Le Protecteur (T1 à 3)

Chapitre 4 : Flames

Evie

Les semaines suivantes furent tout aussi épouvantables. Plus les jours passaient et plus j'avais espoir que cette brulure dans mon cœur se calme. Cependant, elle m'accompagnait où que j'aille. Elle me collait à la peau et je n'arrivais pas à m'en débarrasser. J'avais tenté de reprendre la routine à laquelle je tenais tant mais elle avait été entachée par toutes les douches que je devais prendre et par toutes les larmes que je devais sécher. J'arrivais à les retenir lorsque le soleil m'offrait un peu de sa force mais lorsqu'il était remplacé par la lune, mon affliction me dévorait de l'intérieur.

Pour arrêter de repenser à la nuit qui avait brisé mon âme, je me perdais dans mes révisions. J'arrivais à l'université à l'ouverture de et je ne repartais que lorsqu'on refermait ses portes afin d'être seule le moins possible. La période des examens parvenait à m'occuper l'esprit et les nombreux étudiants qui passaient leur soirée à la bibliothèque avec moi me tenaient compagnie. Je m'étais éloignée de tout et de tout le monde. Je ne vivais plus que dans ma bulle. Je justifiais mon manque de conversation et de sorties par le stress lié à mes examens mais je savais que cette excuse ne pourrait pas être valable éternellement.

Lorsque mes partiels furent terminés, je sus que je n'avais plus le choix. Je devais recommencer à avoir une vie sociale. J'ouvris mes réseaux sociaux et je répondis aux messages que mes amies m'avaient envoyé. Elles savaient que je faisais passer mes études en priorité donc elles n'étaient pas étonnées par ma disparition. Maintenant que nous étions toutes en vacances, elles m'avaient proposé de sortir. Ma première pensée fut de refuser. Je n'étais pas sûre d'être capable de passer toute une soirée sans m'effondrer.

Mais je n'arrivais pas à faire taire cette petite voix dans ma tête. Celle qui me disait que refuser de sortir de chez moi ne ferait que lui donner encore plus pouvoir sur moi. Il avait profané mon corps mais je ne pouvais pas le laisser ruiner ma vie. C'était simplement une sortie entre filles, je pouvais le faire. Mes amies viendraient me chercher et elles me ramèneraient chez moi. Je ne serais jamais seule et je rentrerais en ayant enfin eu une petite victoire.

Il fallait que je le fasse. Alors je répondis positivement à cette invitation. Je reçus presque immédiatement des messages euphoriques de mes amies qui sautèrent sur l'occasion et me proposèrent d'aller boire un verre en début de soirée. Je ne pouvais plus me défiler maintenant. J'allais sortir et j'allais reprendre ma vie en main.

A vingt heures tapantes, une notification me fit savoir que mes amies étaient arrivées. Je fermai alors ma porte à clé et entrai dans l'ascenseur. J'avais fait un petit effort pour ma tenue mais je ne me sentais absolument pas prête à remettre une robe ou une jupe alors j'avais choisi un pantalon à la coupe droite et un chemisier le moins décolleté possible. J'avais enfilé un manteau par-dessus et j'avais vérifié plusieurs fois que la bombe au poivre que je m'étais achetée se trouvait bien dans mon sac.

Je posai rapidement les yeux sur la voiture de Laura qui était garée au bord de la route. Je fis un petit signe de la main à mes amies d'enfance avant de prendre place sur la banquette arrière à coté de Paige.

Je les saluai d'une voix la plus confiante possible quand nous nous engageâmes dans le boulevard. Elles étaient toutes joyeuses à l'idée d'enfin pouvoir sortir toutes les quatre. Laura avait de magnifiques traits asiatiques et elle étudiait l'art. Amélie faisait des études de psychologie et portait une coupe garçonne qui lui allait merveilleusement bien. Quant à Paige, elle avait choisi la médecine et sa douceur ferait d'elle un excellent professionnel.

Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes dans un bar du centre-ville et nous installâmes dans un box

- Je suis tellement contente qu'on soit toutes ensemble ! Ça fait combien de temps qu'on n'a pas pris le temps de faire ça ? Deux mois ? dit Laura.