Chapitre 5 : Even If It Hurts

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Alessandro

- On ne peut pas s'approcher avant d'avoir un vrai plan, répéta Adriano pour la troisième fois en dix minutes à peine.

Il me regarda du coin de l'œil, sous entendant qu'entrer et tous les massacrer n'était pas un vrai plan.

Nous étions toujours dans le même véhicule, toujours au même endroit, toujours dans le même état de nerfs.

Nous n'étions que quatre, nous devions attendre que des renforts arrivent. C'était du suicide de se jeter dans la bataille en sous-nombre, je le savais mais je n'arrivais pas à rester planté là sans rien faire.

Le temps était compté. Je ne voulais pas qu'Evie et Marie passent une seule seconde de plus entre les mains de ces fils de putes. Ça me rendait complètement dingue de les savoir en danger.

Nous ne savions pas exactement combien ils étaient à l'intérieur et nous ne pouvions pas prendre de risque. Je le savais mais la seule chose que je désirais était de faire couler le sang de ceux qui avaient osé me prendre deux des femmes les plus importantes de ma vie.

Je n'avais pas les idées claires, je n'arrivais pas à réfléchir de manière rationnelle. Je n'étais pas en mesure de prendre une décision prudente.

Je ne pensais qu'à Evie. Qu'à Marie. Qu'à leurs visages. Qu'à leurs regards. Qu'à leur innocence. Qu'à ce que ces connards pouvaient être en train de leur faire.

Elles n'avaient rien à voir dans cette histoire. Federico n'en avait qu'après moi. Il n'aurait jamais dû s'en prendre à elles.

Comment avais-je pu me tromper à ce point à son sujet ?

Felipe m'avait trahi mais il était un étranger pour moi. Il n'était rien. Il était devenu l'un de mes plus proches associés et amis mais il avait, un jour, était un simple inconnu.

Ce n'était pas le cas de Federico.

Je m'étais laissé aveugler par le lien que j'avais avec lui alors que j'aurais dû m'en méfier comme de n'importe qui.

- Ils arrivent dans moins d'une heure, annonça Salvatore en raccrochant son téléphone.

Nous avions demandé des renforts mais il n'était pas facile de regrouper rapidement des hommes entrainés et armés. Et ce, même si leur dédommagement était en mesure de changer complètement leur vie.

Une heure était un temps beaucoup trop long. Il pouvait se passer beaucoup trop d'horreurs en soixante minutes.

Mes poings étaient aussi serrés que la mâchoire de Max. Les tensions qui émanaient de nos deux corps créaient une atmosphère plus que pesante dans l'habitacle de la voiture.

Nous étions à exactement un kilomètre du bâtiment dans lequel Evie et Marie étaient enfermées. Nous n'avions pas pu nous approcher davantage car la zone était trop dégagée.

Nous n'aurions pas été en mesure de nous cacher et nous aurions été attaqués immédiatement après notre arrivée. Il aurait été impossible de nous défendre en raison de notre sous-effectif. Nos ennemis auraient pris le dessus sur nous en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Nous avions donc été contraints de patienter.

Plus les minutes passaient et plus je perdais mon calme. Je ressentais tellement de culpabilité, tellement de peur, tellement de haine que mon corps ne pouvait pas les contenir. Je pouvais les sentir couleur dans mes veines et réchauffer ma peau de manière insupportable.

Je détestais le sentiment d'impuissance qui me brulait la gorge. J'étais libre, j'étais sain et sauf alors qu'elles étaient en danger par ma faute. Je me consumais, j'avais l'impression d'être un véritable brasier qui ne demandait qu'à se propager pour tout enflammer.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant