Chapitre 8 : Power

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Carter

Je montai dans ma voiture avant de démarrer et de partir en trombe. Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Je slalomai entre les véhicules, roulant à une vitesse très supérieure aux limitations. J'avais besoin de m'éloigner d'elle au plus vite. J'avais attrapé ses poignets sans réfléchir, laissant mes pulsions prendre le contrôle.

Je l'avais pourtant prévenue de ne pas me provoquer ! Si elle n'était pas capable d'assumer les conséquences de ses actes, c'était son putain de problème.

Qu'est-ce que c'était que ces putains de pensées ?

Elle n'avait pas supporté de se sentir prise au piège, de perdre le contrôle de la situation. Lorsque qu'elle avait levé ses yeux pleins de larmes vers moi, cela m'avait achevé. C'étaient des larmes de détresse qui m'avaient fait réaliser que je me voilais la face. Je ne voulais pas qu'elle ait peur. Ce que je voulais en réalité, c'était la rendre plus forte qu'elle ne l'était déjà. Ce que j'aimais chez elle, c'était cette flamme dans son regard, c'était le fait qu'elle ne flanche pas devant moi, c'était le fait qu'elle connaisse cette colère dévorante.

Qu'allais-je faire maintenant ? Mon plan était pourtant simple. J'aurais dû être rassuré de la voir effrayée, cela m'aurait permis de lui tourner le dos et de me la sortir de la tête. Au lieu de ça, j'étais déçu. Je ne souhaitai pas la mettre avec toutes ces putains de personnes qui laissaient le monde les terroriser. Elle avait volé mon respect même si je n'avais pas voulu le lui donner. Dans mon monde, il n'y avait rien de plus important que d'être respecté. Elle avait défendu une gamine innocente, elle s'était toujours battue face aux hommes qui s'en étaient pris à elle et surtout elle me tenait tête comme n'importe qui d'autre.

Je n'avais aucune envie de la ranger dans la case de ceux qui avaient peur. Il fallait qu'elle me rejoigne dans celle de ceux qui infligeait la terreur aux autres.

Voilà pourquoi je ne pourquoi je ne pouvais pas recourir à la violence. J'aurais pu la briser, j'étais capable de tellement de violence que ça aurait été un jeu d'enfant de la faire craquer mais je ne voulais pas d'une coquille vide. J'avais l'habitude que les femmes se plient en quatre pour satisfaire le moindre de mes désirs mais je ne voulais pas de quelqu'un que tout le monde pouvait avoir.

Il fallait que je trouve un moyen de réparer les dégâts et je n'avais aucune idée de comment j'allais procéder. Il fallait qu'elle me laisse l'approcher à nouveau et que je gagne sa confiance afin de lui montrer comment infliger la peur. Je la voulais avec moi dans cette case.

...

Le mouchard que j'avais placé derrière son oreille m'était très pratique. Je pouvais savoir à chaque seconde où elle se trouvait et il me permettait aussi de connaitre ses constances vitales. J'avais toutes les données en temps réel sur mon téléphone et je passais plus de temps que nécessaire à les analyser. Ça pouvait paraitre excessif mais c'était comme ça que je fonctionnais. Je devais contrôler les choses. Si je n'avais pas été un maniaque du contrôle, je n'aurais jamais pu réussir à avoir la vie que j'avais aujourd'hui.

Elle avait passé le week-end chez elle sans sortir. Elle devait surement avoir besoin de temps pour se remettre de ses émotions. Le lundi matin, je vis le petit point rouge se déplacer rapidement sur la carte. Elle n'était pas à pied, elle ne devait donc pas aller en cours comme à son habitude. Mais que foutait-elle ? Sans réfléchir, je pris mon portefeuille et mes clés sur la table de la chambre d'hôtel que j'occupais avant de monter sur ma moto pour la suivre. Je choisis de ne pas prendre de voiture pour pouvoir être plus discret. Seuls quelques véhicules me séparaient d'elle. Après plusieurs kilomètres, elle s'arrêta enfin sur un parking.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant