement, plutôt qu'elle n'en a rien à cirer. Je la mate et elle n'en a strictement rien à foutre – est-ce que je dois m'inquiéter ?

« C'est vrai que ça devient un peu impraticable, depuis qu'elles ont amené les courses... » continue-t-elle, sautant par-dessus une nuée de post-it pour atteindre la cuisine. « J'avais prévu de faire du rangement ce soir, mais j'avoue que j'aurais pu m'y mettre plus tôt. »

Elle enlève calmement la serviette de ses cheveux et attrape une brosse sur le buffet de la cuisine – faut pas chercher – avant de commencer à se coiffer. Je la suis du regard, ébahi.

La louve et le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant