Le Protecteur (T1 à 3)

Chapitre 32 : Soldier

Carter

-       Laisse-moi le contrôle, demanda-t-elle en relevant les yeux pour les plonger dans les miens.

J'eus un mouvement de recul en entendant sa requête.

La laisser avoir le dessus sur moi ? Je ne pouvais pas faire ça ! Pas maintenant. Pas alors qu'elle était nue devant moi et que j'avais eu envie de la baiser toute la journée...

J'avais besoin de tout maitriser et je ne pouvais tout simplement pas répondre à sa demande. J'étais comme paralysé, incapable de prendre une décision.

Elle me fit avancer pour que je me couche sur le lit et elle entreprit d'enjamber mon corps. Je me redressai pour l'en empêcher.

-       Je ne laisse personne aller au-dessus, expliquais-je.

Jamais, en 29 ans d'existence, je n'avais permis à une femme de faire ça.

-       Et moi je ne laisse personne me rabaisser, c'est pourtant ce que tu as fait, répliqua-t-elle d'un ton dur.

Elle me défiait du regard mais je ne bougeais pas.

-       Tu as fait quelque chose que personne ne m'a jamais fait. Je veux que tu me laisses le contrôle comme tu ne l'as jamais laissé à personne, exigea-t-elle d'une voix ferme.

Évie me connaissait mieux que je ne l'avais imaginé. Elle m'avait percé à jour et elle savait que la pire chose qu'elle pouvait me demander était de lâcher prise.

Comment pouvais-je lui laisser le contrôle alors qu'il s'agissait de ce que j'avais de plus précieux ?

Vouloir tout contrôler n'était pas un signe de force. Au contraire. C'était un signe de faiblesse car cela en disait long sur la peur qui me consumait. Je savais que c'était un mécanisme psychologique qui répondait à un besoin de protection. Je voulais tout maîtriser pour ne laisser aucune place à l'imprévu. Ainsi, cela me permettait de ne pas me laisser surprendre.

Vouloir contrôler mon corps, mes émotions, mes biens, mon temps et même les gens autour de moi me donnait l'impression d'avoir un tant soit peu de pouvoir sur ce qui m'arrivait.

Comment pouvais-je y renoncer ?

Évie m'en demandait bien trop. Je ne pouvais pas abandonner tout contrôle et risquer de me perdre ou, pire encore, de le laisser prendre le dessus sur moi.

Mais que se passerait-il si je refusais de le lui accorder ? Je savais qu'elle attendait des preuves. Elle voulait que je lui montre ma confiance et c'était exactement pour ça qu'elle me réclamait le pouvoir. Elle ne voulait pas de paroles, elle voulait des actes.

Je ne pouvais tout simplement pas refuser. Il fallait que je lui fasse confiance et que j'accepte de lui donner ce que j'avais de plus important.

Si elle voulait que je lui donne le contrôle, alors je le ferais. Elle avait déjà mon cœur et mon âme entre ses mains de toute façon...

Je m'allongeais sur le lit. Une lueur d'excitation passa dans ses yeux en réalisant que je capitulais. Elle prit quelques instants pour me regarder puis elle passa ses cheveux derrière son oreille et elle se plaça au-dessus de moi.

Elle enjamba mon bassin, ses jambes étaient disposées de chaque côté de mon corps. Elle avait pris le plus grand soin de ne pas toucher à mes coupures. Son visage avait perdu toutes les marques de la rancœur qu'elle avait contre moi. Son regard était doux, ses traits étaient détendus.

Elle inclina lentement son corps vers l'avant, ses seins reposèrent sur mon torse et elle déposa ses lèvres sur les miennes. Elle m'embrassa doucement, me donnant toute sa douceur.