Le Protecteur (T1 à 3)

Chapitre 7 : Swim

Evie

Comment ça mon temps ? C'était donc tout ce qu'il voulait ? Passer du temps avec moi ?

Il n'avait pas l'air d'être le genre d'homme à avoir besoin de demander quoi que ce soit aux femmes. Il incarnait tous leurs fantasmes avec ses larges épaules, ses bras musclés, ses cuisses puissantes et je n'osais même pas imaginer à quoi devaient ressembler ses abdos.

Si je l'avais croisé dans la rue dans d'autres circonstances, je me serais sans doute retournée sur son passage. J'aurais peut-être même fantasmé sur lui, moi aussi. Cependant, je ne serais jamais allée lui parler. Il n'était pas le genre d'homme que je recherchais. Je n'avais eu qu'une seule relation dans ma vie et il était tout le contraire de Chris.

J'étais restée 5 ans avec lui. Il était mon premier amour. Nous nous étions rencontrés au lycée et nous ne nous étions plus quittés. J'avais passé les plus belles années de ma vie avec lui mais j'avais décidé de mettre fin à notre relation. Je l'avais aimé profondément et la rupture avait été difficile, mais mes sentiments avaient fini par changer. Il était le genre d'homme dont toutes les femmes rêvaient : gentil, romantique, stable. Ma mère l'appréciait beaucoup, elle me voyait déjà mariée et enceinte de ses enfants. Mon père, lui, n'aimait personne, aucun homme ne me mériterait jamais d'après lui. Il avait donc été content que je redevienne célibataire. Si lui et mon frère avaient pu m'envoyer dans un couvent, ils l'auraient fait.

Chris me connaissait mieux que quiconque mais malgré tous nos efforts nous n'avions pas réussi à sauver notre couple. Je commençais à regretter ma décision car depuis qu'il ne faisait plus partie de ma vie, tout tournait mal.

Carter avait les coudes posés sur la table de la salle à manger. Ses yeux me fixaient et j'étais incapable de savoir à quoi est-ce qu'il pensait. Que pouvais-je lui répondre ? Il m'avait protégée, s'était occupé de moi toute la nuit et il ne demandait qu'à passer un peu de temps avec moi ? Je pouvais bien accepter d'aller boire un café ou deux avec lui pour le satisfaire jusqu'à ce qu'il découvre que j'étais une femme ordinaire et qu'il jette son dévolu sur une autre.

D'ailleurs, avais-je vraiment le droit de refuser ? J'étais certaine qu'il n'avait pas l'habitude d'entendre le mot non.

— Qu'est-ce que tu faisais là hier soir ? demandai-je.

Je savais que sa présence sur le lieu de mon agression était loin d'être une coïncidence. Il était improbable qu'il se soit trouvé deux fois au bon endroit au bon moment.

Son visage ne montra aucune surprise, comme s'il s'était attendu à ce que je pose cette question.

— Je devais m'occuper du type qui s'en est pris à toi, annonça-t-il.

S'occuper de lui ? Mais qui était cet homme en face de moi ? Se pourrait-il qu'il soit un flic sous couverture ou quelque chose comme ça ? Non, c'était impossible. Si sa profession était aussi noble, il n'aurait pas hésité avant de me venir en aide la première fois.

— Comment ça t'occuper de lui ? osai-je demander.

Il fallait que je sache qui il était avant de pouvoir décider de lui accorder de mon temps ou pas.

— Je suis tueur à gages, répondit-il.

Sa voix était calme, comme si les mots qui venaient de sortir de sa bouche n'avaient rien de problématiques. Je me levai vivement de ma chaise. Je savais qu'il était dangereux et qu'il avait déjà tué mais entendre son aveu de sa propre bouche et voir le manque d'émotion dans son regard me fit froid dans le dos.

— Et tu crois que je vais accepter de passer du temps avec toi alors qu'on dirait que tu es complètement insensible à ce que tu viens de dire ? m'écriai-je. Sors de chez moi !