Le Protecteur (T1 à 3)

Chapitre 7 : Movement

Evie

Cela faisait maintenant plusieurs dizaines de minutes que j'écoutais Alessio me dire à quel point Alessandro n'était pas quelqu'un de bien. Je reconnaissais parfaitement qu'il avait eu un comportement méprisable avec moi. Toutefois, je n'aimais pas non plus me faire une opinion avant d'avoir pu entendre ce qu'il pourrait avoir à dire.

J'avais eu envie de faire quelques pas dans les couloirs donc je lui avais demandé de m'accompagner. Nous avions marché l'un à côté de l'autre en parlant. Il avançait à mon rythme, toujours prêt de moi comme pour me rattraper en cas de besoin.

J'allais de mieux en mieux. Une infirmière était venue et il avait traduit pour m'informer que si tout allait bien cette nuit, je sortirai demain matin.

Nous étions en train de regagner ma chambre quand je sentis leur présence.

Mes parents.

En me voyant approcher, ma mère se précipita vers moi. Elle me prit dans ses bras, comme si elle s'était inquiétée de ne pas me trouver dans mon lit. Mon père, lui, était en retrait, un peu plus loin. J'avais pensé à leur envoyer un message avec mon nouveau numéro de chambre afin qu'ils me trouvent plus facilement. Je franchis le pas de la porte, une boule d'appréhension se formant dans ma gorge.

Ma mère esquissa un sourire en voyant que j'étais debout et que j'avais l'air d'aller mieux mais il se volatilisa lorsqu'elle posa les yeux derrière mon épaule.

Mon père remarqua immédiatement sa présence et sa mâchoire se contracta. Je pouvais presque apercevoir la veine qui palpitait sur son front.

Quant à Carter, son visage était impassible. Je n'étais pas en mesure de dire ce qu'il pouvait ressentir à cet instant. Je m'approchai de mon père pour le saluer. Il me prit doucement dans ses bras et déposa un baiser sur mon front. Je ressentais la tension qui émanait de son corps. Il devait être en train de lancer un regard noir à l'homme qui m'accompagnait.

-       Papa... le réprimandai-je.

La colère commençait à monter. Je trouvais sa réaction injuste envers Carter et je n'aimais pas du tout la manière qu'il avait de lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu dans MA chambre d'hôpital.

-       Cette chambre est beaucoup plus confortable, je suppose que vous y êtes pour quelque chose donc je vous remercie, lança ma mère à l'intention de Carter.

Elle essayait de détendre l'atmosphère et de faire un premier pas vers lui. Cela me toucha mais je perçus la réaction de mon père tout contre moi qui ne semblait pas du tout détendu.

-       Avec plaisir, répondit-il simplement.

Je posai les yeux sur lui et il croisa mon regard, je lui fis un petit signe de tête pour lui demander silencieusement de me laisser avec mes parents. J'avais besoin d'avoir une discussion avec eux. Je savais que ça allait être compliqué mais il fallait que je le fasse.

Carter me répondit en hochant la tête. C'était agréable de me sentir comprise sans même avoir besoin de parler.

-       Je vais vous laisser, annonça-t-il d'une voix plus douce.

-       Oui, et prends tes hommes avec toi. Je m'occupe de ma famille, cracha mon père.

Carte ne releva pas et sortit de la pièce en emportant sa veste qui était restée sur une chaise près de l'entrée.

-       De quoi tu parles ? demandai-je.

Ma mère referma doucement la porte après le départ de Carter et je m'assis sur le fauteuil.