Chapitre 3 : Welcome to the Fire

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Evie

Mon cœur n'était pas dans ma poitrine. Il n'était pas non plus sur le parquet parfaitement lustré où Alessandro l'avait arraché. Il était dans ma tête. Il était emprisonné entre les parois de mon crâne et chacun de ses battements me procurait une douleur insupportable.

J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Je n'avais jamais eu une migraine pareille. J'avais bu beaucoup trop d'alcool mais si c'était à refaire, je le referais.

Parce que maintenant, je sentais que mon cœur m'appartenait. Je l'avais récupéré et je n'allais plus jamais le donner.

Il était bien trop précieux pour le confier à quelqu'un qui ne voulait pas s'en occuper.

Parce que Carter et les autres ne voulaient pas en prendre soin. Ce n'était pas qu'ils ne savaient pas comment faire. C'était simplement qu'ils pensaient que je ne valais pas la peine de prendre des risques.

Dommage pour eux car j'en valais très largement la peine. Même si ce n'était pas facile de m'aimer, je valais tous les efforts qu'ils auraient eu à fournir pour passer un bout de leur vie avec moi.

Parce que je les aimais sincèrement.

Et que j'aurais donné ma vie pour eux.

Sans la moindre hésitation.

Ce n'était pas à eux de décider s'ils étaient prêts à risquer ma sécurité pour pouvoir vivre cette relation. C'était à moi, et à moi seule. Si j'acceptais de prendre le risque qu'Alessandro ou un de ses ennemis me blessent, c'était ma décision.

Et s'ils m'aimaient en retour et ne me considéraient pas comme une enfant qu'ils devaient protéger, ils l'auraient respectée.

Deux coups furent frappés sur la porte de ma suite avant que la jolie rousse qui m'avait servi mon repas quand j'avais été trop absorbée par la mer pour descendre apparaisse.

- Bonjour, Monsieur Valentini m'a demandé de vous apporter de quoi soulager votre... migraine, expliqua-t-elle avec un petit sourire compatissant.

Elle avait voulu dire ma gueule de bois mais elle c'était retenue.

J'aurais aimé lui répondre que Monsieur Valentini pouvait bien aller se faire foutre mais j'avais trop mal à la tête pour ça et si je pouvais lui dire moi-même, ça serait encore mieux.

- Merci, dis-je doucement en me redressant dans mon lit.

Elle s'approcha de moi et déposa un plateau avec une grande bouteille d'eau, des médicaments ainsi que de la nourriture pour remplir mon estomac.

Sa jupe crayon mettait en valeur ses longue jambes et son chemisier laissait deviner qu'elle avait des bras toniques.

Contrairement à moi qui n'avais pas fait de sport depuis des semaines.

Je ressentis l'envie de lui demander de s'asseoir avec moi et de partager mon déjeuner. J'avais désespérément besoin d'une amie et elle avait l'air vraiment douce et à l'écoute mais je savais que Carter la payait pour faire le ménage et le service et non pas pour m'écouter me plaindre de lui.

Elle me fit un gentil signe de la tête avant de sortir et de refermer la porte derrière elle.

J'avalai immédiatement un cachet avant d'engloutir la moitié de la bouteille d'eau. J'allumai ensuite la télévision pour manger tranquillement.

Je choisis un film avant d'attraper la fourchette.

Je détestais mon cerveau d'imaginer comment Carter aurait pu se coucher à côté de moi pour qu'on le regarde ensemble.

Le Protecteur (T1 à 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant