Chapitre 19 : Under The Influence

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Carter

Elle l'avait fait. Évie m'avait bel et bien tiré dessus. Elle n'avait pas tremblé et elle avait appuyé sur la détente.

La détonation retentissait toujours dans mes oreilles quand je sentis la douleur se propager dans mon corps. Ce n'était pas la première fois que je ressentais l'élancement provoqué par une balle perforant ma chair mais c'était la première fois que ça faisait aussi mal. Peut-être était-ce parce que je savais que je méritais cette balle.

- Oh putain ! s'écria Max en se précipitant dans l'entrepôt.

Il tenait une arme dans ses mains mais il ne l'avait pas utilisée. Il devait surement être en train de nous espionner à l'extérieur du bâtiment. Mon ami voulait toujours assurer mes arrières mais cette fois-ci, il s'était contenté de regarder. Il s'approcha de moi rapidement. Je baissais alors la tête vers mon bras et je vis du sang maculer la chemise blanche que je portais. Putain, elle avait visé mon bras et pas ma tête !

- Une vie pour une vie. Tu as sauvé la mienne deux fois donc j'ai payé la moitié de ma dette, expliqua-t-elle.

Une fois qu'elle eut terminé de parler, elle déposa l'arme sur la table et sortit de l'entrepôt la tête haute. On aurait dit que le monde lui appartenait. Putain de bordel de merde ! Il fallait être fou pour oser me tirer dessus mais il fallait être complètement taré pour choisir de laisser passer sa chance de m'abattre.

- Désolé mec, j'étais dehors pour te couvrir au cas où quelque chose se passerait mal mais je n'ai pas pu tirer. Elle était trop bandante pour que je l'arrête, déclara Max.

- Je t'interdis de parler d'elle comme ça ! Premier et dernier avertissement, m'énervais-je en lui donnant un coup dans l'épaule avec mon bras valide.

Je n'en revenais pas, Évie m'avait bel et bien tiré dessus. Elle m'avait montré qu'elle pouvait se faire justice elle-même mais qu'elle choisissait de faire ce qui était juste. Je ne pouvais que la respecter davantage pour son geste. Ça aurait été plus facile pour elle de m'abattre, tous ses problèmes auraient été réglés, mais elle n'avait pas choisi la solution de facilité.

- J'ai bien cru qu'elle allait t'achever quand elle a découvert que t'étais allé voir ailleurs, dit Max en rigolant.

Ça le faisait marrer ce con. Il ne tenait plus en place et il n'arrêtait pas de secouer ses mains. On aurait dit qu'il venait de voir le meilleur film de sa vie. Il ne lui manquait plus que du pop-corn.

- Moi aussi, affirmais-je en portant ma main à mon bras pour ralentir l'écoulement sanguin.

Cette femme allait vraiment finir par me rendre encore plus dingue que je ne l'étais déjà. Je venais de me faire tirer dessus mais je bandais comme un gosse tellement ça m'avait excité qu'elle prenne le pouvoir.

- Alors là mon pote, je suis carrément jaloux. Moi aussi j'aimerais bien me faire botter le cul par Évie, blagua-t-il.

...

Evie

Une fois sûre que j'étais assez loin de l'entrepôt, je lâchais un énorme soupir. Je n'avais pas voulu montrer le moindre signe de faiblesse devant Carter mais la vérité était qu'intérieurement je me pissais dessus. Il fallait être complètement débile pour ne pas avoir peur de lui ! Même si j'avais tenu l'arme, j'avais été terrorisée.

Je marchais en direction de la maison, l'adrénaline pulsant dans mes veines. Putain, je l'avais fait. Je lui avais tiré dessus. J'avais tenu une arme à feu, je l'avais chargée, j'avais retiré la sécurité, j'avais visé un homme et j'avais tiré. J'avais choisi de viser le bras de Carter et non pas sa tête ou son cœur. Mon choix était d'abord motivé par le fait que je ne voulais plus me laisser marcher sur les pieds. Carter s'était mal comporté avec moi et je ne pouvais pas le laisser s'en sortir impunément. J'avais mis toute ma concentration pour ne pas lui causer une blessure mortelle. Heureusement pour lui, j'avais réussi à viser son bras. Depuis que j'avais rencontré Carter, il n'avait pas cessé un seul instant de me protéger et ça n'aurait pas été juste le blesser plus que nécessaire. Il m'avait expliqué que dans son monde, on réglait ses problèmes par la violence. C'était donc ce que j'avais fait.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant